Aout 2014 Nourrir toujours nourrir !

Après un hiver doux et de belles colonies pour collecter le  nectar de début du printemps, ce qui fut fait en bien des endroits, la suite fut calamiteuse.

Vent desséchant, chaleurs sèches, puis la pluie incessante. Au final un printemps et un début d’été sans nectar. Rien dans les hausses, le Metcalfa qui donne chez nous au sud de Lyon est rincé au fil des jours, les gouttes qui tombent des larves sur les feuilles en dessous n’ont pas le temps d’être léchées par les abeilles. La pluie rend caduque de nouveau cette potentielle dernière récolte.

Et le client qui ne comprend pas ; puisqu’il y a des fruits, alors pourquoi pas de miel ? L’an passé l’absence de fruit connectait dans les neurones avec la compréhension de la faiblesse des récoltes de miel, mais cette année la pédagogie sera difficile.

Bref, à peine la moitié de l’an passé qui fut calamiteuse, donc trois années de vaches maigres.

Par contre les abeilles se sont bien développées. Les colonies sont souvent populeuses, des essaims dans la première semaine d’aout sont sortis des colonies très fortes, l’élevage des reines marche bien.

Nourrir

Mais il faut nourrir, pas seulement pour tenir les mâles en vie dans les colonies pour les éleveurs de reines, mais pour tenir la ponte de la reine et constituer les réserves hivernales.

Les visites sanitaires sont instructives, elle nous montrent des ruchers affamés. Les abeilles attaquent les pêches, rentrent du sirop de cerise mures, un miel noire apparait. Mais est-ce du miel ? Non si l’on retient la définition européenne le miel n’étant issu que du nectar des fleurs ou des exsudats de pucerons.

Nourrir avec quoi ?

Du sucre pardi, mais du bon sucre, pur saccharose glucose. Il faut le moins possible de maltose, même si certaine préparations en possèdent  car le maltose réduit le risque de cristallisation à ce degré de concentration, environ 72% de sucre, mais il est un peu plus long à digérer par les abeilles plus aptes à transformer très rapidement le saccharose en glucose grâce aux enzymes qu’elles produisent.

On ajoutera divers produits complémentaires, le plus simple de la levure de bière lyophilisée, 1 à 3 % de la masse totale, pulvérisée dans le sirop au moment de le distribuer sinon la fermentation sera au rendez vous. D’autres compléments sont disponibles sur le marché, tous pour lutter contre les désordre intestinaux (contre Nosema en particulier), certains ajoutent du vinaigre d’alcool jusqu’à 10%.

Veto pharma vient de mettre sur le marché un complément à base de propolis; les vieux apiculteurs utilisaient la propolis dissoute à saturation dans de l’alcool et ils en mettaient 5 à 10 ml par litre de sirop, il semblerait que les argentins soient plus au fait que nous sur les bienfaits d’une alimentation pour les abeilles supplémentée en propolis.

Sirop 50/50 ou 2/3, 1/3 ?

un point de repère simple : le 50/50 (1k de sucre, 1l d’eau) donné en petites quantités mais très régulièrement (tous les 2-3 j) fait pondre la reine.

Le 2/3, 1/3 apporté par nourrisseurs entier produit le stockage.

Le bon pilotage consistera à apporter massivement du sirop concentré dès maintenant pour saturer la colonie en nectar, et faire remplir de miel au plus vite les cadres de corps. Puis s’apporter du 50/50 pour relancer et tenir la ponte de la reine. Au passage, avoir un nourrissement régulier 1 à 3 fois / semaine maintient également la présence des faux bourdons.

Nourrir en ce moment même est d’une urgence absolue.

Jean Riondet

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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