Avril est le temps des essaims. Les coups de froid sont encore d’actualité mon arrière grand père disait qu’on ramassait plus d’asperges en avril qu’en mai. Cette plante a besoin de beaucoup de chaleur et d’eau.
Aujourd’hui les surfaces de couvains se sont bien étalées. Les légères stimulations depuis février, 1 verre de sirop 1 fois au pire 2 fois chaque mois auront poussé la ponte des reines sans excès.
Aujourd’hui nous devons avoir de belles surfaces de couvain et des abeilles en quantité pour les tenir au chaud. Mais si le froid étant là, les sorties se faisaient plus rares, nourrir peur être nécessaire. Une bonne solution est de mettre dans le couvre cadre nourrisseur 2 pains de candi, l’un blanc ordinaire, l’autre protéiné. Les abeilles ne les consommeront que si les rentrées extérieures sont insuffisantes.
Cette solution est particulièrement astucieuse dans les zones à miellées très cycliques. Notre collègue président du GASAR dans le Rhône l’expérimente depuis de nombreuses années. Les mortalité des colonies, il ne connait plus.
Nourrir
Nourrir les essaims
Les essaims naturels sont constitués d’un nombre important de cirières. Durant environ 2 semaines elles travailleront comme des folles, puis ces cirières en vieillissant deviennent butineuses. Il faudra attendre les naissances de la ponte de la reine c’est à dire près d’un mois pour retrouver une dynamique de construction.
La cire nécessite de très grandes quantités de sucre, de pollen et de propolis. Les lamelles de cire issues des glandes cirières apparaissent sous l’abdomen, mélangées à du pollen et de la propolis ces écailles blanches se colorent, s’oxydent se polymérisent, la propolis arme également le tube fabriqué par les abeilles ce qui en améliore la rigidité une fine couche de propolis est déposée sur la corolle de l’alvéole ce qui permet aux abeilles de s’y promener sans écraser ces tubes.
Jürgen Tautz dans « L’étonnante abeille » rapporte que le maillage de propolis sur les cellules ouvertes transmet les vibrations émise par la danse d’une éclaireuse ce qui attire de futures butineuses à la recherche d’une information pour aller butiner.
En saturant la colonie en sirop, les abeilles n’ayant pas d’espace pour stocker elles sont obligées de digérer ce sirop ce qui déclenche le fonctionnement de leurs glandes cirières. Notre action dans ce contexte sera d’apporter du sirop 50/50 (moitié eau, moité sucre en poids), à saturation des nourrisseurs durant ces 2 semaines après la mise en ruche des essaims naturels. C’est d’ailleurs pour cela que l’on propose de mettre un essaim naturel sur des cires à construire, sans cadre bâti et sans couvain ce qui permet de le traiter contre varroa de manière efficace avec un acide organique.
Par la suite on donnera un peu de sirop, juste ce qu’il faut pour soutenir la ponte de la reine si les floraisons ne sont pas au rendez vous. Après la construction il faut produire des abeilles. Pour avoir de bonnes abeilles il faut placer les cadres cirés, à construire, le plus à l’extérieur de manière à ce que la ponte de la reine soit lente. Car, si le volume du couvain excède la capacité de nourrissement des abeilles, les larves seront moins nourries et les abeilles à naître seront de moins bonne qualité donc fragiles, sensibles aux maladies, mauvaises nourrices et mauvaises cirières. Donc inutile de s’énerver sur la vitesse de développement des colonies une fois la première quinzaine passée.
