2019 une année à miel ? Bonne année apicole espérons la !

2019 : Une année à miel ?

Pa sûr, je n’ai jamais vu deux années successives se ressembler. Espérons qu’elle nous soit bonne par ailleurs et que les moments joyeux priment les périodes douloureuses.

Nouvelle année, vœux, bombances nocturnes, gueules de bois… pas pour nos gilets rayés jaune et noir qui sont au repos et se chauffent en se serrant les unes contre les autres. Mais pas pour longtemps. Dans quelques semaines, la ponte de la reine repartira là où elle s’était arrêtée.

Même dans la grappe la division des tâches continue. Les abeilles de la périphérie forment une protection étanche et ne bougent guère, ce sont les abeilles du centre qui se gorgeant de miel vont se déplacer vers elles pour les nourrir. On conçoit que ces abeilles déjà fortement refroidies ne pourraient se remettre en place si un choc venait à disloquer la grappe dont certains membres tomberaient sur le plateau de sol. On comprend également l’importance des partitions réfléchissantes dont Marc Guillemain fut le promoteur dans les années 1980.

Phénomène curieux que cet arrêt de ponte compréhensible au moment du froid, de l’absence de pollens et de nectars . Mais repartir au moment où ces ressources externes ne sont toujours pas là reste un mystère pour lequel je n’ai pas encore trouvé de travaux scientifiques même si l’hypothèse la plus affirmée est l’allongement de la durée de l’ensoleillement.

Les pollens internes sont vitaux et s’ils n’ont été vus en abondance au mois d’octobre ou de novembre, il sera nécessaire d’ajouter des protéines dans les candis.

Sans doute nos apports sont-ils moins importants que ceux de la nature et pas assez diversifiés mais à cette époque précise ils sont stratégiques. Les candis enrichis de 3 à 4 % de levure de bière lyophilisée et inactivée ont d’excellents effets. Alban Maisonnasse qui fit sa thèse sur le sujet affiche qu’en cas de manque la quantité de protéine apporté est plus importante que sa diversité.

Dans notre fabrication de candi à basse température nous introduisons la levure de bière dans la seconde phase.  De sorte qu’elle ne montera pas au delà de 70°c.

Faire du candi à basse température

Nous utilisons un sucre micronisé, extrait de la betterave par évaporations successives selon un cycle suffisamment long pour que la quasi totalité des éléments indésirables issus de la plante soient évacués.

Nous utilisons du Beefondant en sacs de 10 k et la levure de bière de Royal Care complémentée en acides aminés et vitamines

1 – Dans une lessiveuse nous mettons 1000 à 1100 g d’eau que l’on porte à ébullition

2 – puis on verse 1/4 du sac environ, on brasse juste pour favoriser le mélange et on attend que l’ébullition reprenne … à gros bouillons

3 – on verse le reste du sac, la levure de bière et on brasse avec un malaxeur de ragréage en restant le plus possible au centre de la lessiveuse

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4 – lorsque la pâte est lisse on cesse de chauffer et on coule la pâte dans un toit de ruche avec une feuille de plastique et des croisillons en métal pour pré-découper les pains.

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Avec un brûleur au propane le temps de réalisation est de 12 à 14 minutes

 

Faire du candi à froid

Pour de petites quantités on prépare le candi dans des sacs de congélation

1 – peser exactement 1k de Befondant

2 – peser exactement 100 g d’eau qui seront versés dans le sac

3 – souder le sac ou le fermer de manière étanche

4 – malaxer le sucre et l’eau

Laisser reposer. On obtient un candi plus ou moins homogène prêt à l’emploi qui convient parfaitement aux abeilles u ne fois le sac entrouvert et posé sur la tête des cadres.

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A l’Atelier

Il ne faut pas oublier de préparer la saison en commençant à cirer des cadres. Les cadres à jambage seront équipés de 15 mm de cire gaufrée, afin d’orienter la construction des rayons. Préparés tôt en hiver ils seront parfaitement utilisables en avril … alors que des cadres cirés totalement peuvent se dessécher, se gondoler selon leur mode conservation et ils devront être préparés plus tard.

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Les haies

janvier il est encore temps de planter des arbres et arbustes mellifères. La PAC semblerait vouloir restaurer les haies, avec des plantes mellifères ce sera à terme un apport substantielle pour nos ouvrières. Cette biodiversité remise à l’honneur sera un bienfait pour les oiseaux également. Cet automne j’en ai planté 100 m et j’ai commandé les plants chez Jacky Borie en Dordogne : jacky.borie@orange.fr à SALERS 24440 Nojals et Clotte

Prix plus que raisonnables et plants magnifiques.

Pour terminer

J’aurai pu signaler lors de mon dernier post que la progression de varroa  est sur un mode de développement entre mars et octobre de 1 à 250. Certes ce modèle n’est qu’un modèle car dans la réalité les essaimages naturels, les ruptures de ponte en tout genre stoppent le développement du varroa et ce nombre de 250 n’est pas toujours atteint. Cependant nos pratique apicole de faire de essaims artificiels sur cadres de couvain, de mettre un cadre de couvain dans un essaim naturel pour le stabiliser, de traiter varroa avec des méthodes douces nous conduisent à des infestations finalement assez massives.

On conçoit alors que les mortalités observées en mars sont davantage issue des effets négatifs de varroa que de l’environnement. Cette observation n’enlève rien aux risques associés à un environnement devenu délétère, si nous ne pouvons maîtriser l’environnement, varroa est un facteur très important que l’on peut réguler.

Pour info l’Europe aurait interdit les néonicotinoïdes ?  C’était la décision du 27 avril 2018 sur 3 d’entre eux : clothianidine, imidaclopride, thiaméthoxame. La bagarre fut rude mais la France, l’Allemagne et la Grande Bretagne furent parmi les pays qui votèrent l’interdiction.

Pourquoi c’était ? La Roumanie avait voté contre cette décision, elle vient d’autoriser l’usage des néonicotinoïdes sur maïs et tournesol. Parions que ce ne sont sans doute pas les intérêts des paysans roumains qui ont prévalu mais ceux des semenciers qui y font leurs cultures en tout genre, semences à destination du monde entier.

Nos gilets jaunes et noirs n’ont pas fini de s’en voir !

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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