Août, retour de vacances

Couverture livre mois par mois 2018 recadreC’est la fin des vacances en début ou en fin de mois, le travail apicole se poursuit.

Les grosses chaleurs n’ont pas porté préjudice aux abeilles qui savent s’en défendre, mais au prix d’une dépense énergétique importante. Aller chercher de l’eau pour la répandre sur les rayons et ventiler pour refroidir c’est consommateur de miel. Beaucoup de colonies ou peu pourvues du fait des récoltes n’ont plus rien à manger et notamment les essaims artificiels.

Le frelon asiatique sévit. Halte aux conneries.

Le frelon arrive à l’apogée de son développement et les grosses chaleur ont rendu nombre d’insectes inertes. Le frelon se rabat sur les abeilles.
Les réseaux sociaux explosent depuis début août sur les méthodes de destruction. Les plus à risques font flores.

La folie s’est emparée de certains apiculteurs amateurs qui n’hésitent pas à prôner l’utilisation des pesticides les plus toxiques pour détruire les frelons. C’est de l’inconscience totale sinon de la connerie pure.

Ces pesticides auront des effets collatéraux dangereux, d’abord pour les oiseux qui iront manger les insectes morts et porteurs de ces molécules, ensuite pour tous les insectes, rampants et autres dévoreurs d’insectes morts, pour l’accumulation dans la nature des ces molécules et de leurs effets dévastateurs etc.

Et tout de même, les apiculteurs qui ont conduit des campagnes homériques contre ces pesticides tueurs de la nature et agresseurs de la santé humaine seraient à leur tour inféodés à ces molécules pour soi disant défendre leur cheptel ?

Si l’on veut détruire l’image positive de l’apiculture et du miel poursuivons dans ce sens. Une image est plus facile à brûler qu’à construire.

Pour lutter contre le frelon il faut suivre les recommandations des GDS habilités à organiser la lutte et la FREDON qui est l’opérateur technique en la matière. cf également https://www.lefrelon.com
Il faut piéger avec des pièges autorisés et certains sont assez efficaces, mais piéger en dehors du rucher pour ne pas attirer le frelon dans le rucher; tenter de repérer les nids et les faire détruire au plus vite, les mairies se doivent de financer ces destructions.

Il faut bien réduire les entrées et tenter d’organiser les sorties d’abeilles plutôt à la verticale qu’à l’horizontal, il semblerait qu’une fois le pli pris les frelons aient plus de difficulté à attraper les abeilles, enfin les hautes herbes devant les entrées protègent les abeilles du vol en plongé du frelon…

Il y a des progrès à faire mais pas dans la connerie, merci on est déjà équipés.

Il faut nourrir

C’est impératif, mais pas n’importe comment.

Au candi c’est une solution qui évite la distribution fréquente mais ce qui ne relance pas rapidement la ponte de la reine qui s’est arrêtée ou fortement amoindrie du fait de la sécheresse et de la pénurie de nectar. Le candi ne permet pas la constitution de stocks pour la morte saison, ce n’est pas l’objectif, on vise seulement de nourrir les abeilles qui peinent à trouver leur pitance. Mais c’est commode et sans danger.

Au sirop par petites touches d’un verre tous les jours ou d’un demi litre 3 fois par semaine, c’est un effet flash qui à la fois redonne de l’énergie très rapidement à la colonie et relance la ponte.  Mais c’est à haut risque du fait de la famine générale. La solution pour éviter le pillage c’est de donner le sirop le soir, la nuit tombante, de placer sur le couvre cadre nourrisseur une toile à talus qui enchâsse le couvre cadre nourrisseur et qui sera bloquée le long du corps par le toit en tôle plat.

L’étanchéité au sommet assurée, réduire l’entrée par une portière ou par un bouchon quelconque : mousse, journal, herbes, chiffon… de manière à permettre aux gardiennes de jouer leur rôle de protection de la colonie. Les aller et retour des abeilles ne sont pas si important qu’il faille laisser la totalité de l’ouverture disponible.

Pour faire les réserves, attendre la fin de la canicule puis nourrir toujours le soir par nourrisseurs entiers jusqu’à ce que les rayons soient bien pleins sur leur hauteur.

Ayant relancé la ponte auparavant, les cadres de couvain obligent les abeilles à remplir les rayons adjacents ce qui préserve l’espace  de ponte.

Nourrir toujours toutes les ruches du rucher pour occuper toutes les butineuses des colonies et éviter les curieuses qui iraient tenter de piller ici ou là.

