Aout un peu de repos ?

Oui mais pas pour les neurones. Varroa ne se nourrit pas de l’hémolymphe des abeilles mais de leurs corps gras.

C’est la passionnante recherche d’un jeune doctorant américain  Samuel RAMSEY à lire sur

https://entomologytoday.org/2019/02/21/inside-look-how-varroa-mite-diet-discovered/

Plusieurs équipes furent mobilisées pour croiser les observations et analyses avec des compétences diversifiées.

Cet article nous donne de merveilleuses photos prises au microscope électronique du positionnement de varroa sous les anneaux de l’abdomen de l’abeille, calé contre la membrane inter-segmentaire. Il est à l’aplomb des corps gras.

Sa position certes, mais aussi l’analyse de ses excréments donnent à penser qu’il ne peut se développer qu’en consommant les corps gras de l’abeille et non sa seule hémolymphe trop pauvre en protéines.

Le traducteur automatique Deepl donne un texte fidèle à l’original.

Et pour la suite ?

Si ce n’est fait le traitement contre varroa avec des molécules efficaces, Amitraz ou acide oxalique, sachant que les lanières à base d’Amitraz sont efficaces sur la durée, 3 mois environ, que l’acide oxalique n’est vraiment efficace qu’en l’absence de couvain. Il faut développer une stratégie d’encagement de la reine durant 25 jours pour que, le couvain né, on puisse traiter de manière convenable. Ce traitement sera à répéter en décembre à nouveau en absence de couvain. Le problème est qu’en de nombreux endroits, le couvain est présent toute l’année. Or, il est impératif de déverminer les colonies de varroa. C’est le seul paramètre sur lequel on puisse agir à court terme pour luter contre les mortalités hivernales liées aux conditions environnementales.

Nourrir par nourrisseurs entiers de sirop 2/3 de sucre et 1/3 d’eau ou dit autrement 1 k de sucre et 0,5 l d’eau. Apporté en masse, ce sirop concentré sature très rapidement la colonie qui stocke l’excédent.

Surveiller la surface du couvain qui devra être en surface 1/3 en dessous de celle du miel. Mais tout dépend en réalité de la force de la colonie et de votre technique d’isolation de la ruche.

Une forte colonie consommera moins de miel en proportion qu’une plus petite car l’effet grappe maintient mieux la chaleur dans le groupe. L’emploi des partitions réfléchissantes permet d’augmenter de manière très importante l’économie d’énergie pour les abeilles.

Jürgen Tautz dans son merveilleux ouvrage « L’étonnante abeille » (de Boeck ed.) indique qu’une colonie peut amasser 300 k de miel en une saison. Et qu’elle en consomme 200 rien que pour produire de la chaleur. C’est gigantesque ! Toute économie que nous serions en mesure de mettre en œuvre au profit de la colonie assure une meilleure résistance des abeilles aux agents infectieux, donne des abeilles à la durée de vie allongée etc. C’est un point à développer dans nos pratiques apicoles.

Marc Guillemain l’inventeur des partitions réfléchissantes propose d’enfermer entre deux partitions les cadres de couvain et ceux de miel très couverts d’abeilles et de mettre à l’extérieur de cet espace les autres cadres de miel et de nouveau une partition isolante réfléchissante. Le sol du plateau est aussi recouvert d’un isolant réfléchissant ainsi que la tête des cadres. Poser par dessus un bloc de 40 mm de polystyrène extrudé puis le toit et l’hiver sera au chaud.

Problème d’humidité ? Si l’isolation et bien faite et qu’il n’y a pas de point froid, l’humidité ne condenses pas et s’évacue par l »entrée. Au cas où il y en aurait il faut pencher un peu la ruche comme on le faisait autrefois.

Avec un tel procédé on gagne jusqu’à 4 k de miel au cours de la morte saison ce qui nous conduira à terme à moins nourrir en été.

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Les pluies qui reviennent vont nous aider avec les lierres et la renouée du Japon très mellifères et apporteurs de pollens et de nectars de qualité. Les pollens de cette époque serviront pour la reprise de la ponte de la reine en janvier.

Les plantations de couverture apporteront en octobre des ressources alimentaires complémentaires bienvenues. Plus les conversions en bio seront importantes meilleurs seront ces apports nutritionnels  de fin de saison, sinon le risque de recycler des pesticides n’est pas complètement nul.

Tout le mois d’aout il faut soutenir l’effort de stockage des colonies et surveiller la ponte de la reine. Un excès de sirop pourrait bloquer sa ponte, le nid à couvain étant engorgé. Si tel est le cas il faut arrêter de nourrir et mettre éventuellement un cadre bâti vide au centre. Apporter si la ponte ne reprend de suite un peu de sirop léger en petite quantité. Sirop à 2/3 d’eau et 1/3 de sucre soit 1 l d’eau pour 500 g de sucre.

Les intrus

Il est temps de mettre les portières pour limiter les dégâts dus aux frelons asiatiques s’ils n’ont déjà attaqué, mais aussi pour éviter tous les habitants parasites qui ne vont manquer de chercher refuge là où de la ressource alimentaire abonde !

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Dure la carrosserie !

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un sacré coléoptère qui mange cire, miel et pollen

Un petit truc

Ceux qui s’adonnent à l’élevage des reines, cumulent un tas de petits accessoires qui s’enduisent de cire, cocons , propolis, pollen…au fil des élevages et l’année suivante on y retrouve des restes de petites fausse teignes qui y ont niché.

Une fois lavés, grattés, séchés, il faut les mettre dans des boites étanches 48 h au congélateur. Tous les œufs pondus seront détruits.

C’est un principe applicable aux rayons. Un vieux congélateur coffre qui ne servira pas à grand chose d’autre permettra de congeler les rayons 48h qui, ensuite, seront enfermés dans un placard étanche aux papillons tel un vieux frigo désossé pour avoir la place des cadres. Une tour de corps ou de hausses bien ventilée assure également une bonne protection des rayons contre la fausse teigne.

 Un vol

Mi juillet un apiculteur de la vallée de l’Azergues près de Lyon a dans ses ruchers une ruche sur balance qui lui transmet plusieurs fois par jour des indications de poids, température, hygrométrie … et lance une alerte en cas de variation brutale de poids. Ce qui fut le cas.

Il se rend aussitôt sur place pour constater que les hausses ont été levées. Il avait placé une caméra de chasseur et porta plainte à la gendarmerie avec photos à l’appui. Seule la silhouette du voleur apparaissait mais ce fut suffisant pour qu’avec les réseaux sociaux la gendarmerie put identifier la personne et très rapidement l’arrêter.

Il avoua qu’il avait eu une mauvaise année apicole. Le pauvre, on le comprend … il n’est pas le seul. Ça va lui coûter plus que le miel ne lui aura jamais rapporté.

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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