Avec la nouvelle année on est certain qu’elle ne sera pas comme 2021… quoi que

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Bon, les vœux posés, maintenant il faut envisager d’abord de fignoler le traitement contre varroa et d’en vérifier la qualité par un comptage des chutes naturelles sur lange graissé posé durant 2 semaines sur le plateau de sol. Se reporter au guide varroa de la FNOSAD (fnosad.com/). Ensuite, cela fait, il sera temps d’accompagner le démarrage du couvain.

Au rucher

Pour la plupart des régions c’est bien maintenant (vers le 15/20 du mois) qu’il faut lancer le développement des colonies pour les récoltes de printemps. La reine va reprendre sa ponte naturellement avec l’allongement de la durée du jour et avec les premiers pollens qui sont de plus en plus précoces comme les chèvres feuilles arbustifs (Lonicera fragrantissima, purpusii Winter beauty…), les noisetiers. Avec l’avancée des floraisons du fait des hivers doux on voit dès janvier les pissenlits et les véroniques de Perse fleurir au moindre rayon de soleil. Ce sont les rentrées de pollen qui font démarrer la ponte de la reine mais ce n’est pas la tiédeur du temps ! Dans le sud c’est déjà en route ou bien il n’y eut aucune rupture de couvain.

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Véronique de perse

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Si vous avez mis un cadre nourrisseur dans vos ruches il sera facile d’y mettre du sirop vers le milieu du mois si le gel n’est pas d’actualité et que vos réserve sont encore conséquentes. Pour accroitre l’effet de  ce sirop il est bon d’y ajouter des acides aminés, à la source de nombreuses protéines dont les abeilles ont besoin. Le Beestrong remplit ces conditions. En mettre à chaque nourrissement est une bonne stratégie.

DSC_8363Un apport de 200 à 250ml (un verre) sera bienvenu d’un sirop 50/50 c’est à dire moitié moitié, eau sucre en poids. A noter 1k de sucre et 1l d’eau donnent environ 1,8 l de sirop. Dans les nourrisseurs mettre des brindilles de bambous, de branches, de paille… pour éviter les noyades. Eviter le fourrage sec car il fermente rapidement.

Mettre du sirop une à deux fois par mois tout au plus, il suffit d’accompagner le développement des colonies, mais pas de provoquer une explosion du couvain car ce serait l’essaimage assuré dans 2 mois et demi à trois mois. La stimulation forte, c’est à dire un nourrissement, dit spéculatif, toutes les semaines durant 20 jours engendre immanquablement l’essaimage si l’explosion de la colonie ne se fait pas au moment d’une grande floraison. Comme toute spéculation on peut gagner gros mais également tout perdre, en l’occurrence ce sera la récolte de l’année sur la ruche qui aura essaimé.

Mais on peut ne rien faire simplement apporter du candi de manière conséquente, 2k, aux colonies qui n’ont pas de réserves ou du candi protéiné à toutes sous la forme d’un pâton de 400g environ. On visera une récolte en mai si la météo le permet et pour ne pas stresser se contenter d’une récolte en juillet; les miels produits en avril /mai par les colonies leur serviront pour passer le creux de fin mai / juin.

2022 ne ressemblera pas à 2021, sauf si ce que l’on raconte sur le Vortex polaire qui descendrait vers le sud était avéré cette année encore. Cela signifierait-il que des mois de mai froids et pluvieux seraient appelés à se reproduire ? Les dégâts sur les colonies seront importants si on ne pend en compte ce paramètre. Devra-t-on laisser le développement naturel des colonies se réaliser, puis ne récolter qu’en juillet, le mauvais printemps passé ?

Ces stratégies nous conduiront à encore plus d’acuité dans nos suivis de colonies.

Peser les ruches

C’est un leitmotiv, donc une répétition, pour agrémenter le propos voici une astuce pour utiliser un peson électronique que l’on accroche aux plateaux Nicot.
Les images se suffisent à elles mêmes. Il faut une chainette qui permet d’accrocher le peson à la hauteur souhaitée, les crochets sont calés aux extrémités arrières du plateau. Ils sont faits maison.

DSC_1881                                                                                                                                                                                                                                       DSC_1879DSC_1884 (2)En ces belles journées de changement d’année j’ai été peser mes ruches. Pour ne citer que les plus lourdes, en 6 semaines certaines ont perdu 2k et d’autres 4k. Celles qui ont perdu 2 k sont celles qui étaient tôt en arrêt de ponte et le couvain a sans doute disparu, celles qui ont perdu 4k sont celles qui ont eu dans doute du couvain très tardivement qui ont dû chauffer leur progéniture. Lignée Carnica pour la plus économe, lignée Buckfast pour la plus gourmande.

Préparer la saison 2022

Programmer les travaux mois par mois, au moins dans les grandes lignes est un excellent exercice pour se mettre en jambe pour la nouvelle année.

Janvier on prépare des cadres à jambage pour les prélèvements de rayons de mâles en particulier et avec les cadres de hausse faire des cadrons pour du miel en section

Cadre à portion de cellules d’ouvrières et le reste en mâles, cadre à jambage, mais je trouve qu’ils ne donnent pas des rayons toujours bien accrochés, cadre équipé de baguettes pour brochettes qui sont très confortables tant pour les manipuler que pour les nettoyer.