NB. La pratique de mettre un cadre de couvain sans abeilles pour fixer l’essaim n’est plus de mise depuis l’arrivée de varroa du fait de l’efficacité des traitements acaricides hors couvain. On met l’essaim dans une ruche ou ruchette et dans la 1/2h qui suit l’enruchement on le place en cave ou dans un lieu noir durant 2 ou 3 jours selon les disponibilités. Durant ce temps les abeilles se lèchent mutuellement ce qui les nettoient des spores des maladies qui seront détruites par leur suc digestif, elles vivent de la réserve de miel stockée dans leur jabot. Passé 48 ou 72 h au plus, on met la ruche ou la ruchette dans le rucher avec un traitement contre varroa et on les nourrit. Ce traitement contre varroa sera répété en été, puis en rupture de convaincu en automne…
Attraper un essaim en hauteur avec un Beeboost
Un essaim ne vaut pas un accident. Perché trop haut et difficilement accessible avec une échelle (qui n’est pas un lieu de travail dixit les textes réglementaires) on va le faire descendre par petits paquets avec un pot cloué au sommet d’une perche. Cette manœuvre est rarement couronnée de succès. On peut améliorer le score de manière très nette en utilisant un Beeboost.
C’est un morceau de plastique enduit de la phéromone mandibulaire royale. Imitant la reine le Beeboost placé dans une ruche ou ruchette à proximité de l’essaim les paquet d’abeilles que l’on arrive à décrocher et à faire tomber dans la boite se mettent à battre le rappel et à faire venir peu à peu l’essaim.
Souvent en une vingtaine de minutes l’essaim descend dans la ruche ou ruchette. On prendra soin de retirer le Beeboost au constat de la venue régulière d’abeilles. On peut craindre empêcher la reine d’y rentrer.
1/4 de Beeboost peut suffire, il est réutilisable même un an après, pour qu’il soit bien opérationnel on l’attache à un long fil à cadre ou ficelle dans une cage à reine que l’on ferme avec un morceau de grille à reine pour que les abeilles y rentrent et qu’il soit retiré aisément sans risquer de le laisser se décrocher et tomber dans le fond.
Ce produit se trouve chez les fournisseurs de matériel apicole
Pour les essaims artificiels l’objectif est différent. Ils sont pauvres en cirières donc on leur apportera des cadres bâtis si possible. Le nourrissement sera ajusté aux besoins c’est à dire à cette époque de l’année cela se mesure à la quantifié de miel stocké. Stocker veut dire excès de rentrées par rapport aux besoins immédiats. Or pour l’heure le but est d’accompagner la ponte de le reine. Plus tard, pour l’hivernage il faudra faire produire des stocks. On nourrira davantage et avec des sirops plus concentrés.
Le cadre ou les cadres de couvain utilisés pour produire ou faire naitre une reine sont parasités par varroa, cet essaim artificiel sera traité contre varroa dès sa constitution.
Diluer les sirops concentrés
Les sirops du commerce contiennent de 70% à 74% de sucre dans la mesure où est ajouté du maltose, qui n’est pas un mauvais sucre il est seulement un peu lus long à digérer pour les abeilles. C’est pour cela que je préfère mes fabrications avec du saccharose puisque les abeilles possèdent l’enzyme qui leur permet de découper ce sucre en sucres simples directement assimilables. Le saccharose fait partie des sucres collectés dans les fleurs à des pourcentages très variables selon les plantes.
En ajoutant entre 30 et jusqu’à 50% d’eau dans un sirop concentré du commerce on obtient des sirops entre 45 et 54% de sucres. Et si on ajoute le même volume d’eau on se situera aux alentours de 35% de sucre par litre de sirop.
Dans mes fabrications j’ajoute 1 cuillère à soupe de vinaigre blanc dit cristal (acide acétique dilué) pour amener le sirop au PH du miel pour le rendre plus digeste. Selon les chercheurs cette acidification n’aurait pas d’impact sur Nosema apis. D’une manière plus générale, l’apport de protéines dans les candis ou dans les sirops avec des spécialités ad hoc du commerce, améliore sensiblement l’état sanitaire des colonies bien que ces apports soient au final très limités par rapport aux besoins quotidiens des colonies.
Accompagner le développement des colonies
Point n’est besoin en ce moment de nourrir les colonies de production, la générosité de la nature suffit amplement. On risquerait de mettre du sirop dans le miel et de faire essaimer les colonies.
A la première visite regarder où en est le développement des couvains. Resserrer le couvain entre 2 partitions isolantes et réfléchissantes de type PIHPgm qui frottent sur les faces avant et arrière du corps.
