Aout des vacances mais pas que… encore un effort

La canicule est là, les fleurs sont vides de nectar, les colonies ont faim et soif.
Les abeilles rôdent à la recherche de la moindre goutte de miel, des fruits mûrs, des colonies faibles à piller.
Les abeilles ont soif et les propriétaires de piscines (abreuvoirs à insectes) se plaignent d’avoir des abeilles dans leurs volets flottant. L’eau y est chaude et les piscines au sel sont particulièrement recherchées par les insectes : guêpes, mouches, moucherons, frelons en tout genre , abeilles diverses.

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Abreuvoir

Les abreuvoirs de grande taille comme des auges à ciment aident à résoudre les récriminations des voisins. Mettre des bouchons en surface, pour multiplier les zones d’atterrissage, et la foule des abeilles arrive. Dans un rucher de 30 ruches j’observe que ce ne sont pas moins de 10 l d’eau par jour qui disparaissent par évaporation sans doute mais par succion des abeilles plus sûrement.

Dans les ruches
Les réserves de miel sont, la plus part du temps, au plus bas avec les races ou lignées « à viande », c’est vraiment à surveiller de près. Il faut apporter des pains de candi ce qui évite les pillages et de possibles mortalités. Il faudra attendre des temps moins secs pour apporter des sirops dans les rucher à forte densité afin d’éviter les pillages ou alors nourrir tard le soir

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Lors des visites on voit de gros cétoines qui tranquillement rongent les rayons pour y consommer miel et pollen. Les abeilles ne peuvent les attaquer tant leur carapace est dure. Les faire sortir et poser de suite les portières à petits passages. Attention ils se glissent sous les arches des barrières anti frelon.

Sin ce n’est encore fait l’encagement des reines est encore possible, le couvain est déjà en forte régression, dans trois semaines le traitement à l’acide oxalique par dégouttement sera possible, bien noter de le refaire 4 jours après pour obtenir le meilleur résultat avec ce traitement.

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Certaines colonies n’ont plus de couvain, pas besoin d’encagement, faire le traitement à l’AO par dégouttement de suite et refaire l’opération 4 jours plus tard.

Pour les élevages de reines la canicule a sonné la fin de la récréation.

Étiquetage du miel

Avant toute chose votre miel est un produit de luxe, ne pas le brader est le minimum de respect dû à votre travail. En faire cadeau doit engendre une dette irrécouvrable de la part du récipiendaire… Bref ne le mettez pas en pots plastiques.

Le verre est plus noble et valorise mieux le produit surtout que les formes, les bouchons, les tailles abondent.

Avec la réglementation actuelle il n’y a plus de contrainte pour les volumes et les poids dès lors que le consommateur est correctement informé. Pour ne point se tromper se reporter au site du Ministère de l’économie à ce sujet, la DGCCRF a mis au point une fiche pratique parfaitement claire.

www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Etiquetage-du-miel

Les sirops 

Deux mots sur les sirops de nourrissement. Celui que l’on fait avec du sucre de betterave (sucres de marques) est en principe un pur saccharose et l’on sait maintenant qu’il est parfaitement digeste pour les abeilles qui possèdent l’enzyme leur permettant de  décomposer le saccharose en fructose et glucose.

Plus le sucre est fin, plus il est composé de saccharose pur, les sucres roux contiennent des sels minéraux qui leur donnent ce goût si agréable mais ils sont bien moins digestes pour les abeilles qui n’ont cure de ces sels minéraux qu’elles rejettent dans leurs excréments. Le plus fin de ces sucres est le sucre glace sans amidon utilisé en pâtisserie pour faire les candis à froid pour le glaçages. Certaines marques sont distribuées dans les magasins de fournitures apicoles.

Lors de l’achat des sirops veillez à ne prendre que ceux qui affichent saccharose, glucose, fructose et mettez de côté ceux qui affichent des sucres complexes difficiles pour les abeilles et qui les fatiguent. Ce sont les sirops faits à partir d’amidons de maïs ou de blé et qui contiennent des dextrose, maltose, dextro-maltose …

Les sirops du commerce sont très concentrés à des niveaux que nous ne pouvons atteindre avec nos préparations maison. Nous ne pouvons dépasser 66% de sucre alors que ces sirops atteignent 74%.
De ce point de vue, ils sont  intéressants puisque, à volume égal, les doses apportées en sucre sont supérieures à celles de nos propres préparations.

Les préparations industrielles doivent être faites à froid car le fructose lorsqu’il est chauffé même modérément, dès 50°c, dégage du HMF (Hydroxymethilfurfural) qui est un composé toxique pour les abeilles. Ce point est délicat à maîtriser, les étiquettes ne sont pas toujours claires quant à tous les éléments présents dans les sirops. Les ingrédients sont clairement énoncés, c’est à dire ce que l’industriel y a mis, mais les dérivés liés au processus de production n’y sont pas énoncés. Dans bien des cas nos préparations faites à froid par brassage offrent toutes les garanties de qualité pour nos abeilles. Ne pas omettre d’ajouter 15 ml/l de sirop de vinaigre d’alcool (acide acétique) qui amène le sirop au Ph du miel et en facilite la prise par les abeilles.

Cesser en fin de mois les sirops de nourrissements pour reconstituer les réserves d’hiver afin de ne pas faire vieillir précocement les abeilles destinées à relancer la ponte de la reine en janvier.  Ces abeilles produites au moment des pollens des lierres devront cesser toute activité de butinage, stockage et se gaver de protéines afin d’avoir des corps gras les plus développés possible elles seront ainsi d’excellentes nourrices en hiver.

C’est pour cela que le resserrement des colonies sur un nombre limité de rayons 5 à 7 maximum, assure le remplissage des cadres de miel sur toute leur hauteur et bloque les velléités des abeilles de poursuivre un remplissage très partiel des rayons disponibles. Leur instinct d’amassage les conduirait à devenir de vielles abeilles incapables de relancer la ponte de la reine en janvier de manière vigoureuse.

En cas de besoin ultérieur poser des pains de candi un peu sec sur la tête des cadre assure les compléments de nourriture sans provoquer le stockage.

Frelon asiatique

Une cage en grillage à poule proposée par un Face de bouquin. Il semble satisfait de cet accessoire efficace semble-t-il et pas compliqué de mise en œuvre pour un amateur

Le grillage le plus classique est à mailles de 25 mm, inférieures à l’envergure du FA. Il ne peut passer en vol semble-t-il. A voir si le abeilles passent bien avec du 19 mm.
A voir ce que donneront vos propres essais.

Cage anti frelons

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

10 résponses de Aout des vacances mais pas que… encore un effort

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