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baguettes pour brochettes

construction libre sous la cire d’ouvrière

En février suivre de près les réserves et poursuivre les apports en candi protéiné et pâtes enrichies en acides aminés se fournir en ces produits

Mars attaquer les premiers travaux sur les ruches changement des plateaux de sol, en avoir des propres d’avance

Avril surveiller les essaimages faire des essaims artificiels et disposer des matériels y compris des Beeboost et préparer matériels et colonies pour les élevages de reines. Booster les colonies éleveuses et pourvoyeuses d’abeilels pour les nucléis.

Mai mettre en route les élevages de reines, prévoir d’acheter des pots pour la première récolte…

A propos de l’encagement des reines

L’un d’entre vous m’a interpellé sur l’encagement des reines. Pourquoi encager ?

C’est une technique très développé en Italie car le ruptures de covuain sont trop rares pour pouvoir lutter efficacement contre varroa. Les traitements contre varroa ne sont véritablement efficaces qu’en absence de couvain. Durant l’essentiel de la belle saison 80% des varroas sont dans le couvain en train de se reproduire. Donc les traitements faits en cours de saison ont une efficacité très relative. Mais cela ne signifie pas qu’il faille éviter d’en faire, il est souvent nécessaire d’alléger la charge en acariens sur les adultes souvent courant juin et très certainement après la récolte de juillet. Jusqu’en aout ce sera la période où le couvain régresse et les varroas seront tous sur les abeilles puisqu’il y a moins de couvain pour les accueillir. Les colonies surchargées en varroa finissent par s’effondrer en aout ou septembre. Un bon coup de balais à ce moment là est salutaire avant les traitements de fond.

Une application d’acide oxalique (Oxybee, Varromed, Apibioxal) supprime la quasi totalité des varroas présents sur les abeilles. On obtient également des résultats excellents avec tous les acaricides dans ces conditions. Il est à noter que les huiles essentielles qui sont réputées larvicides n’ont plus cet inconvénient. Restent les limites de ces traitements par évaporation et saturation de l’air de la ruche sensibles à la pression atmosphérique à l’hygrométrie, au volume de la ruche, à la taille de la colonie, à la température extérieure…

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          cagette chinoise

cage MennaRésultat d’image pour Cage Menna. Taille: 182 x 170. Source: www.naturapi.com                                               Afficher l’image source

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                                                                                                                                                  Cage fabriquée par JN Humbert voir sa présentation sur la vidéo des journées techniques FNOSAD de janvier 2021 à Agen

                                                                                                                                                                                                         https://fnosad.com/videos

La règle proposée ici est l’usage de l’acide oxalique au terme de l’encagement, en 25 jours les plus récents des œufs pondus au moment de l’encagement de la reine sont nés et les varroas sont tous sur les abeilles. Faire un dégouttement de 5ml d’acide oxalique par ruelle où l’on voit des abeilles. Ce traitement assure un excellent nettoyage des acariens : varroa, mais aussi Braula coeca et Acarapis woodi (auteur de l’acariose étouffement des voies respiratoires) dont on ne voit plus les dégâts sur les colonies, surtout pour l’acariose.

Quand encager ?

Après l’encagement il faut compter trois générations d’abeilles pour aborder l’hivernage dans de bonnes conditions, soit 60 à 80 jours. C’est pour cela qu’il faut démarrer tôt, juste avant ou après la dernière récolte, préférentiellement de mi juillet à mi aout. On nourrit par un apport d’au moins 6l de sirop en cours d’encagement, il reste ensuite le temps pour refaire et de beaux couvains et des belles réserves.  La nature offrira ce qu’il faut, ce que nous avons eu avec la renouée du japon et le pollen de lierre en particulier, cet été et automne 2021, si les réserves &étaient insuffisantes on apportera du sirop en complément et de préférence pas au delà du 15 septembre et surtout pas en octobre pour préserver les abeilles d’hiver. En cas de besoin, le candi n’étant pas stocké s’il est suffisamment sec, il sera donné comme ressource alimentaire pour les colonies.

Les italiens encagent sur plusieurs mois dès la mauvaise saison commencée pour éviter la persistance du couvain à la fin de l’été, la consommation de miel diminue fortement puisqu’il n’y a plus de couvain à chauffer, les abeilles riches en corps gras vont les conserver jusqu’en février.

Le décagement fait au même moment sur toutes les colonies assure un développement uniforme des couvains dans un même rucher. L’intérêt d’un encagement long est aussi de pouvoir traiter très correctement varroa, par exemple une semaine après avoir encagé la reine on procède à un dégouttement puis une seconde fois a minima 25 jours après l’encagement pour être vraiment en absence de couvain. Dans ce cas on utilisera une cage de grande taille de type Menna les abeilles peuvent y venir nombreuses et diffuser les phéromones de la reine. Les vidéos de JN Humbert et de Y Bodard sur l’encagement sont assez explicites des modalités de mise en œuvre, elles furent réalisées pour la journée technique de la FNOSAD de janvier 2021. On les trouve en bas du programme sur le site de la FNOSAD.

On peut encager en mettant de la grille à reine sur les 2 faces d’un cadre de hausse et en prévoyant une entrée amovible. La forme arrondie de la cage Menna serait moins péjorative pour la prisonnière.

C’est une technique à suivre, les modalités d’encagement se multiplient et les modèles de cage également.

Sur ce sujet reportez vous sur la fiche technique  Actu Api n° 76 disponible sur le site du CARI .

https://www.cari.be/actuapi/2019/

NB. pour les réparations qui requièrent 1l de sirop 50/50 pour avoir juste 1l il faut 560 g d’eau et 560g de sucre.

Belle année 2022

Source sur les statistiques de population des pays du monde

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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