La colonie sera conduite sur 6 cadres de couvain avec une écharpe (isobulle XLMat) de 60×50 cm qui couvre la totalité du corps et rend étanche le sommet. Au sol mettre a minima une feuille d’isobulle sur le plateau de sol .
L’idéal est de mettre une chaussure qui bloque totalement les courants d’air et maintient l’hygrométrie à un niveau élevé ce qui économise les forces des abeilles pour ce faire. Bien resserrée au chaud entre 5 ou 6 cadres de couvain la reine étalera sa ponte sur toute la surface des rayons et la quantité d’abeilles à naître sera la même que si elle avait pu se déployer sur 8 cadres où sont mélangés miel pollen et couvain mais à une température plus basse nécessitant un plus gros effort de chauffage par les abeilles.
Chauffer
Naturellement les abeilles dégagent un peu de chaleur, le seul mouvement de leur abdomen pourrait suffire pour al vie de la colonie. Avez vous remarqué le mouvement constant de l’abdomen qui se plie et se déplie ? Observez bien les abeilles sur un rayon, elles se promènent sur le rayon mais regardez bien leurs mouvements vous observerez un frétillement de l’abdomen. C’est la pompe qui fait circuler les liquides dans leur corps. L’hémolymphe traverse un long tuyau qui part du bout de l’abdomen vers la tête ce tube, appelé aorte, contient des ventricules qui permettent à l’hémolymphe d’y circuler dans un seul sens.
Deux muscles, un diaphragme dorsal et un diaphragme ventral, agissent en opposition faisant se plier et se déplier l’abdomen constitué d’anneaux rigides reliés entre eux par une membrane inter-segmentaire souple. C’est d’ailleurs en cet endroit que se cachent les varroas pour piquer l’abeille et lui consommer ses corps gras.
Ces diaphragmes produisent par leur mouvement de la chaleur qui serait suffisante pour assurer la température du couvain. mais en cas de besoin un autre mécanisme que nous connaissons tous est celui de la tétanisation ou du frémissement des muscles alaires. Ces muscles pour le vol lorsqu’ils se tétanisent ou frémissent dégagent de la chaleur et une fois la température idoine atteinte, le vol devient possible. Cette tétanisation est mobilisée pour remonter en température un couvain pas assez chaud pour un développement normal. C’est alors une grande consommation de sucres et une usure des abeilles. De ce fait resserrer le couvain le plus possible et n’élargir l’espace du couvain que si la reine vient pondre de l’autre côté de la partition isolante et réfléchissante.
L’essaimage
Cette question est récurrente chez les apiculteurs. La glycine en fleurs c’est l’annonce des essaims. Ses fleurs sont là depuis le début du mois et les essaims bien aussi ! Un essaim c’est une colonie de plus mais, c’est aussi la perte de la récolte de miel du printemps. Que faire ?
Avant d’aborder ce sujet, rappelons que l’on peut découper en 4 phases le cycle de vie de la colonie au cours de l’année.
- Une première phase qui est celle du développement où le nombre des abeilles augmente, c’est le moment où apparaissent de très grandes surfaces de couvain ouvert.
Le nombre des jeunes abeilles est important pour nourrir cette abondante descendance. Mais attention à ne pas provoquer un accroissement de la ponte de la reine par des stimulations excessives, le nombre des nourrices n’étant pas suffisant on risque de produire des larves carencées en protéines et donc à terme des abeilles aux corps gras insuffisants. Elles seront à leur tour de mauvaises nourrices.
- Une seconde phase qui est celle de la reproduction de la colonie qui se scinde pour fonder une nouvelle pousse.
C’est le moment où dominent les jeunes abeilles, elles seront en capacité de produire de la cire pour construire le nid, de fournir des gelées nourricières pour la reine et pour le nouveau couvain issu de l’essaim.
- Une troisième phase qui est celle du stockage des ressources alimentaires.
