Aout ce sont les vacances !

Après la canicule, les pluies, la nature reprend ses droits, les fleurs vont revenir.
ce seront de petites floraisons qui achèveront les réserves pour la morte saison.
Le lierre, la renouée du japon… fourniront miel et pollen. Il faut suivre les colonies pour avoir un bon équilibre entre le couvain 2/3 de la surface et le miel et le pollen le 1/3 restant puis au fil des mois cette proportion s’inversera pour atteindre environ 1/4 de couvain pour 3/4 de miel en octobre.
Mais avant cela ce seront les vacances, pour tous !
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Bien sûr, vous avez extrait tôt en juillet, traité contre varroa bien sûr, nourri massivement évidemment donc vous partez en vacances.

Quelques constats avec la canicule.

Les abeilles comme tous les insectes ont très peu de moyens pour réguler leur température. Elles savent lutter contre le froid en tétanisant leurs muscles du thorax et en consommant du miel, lutter contre la chaleur est plus difficile. Les abeilles restent dans la ruche à ne rien faire, elles sortent en fin de journée, ne transpirant pas elles ne peuvent se refroidir. Le soir elles font la barbe, elles prennent le frais. Au mieux les porteuses d’eau répandent des gouttes d’eau sur les rrayons, les venileusees batent des ailes pour faire évaporer cette eau.
Sur cette photo on constate que les abeilles n’ont pas empli la partie des rayons frappée par le soleil à travers la vitre de l’extrémité. cette hausse fut sur des lavandins en plein cagnât.
OLYMPUS DIGITAL CAMERA hausse vitrée/

Les couvres cadres nourrisseurs n’ont pas suffit pour réguler la température dans les ruches, le toit en tôle posé dessus directement surchauffe le sommet de la ruche. Les colonies qui se sont bien développées sont celles qui avaient un isolant entre le toit et le couvre cadre nourrisseur.
Les sirops sont pas ou peu pris en journée des abeilles meurent de chaleur dans les couvres cadres nourrisseurs.

Les élevages des reines ont été moyens, les starters peuvent avoir très bien fonctionné si on les a fourni en nourrices (je mets toujours 5 cadres de nourrices prises sur des cadres de couvain) avec de l’eau, du sirop et de la pâte protéinée. Mais la suite est plus délicate. L’utilisation des cellules à 3 jours se révèle à moindre risque. Mais il faut de nucléis populeux pour conduire la fin de l’operculation et le chauffage de la cellule durant la nymphose. Avec les chaleurs cette nymphose n’a pas posé de problème.
Ce qui ne fut pas le cas dans le passé où je me suis mis à l’utilisation d’une couveuse pour échapper aux aléas de la température extérieure. La nymphose ne se fait bien qu’à 35°c.

Nourrir

A force de récolter tout le miel des colonies le nourrissement devient un savoir faire en soi. Pour ne pas trop en rajouter je ferai état des demandes qui me sont parvenues de lecteurs qui ont eu des surprises avec les sirops du commerce.
Les abeilles peuvent ne pas prendre ces sirops, fussent-ils protéinés. Le plus souvent, sauf faiblesse de la colonie car ne pas toucher au sirop est mauvais signe, ce sont les sirops qui sont en cause. Issus de l’inversion d’amidon de blé ou de maïs (farine) ces sirops contiennent de fortes doses de maltose, sucre difficilement digeste pour les abeilles, parfois d’amidon totalement indigeste pour les abeilles et surtout inodore. Pour les leur faire adopter, il faut leur ajouter un peu de miel, une cuillère à soupe dans le nourrisseur suffit souvent à provoquer le démarrage.
Le plus économique est de prendre du sucre cristallisé des grandes marques, la dénomination « sucre » est en principe réservée au sucre issu de la betterave, donc du saccharose. Les abeilles ont toutes les enzymes nécessaires pour le décomposer et le rendre digeste pour elles. C’est le meilleur, pas toujours le moins cher. Quoi que l’ouverture du marché européen aux sucres du monde entier, permet de trouver des sucres de betterave pas cher du tout. Nous sommes certains d’une chose c’est que faire des économie sur l’alimentation c’est produire des abeilles de moindre qualité et plus fragiles pour la morte saison.
Le sucre ne se chauffe pas, vous le faites fondre avec un batteur ou avec le malaxeur à peinture ou à ragréage ou à béton selon les quantités fabriquées.
En y ajoutant 5ml/l de vinaigre blanc on l’amène approximativement au Ph du miel. C’est un plus appréciable. Augmenter cette proportion d’acide pour lutter contre la nosémose (nosema apis) est peu efficace semble-t-il, mais si la pratique vous en semble favorable pourquoi l’abandonner?
Le commerce est riche en adjuvants pour améliorer l’état sanitaire des colonies. Je n’ai pas encore trouvé d’études convaincantes sur leurs bienfaits. Les vendeurs en ont peu faites car si tel était le cas sans doute auraient-ils fait les frais d’une demande d’AMM pour avoir le droit de préconiser leurs décoctions pour lutter contre Nosema car c’est le sous entendu de leurs publicités. Les aliments médicaments sont considérés du point de vue réglementaire comme des médicaments et sont soumis aux même règles que les produits pharmaceutiques pour en faire leur promotion.
En l’absence de ces homologations ou AMM, on ne parle pas d’alicament mais de produits pour améliorer le bien être, de la forme, la santé des abeilles, stimuler le développement des colonies…. après tout pourquoi pas ?

La règle du nourrissement : du sirop 50/50 ou 1/3 sucre 2/3 eau pour stimuler la ponte de la reine par petites doses d’un quart à un demi litre de sirop souvent (2 à 3 fois /sem) et faire stocker donner massivement du sirop et même le concentrer pour aller encore lus vite dans la proportion de 2/3 sucre et 1/3 d’eau. Au delà le sucre cristallise dans le nourrisseur.

Face au frelon asiatique

Pour le nouveaux dans ce genre d’embierne, c’est le moment de mettre les grilles d’entrée qui réduisent à 5 mm au maximum le passage des abeilles en hauteur. Le frelon asiatique ne devrait pas pourvoir rentrer. Si par hasard il y arrivait, réduisez encore d’un mm la hauteur du passage. Laisser pousser de grandes herbes devant les ruches le frelon aura du mal à faire son piqué sur les abeilles sans se piquer… Encore faut-il qu’il ait d’autres insectes à consommer sinon ce sera la curée. Vos associations sanitaires départementales vous conseilleront au mieux sur la situation locale et les moyens d’y faire face…
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Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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