Les hausses

Certains m’ont demandé que faire des hausses de miel pas operculées, avec nectar, pas très remplies… Les extraire et consommer ce « miel » en premier pour éviter de lui donner le temps de la fermentation.

En effet le miel contient naturellement des ferments et leur développement sera fonction de la température du miel, de sa concentration en sucre.

Ne pas mélanger ce miel avec celui issu de cadres largement operculés.

Autre solution, placer cette hausse entre le plateau de sol et le corps. Les abeilles plaçant toujours le miel au dessus du nid à couvain vont le remonter. Mais comme nous somme en période de pillage réduire fortement les entrées pour limiter les risque d’agression entre colonies.

Traiter contre varroa

Pas de partage contre ce prédateur, il faut traiter avec énergie.

Relire ce qui a été écrit le mois précédent.

La chaleur est peu favorables aux traitements par saturation de l’atmosphère de la colonie à l’acide formique, au thymol et autres huiles essentielles.

Il faut opérer à l’acide oxalique par dégouttement pour nettoyer le plus possible les abeilles des varroas présents sur les abeilles adultes et poser des lanières dès que possible après cette application.

Les préparations à base d’AO ou d’Amitraz dont désormais libres d’acquisition chez les pharmaciens et vos vétérinaires, ne vous privez pas d’acquérir des médicaments aux dosages contrôlés. Les cuisines personnelles sont sources de mauvaises surprises et finiront par déconsidérer l’apiculture de loisir et l’image de la pureté du miel.

Il faut contrôler le niveau d’infestation, les méthodes abondent. Le plus simple est de voir des abeilles aux ailes déformées ou de voir des varroas sur des abeilles, sans vraiment les chercher. Ceci indique une infestation massive. Il faut traiter de suite avec un dégouttement d’AO et un traitement sur la durée à l’Amitraz ou au Tau fluvalinate (Apistan). En l’absence de traitement sérieux c’est la survie de la colonie qui est en jeu.

Pour contrôler l’infestation, une méthode assez simple à mettre en oeuvre, pas nécessairement très précise, mais l’indicateur suffit, c’est le test au sucre glace.

Pour plus d’information la méthode est décrite par Jérôme Vandamme, vétérinaire attaché à la FNOSAD, en fin de son article paru dans la Santé de l’Abeille de mai juin 2018 et disponible sur

https://www.apiservices.biz/documents/articles-fr/medicaments_lutte_varroa_destructor_2017.pdf

Il y a les références scientifiques des articles pour analyser les résultats.

Beaucoup d’articles nous donnent bien des méthodes, rarement les grilles d’analyses des résultats. Cet article est riche d’enseignements. Il mérite attention.

Elevage des reines 

Ce seront les dernières reines qui seront faites en août, les mâles ont été ou seront chassés sous peu sauf si le nourrissement fut soutenu. En cas de disette, les abeilles  les chassent.

Si des reines furent élevées depuis le mois de mai, leur introduction dans les colonies est à faire pour renouveler les reines de production.

Pour être sur du résultat commencer par introduire la reine dans un essaim fat de 3 cadres issus de la ruche à remèrer, mettre un nourrisseur cadre. Déplacer cet essaim assez loin dans le rucher pour qu’il perde ses butineuses (les plus agressives des abeilles). Poser la cagette avec la reine sans abeille sur la tête des cadres retourner le couvre cadre nourrisseur, mettre un verre de sirop (le soir).

48h plus tard, si les abeilles sont sur la cagette et celle ci bien propre, la reine est acceptée, vérifier l’absence de CR naturelle (à détruire si besoin) et enlever la languette de fermeture de l’accès au candi.

Si les abeilles ne sont pas sur la cagette,il y a une reine dans la maison. Si les abeilles ont enduit les trous de la cagette de cire elle sont en train d’élever des CR, les détruire, nettoyer la cagette puis regarder dans 48h l’état des lieux et poursuivre la procédure.

Cet essaim, une fois que la reine aura pondu sa descendance c’est à dire dans un mois environ, sera introduit à coté du nid à couvain de la ruche à remérer après suppression de la vieille reine. Les abeilles de la reine la défendront contre les abeilles agressives de la colonie réceptrice.

En cas de changement de reine d’une ruche agressive, la déplacer suffisamment dans le rucher pour lui faire perdre ses butineuses qui iront trouver refuge dans les ruches voisines. Cela limite l’agression de la nouvelle reine.

Bonne fin de repos !

 

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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