C’est le moment où la colonie possède un très grand nombre d’abeilles en âge de butiner ou qui vont s’y consacrer au détriment d’autres activités d’élevage. Les nourrices seront moins portées à nourrir la reine pour la faire pondre et leur capacité à produire les gelées permettant les vols intensifs sera réservée aux butineuses. C’est pour cela que dans cette période d’intense butinage, les surfaces de couvain régressent de façon drastique.
- La quatrième et dernière phase est celle de la résilience durant laquelle la colonie s’organise pour lutter contre un environnement qui devient délétère, caractérisé notamment par un manque de nourriture.
L’essentiel de la population doit être composé d’abeilles riches en corps gras, tant pour leur longévité que pour leur capacité à produire des gelées royales et nourricières au moment de la reprise de la ponte de la reine alors que la ressource alimentaire n’est pas pléthorique.
Ces 4 phases ne sont pas uniquement chronologiques. Certes on peut y reconnaitre les 4 saisons calendaires ou les cycles floraux, mais à tout moment de l’année des circonstances voulues par l’apiculteur ou des évènements climatiques, météo, mettent les colonies dans l’une ou l’autre de ces phases.
La catastrophe : ses causes
Pour l’apiculteur, l’essaimage de ses colonies est un échec car les plus jeunes des abeilles partent avec l’essaim en grand nombre. Il ne resterait que le tiers de la colonie selon Th. Seeley. C’est l’histoire que nous raconte Janine Kievits dans un remarquable article qui fait un bilan des recherches sur le sujet. Paru dans le n°298 de La Santé de l’Abeille ce long article mérite que l’on s’y arrête.
Elle pointe 4 facteurs qui, jouant en synergie, permettent l’essaimage. Que l’un d’entre eux soit absent et le mécanisme ne se met pas en place. Ce qui est crucial à comprendre pour les actions à mener.
L’essaimage se produit lorsque l’on passe de la phase 1 à la phase 2. C’est le moment où, 1er facteur relevé par J Kievits, la colonie dispose d’une population de bonne taille mais avec un 2nd paramètre associé qu’elle soit dense, en ce sens que plus de 90% des cellules de couvain soient occupées. Taille et densité de la colonie jouent un rôle important car un 3ème facteur s’ajoute à ceux-ci, une forte proportion de jeunes abeilles. Mais rien ne saurait arriver sans ce 4ème évènement, une insuffisance de phéromones royales transmises aux abeilles.
Pour valider ce schéma J. Kievits s’est appuyée sur 28 articles de recherches dont le quart produit par Thomas Seeley cet américain spécialiste des abeilles sauvages appelées également férales[1].
Lorsque le nombre des abeilles et leur densité s’accroit, nombreuses sont celles qui ne bénéficient pas des phéromones royales tarsales et mandibulaires déposées sur les rayons. Ce sont des phéromones qui se transmettent par contact ; les abeilles qui ne sont plus au plus près de la reine, celles qui vivent en périphérie du nid à couvain, dés-inhibées par l’absence de cette phéromone, élaborent des cellules royales. Ce serait l’explication de cette position particulière des cellules d’essaimage en périphérie des rayons par rapport à celles des cellules de sauveté.
Le top départ
Ces 4 facteurs réunis le départ ne se fait pas au seul hasard d’une belle journée ensoleillée. La colonie s’y prépare longtemps à l’avance.
- Trois à quatre semaines avant le départ, la reine sera conditionnée par des vibrations, des secousses. Les abeilles inactives de la colonie seront-elles aussi vibrées stimulées. On retiendra que dans les colonies il y a toujours des abeilles « paresseuses » qui consomment du pollen et qui sont de ce fait riches en corps gras. Elles constituent une armée de réserve qui sera sollicitée pour des butinages supplémentaires, ou pour des collectes d’eau, ou pour nourrir les butineuses en protéines que celles-ci ne sont plus en capacité de métaboliser, ou pour constituer l’essaim.
- Deux semaines avant l’essaimage la colonie fabrique des cellules royales, parfois plusieurs dizaines, où la reine sera sollicitée pour y pondre.
Puis elle sera sevrée. Moins nourrie elle ne cessera pas sa ponte qui régressera néanmoins, elle va perdre jusqu’à 1/3 de son poids, elle sera plus mobile, apte à voler.
- Dix jours avant le départ la reine est violemment vibrée d’une fréquence audible par les apiculteurs habitués à entendre ce chant des reines. Dans le même temps, les abeilles se gorgent de miel, toutes les abeilles de la colonie. Leur jabot sera saturé de miel, d’un miel très concentré ce qui donne à l’essaim une capacité de vie de plusieurs jours avant de se réorganiser pour le butinage.
- 48 h avant le départ un demi millier d’éclaireuses vont chercher le lieu idéal pour habiter. Elles inspectent des cavités, s’y attardent en vol semi stationnaire à une dizaine de cm des parois, seule distance à laquelle elles voient vraiment avec leurs yeux qui n’accommodent pas. C’est une inspection minutieuse de l’endroit, des parois, de son volume…
Cette inspection peut durer selon Thomas Seeley une quarantaine de minutes. Mais la prise de décision sur le lieu n’est pas encore actée.
L’essaim
Au jour dit, la colonie s’agite, la reine est vibrée, secouée et poussée à sortir contre son gré même. Les abeilles à leur tour sont vibrées, secouées par les éclaireuses et de proche en proche l’échauffement se met en place jusqu’à ce que les muscles du vol atteignent 35°c et les abeilles sortent constituant l’essaim.
Les ¾ des ouvrières de la colonie constituent l’essaim. Condition de la survie puisque durant un bon mois il n’y aura pas de nouvelles naissances. La reine émet alors des phéromones volatiles qui organisent et dirigent l’essaim dans un rayon d’une soixantaine de mètres. Et l’essaim se pose temporairement à une faible distance de la ruche. Il semble que ce temps soit nécessaire pour que s’organisent des allées venues entre lui et la ruche souche et que se constitue définitivement la composition démographique de l’essaim.
Puis les éclaireuses font valoir leurs découvertes, vers les sites les plus favorables les visites se multiplient, et le choix s’achève lorsqu’un nombre dominant d’éclaireuses signalent le même site.
Force est de constater que les sites privilégiés sont d’un volume d’environ 40 L ce qui est la taille assez courante des troncs d’arbres creux retenus. Ceci nous donne une indication importante pour nos propres pièges car c’est la taille d’un élément Langstroth.
Que tirer de tout cela pour notre gouverne ?
Tentons d’éliminer l’un de ces 4 facteurs que décrit Janine Kievits. Nous les connaissons tous dans notre pratique. Si nous réussissons cette manœuvre, alors nous bloquerons l’essaimage.
Le facteur n°1 : l’expansion du nid à couvain, avoir du couvain ouvert en quantité, donc agrandissons le nid à couvain. Mais attention il faut que la croissance de la population soit lente sinon l’explosion de la ponte de la reine que provoque une cire fraîchement bâtie mise au centre du nid à couvain ou à son bord engendre un surcroit de larves à nourrir qui ne le seront pas suffisamment si les nourrices ne sont pas au rendez-vous. Plaçons cette cire après le premier cadre de miel et pollen situé contre le couvain de sorte que celui-ci sera lentement construit, occupé par du miel et du pollen et pondu lorsque l’aura été le précédent.
Le facteur n°2 : la densité de la population avec 90% des cellules d’ouvrières occupées par du couvain. Faire baisser cette densité c’est augmenter le volume de la ruche en mettant une hausse soit au-dessus avec un mouchoir et une Grille à reine pour éviter le couvain là où devrait se trouver du miel. Mais si l’on craint de refroidir le nid à couvain avec une hausse par-dessus on en installera une sous le corps mais sur le plateau de sol. Auquel cas les cadres de corps seront riches en miel en leur sommet et le couvain pourra descendre jusque dans les rayons de cette hausse inférieure.
Le facteur n°3 : beaucoup d’abeilles, mais de jeunes abeilles. Trop de jeunes abeilles favorisent l’essaimage comment faire ? Solution bien classique faire un essaim sur 1 cadre de couvain. Certes on affaiblit la colonie, mais pas trop, par contre on réduit à terme le nombre des jeunes abeilles de manière importante sans obérer la récolte de miel de printemps. Le beurre et l’argent du beurre, un must !
Le facteur n°4 : des reines productrices de beaucoup de phéromones tarsales et mandibulaires. Ce sont les jeunes reines et de lignées peu essaimeuses. Jeunes veut dire des changements de reines tous les 18 mois à 2 ans et de lignées peu essaimeuses, c’est le fruit d’une sélection aisée à faire par la simple élimination des lignées essaimeuses. C’est du temps mais c’est faisable même par un amateur.
Faire des essaims sur 1 cadre
Avec la méthode de Marc Guillemain c’est un jeu d’enfant et la réussite est quasi assurée.
Il faut : une ruchette en polystyrène (en bois ça marche aussi mais c’est encore plus spectaculaire avec une ruchette très isolante) ou une ruche, 2 partitions PIHP de Marc Guillemain, de l’isobulle réfléchissant de 3mm pour tapisser le fond (fermer l’aération qui est une ventilation contreproductive), pour faire une écharpe au sommet et mettre un bonnet sur le cadre de couvain, un paquet de candi protéiné, ¼ de Beeboost
- Mettre de l’isobulle sur le fond de la ruchette ou de la ruche, réduire fortement son entrée (passage 1 abeille)
- Secouer un cadre de couvain ouvert bien couvert de ses nourrices pour enrichir l’essaim
- Prendre un cadre très couvert de couvain avec des œufs, avec toutes ses abeilles. Enfermer ce cadre de couvain entre les 2 partitions Isolées haute performance
- Déposer au sommet du cadre le Beeboost avec un long fil qui sortira dehors pour le repérer aisément
- Mettre du réfléchissant à cheval sur le cadre de couvain tombant sur une hauteur de 10cm de chaque côté
- Poser pardessus une écharpe (isolant couvrant tout le sommet)
- Poser le pain de candi ouvert au fond de la ruchette
- Mettre la ruchette dans le rucher
- 10 jours après retirer le Beeboost
- Visiter dans un mois chercher la reine, la marquer
- Ne pas visiter avant ce mois pour éviter toute perturbation dans la nouvelle colonie
- Traiter contre varroa
- Conduire cette colonie pour être sur 5 ou 6 cadres en septembre prête à passer la morte saison
Cet essaim, même s’il n’évolue plus à cause de la canicule, sera en capacité d’hiverner en octobre sur 3c
Note
Le Beeboost bloque la désertion, c’est très utile quand on n’a qu’un seul rucher et c’est très efficace en cette période de l’année.
La PIHP de Marc Guillemain est un cadre dans lequel est inséré un isolant de 20mm le tout entouré d’un isobulle aluminisé de 3mm d’épaisseur dont la largeur est celle de la tête des cadres épaulements compris. L’isolant doit frotter contre les parois de la ruchette pour que le cadre soit enfermé comme dans une bouteille thermos à l’envers.
L’isobulle doit être très réfléchissant 70% au minimum. Il peut être mince. Il doit être de qualité pour éviter le grignotage par les abeilles. Le toit doit être fortement isolé par un coussin de 4 à 6 cm d’épaisseur.
Une ruchette piège devrait avoir, selon les auteurs cités par Janine Kievits, le volume d’une ruche Langstroth, équipé de cadres bâtis et de cadres à bâtir, placé à mi ombre et un peu en hauteur.
Ces indications rejoignent souvent l’expérience commune des apiculteurs qui retrouvent des essaims au printemps dans des ruches mortes l’hiver. En veillant à supprimer l’aération du fond, en réduisant le volume avec des partitions PIHP on améliore le résultat.
[1] Sur les abeilles férales et la controverse abeilles domestiques versus abeilles sauvages, se reporter à l’article de Janine Kievits paru dans le n°295 de La Santé de l’Abeille en 2020
A consulter avec intérêt : la résistance de l’abeille domestique à Varroa
par l’UMT Prade
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