Avec les bâtons de Saint Joseph (forsythia) en fleurs depuis la dernière semaine de février chez nous alors que la saint Joseph est le 19 mars, l’hiver est déjà en voie d’achèvement. Les prunelliers sont en fleurs, les colonies se développent à fond, les abeilles cherchent de l’eau pour les gelées nourricières du couvain avec les saules Marsault les belles rentrées de pollens de qualité seront au rendez vous sous peu.
Contrôle infestation varroa
On ne sait si les traitements contre varroa ont été efficaces tant le couvain aura pu durer sur une morte saison aussi chaude. Il sera temps de pratiquer des comptages de varroas phorétiques (adultes) sur les nourrices prises sur des cadres de couvain ouvert lors des prochaines visites.
Ci-dessous la fiche technique de l’ITSAP sur la mise en œuvre de la méthode de comptage.
https://itsap.asso.fr/downloads/fiche_technique_lavage_dabeilles_itsap.pdf
Et pour le protocole de traitement voici un exemple celui du GDSA 13
http://gdsa13.free.fr/IMG/pdf/201608_fiche_technique_1_protocole_de_traitement.pdf
A noter :
– si l’on voit des varroas sur les abeilles on peut considérer la colonie en voie de disparition.
– si l’on ouvre 200 cellules de mâles operculé et que l’on ne trouve que 3 ou 4 cellules parasitées par des varroas on considérera la colonie à surveiller, à 10 cellules ou plus il faut traiter immédiatement. Cette méthode est extrêmement fiable, on prélève les cellules sur une surface d’un même coté d’un cadre de 9×9 cm.
http://www.parole-apiculteur.fr/wp-content/uploads/2013/01/Parole-dapiculteur-veto-pharma-depistage-varroa.pdf
Les visites
Attention les quelques rares journées de tiédeur que nous connaissons début mars ne justifient pas les visites de printemps, le refroidissement du couvain serait catastrophique sur la durée. Des nymphoses imparfaites, liées à ce refroidissement engendrent des abeilles à leur tour défaillantes comme nourrices. On ne récupère cet évènement péjoratif qu’au terme de plusieurs générations. Que de temps perdu pour avoir voulu satisfaire une curiosité mal placée!
N’ouvrir que par 18°c en plein soleil un jour sans vent et mieux vaut attendre d’être à 20°c depuis plusieurs jours.
Faire la visite de printemps
Si la météo continue à s’adoucir il sera temps de faire la visite de printemps et de penser à bien noter toutes les particularités observées sur l’état du couvain en nombre et en qualité, serré ou pas bombé ou pas. Idem sur le nombre des cadres de pollen et de miel, sur le nombre des cadres occupés et une appréciation à la louche des volumes d’abeilles.
Donner une note sur la qualité des colonies par exemple, une colonie sur seulement 4 cadres occupés mais 3 cadres allègement pleins de couvain bien serré et bien bombé noté 8 sur une échelle de 1 à 10 avec la notation complémentaire que la colonie occupe 4 cadres.
Par contre une colonie sur 6 cadres avec d’importantes rentrées de nectar mais possédant 4 cadres peu couverts de couvain sera coté 5 avec une mention sur le nombre de cadres occupés …
Cela pour spécifier non seulement le nombre des cadres de couvain qui est une donnée stratégique mais qui doit être complétée par une appréciation de la dynamique de la population. Or, un couvain abondant sur un cadre, bien serré, bien bombé, vaut plus qu’un couvain peu volumineux même sur 2 cadres surtout s’il est un peu plat. La vitalité de la colonie n’est pas au rendez vous dans le second cas.
Avec ces données vous constaterez qu’entre deux ruches le nombre de cadres de miel récoltés en mai est bien proportionnel au nombre des cadres de couvain de qualité observé maintenant.
Marquer toutes les reines qui ne le seraient pas à la couleur bleue celle de l’an passé. C’est impératif pour la suite des évènements, une commodité sans pareil.
Élargir le nid à couvain sur 8 cadres et le tout mis entre 2 partitions réfléchissantes
Avec les divisibles l’élément du haut est plein de couvain ou presque et celui du bas vide. Inverser les deux éléments et mettre un élément vide en dessous. Les grandes floraisons arrivant il sera temps de mettre un élément à moitié amorcé, à moitié construit sur le dessus.
Avec les Warré il y a sans doute 2 éléments pleins de couvain et on met en dessous un élément à moitié construit et identiquement un dessus. Si le développement se passe bien il sera opportun dans les 15 jours à trois semaines de glisser l’élément du bas entre les deux éléments de couvain. Sans engin de levage c’est sportif.
Faire des essaims
On considérera 3 situations différentes bien que voisines selon les objectifs poursuivis : limiter le risque d’essaimage, stopper la fièvre d’essaimage qui est la situation où l’on trouve des cellules royale en préparation, faire des essaims pour accroitre le cheptel.
L’essaimage est la forme naturelle de la reproduction des colonies, donc on ne peut supprimer cet instinct, mais on peut en réduire le risque.
– mesure préventive : dès que le nombre des cadres de couvain atteint 6 lors de la première visite de printemps, on opérera dans les semaines suivantes un essaim artificiel sur un cadre de couvain ouvert avec beaucoup d’abeilles. On ramène toutes les colonie sur 5 cadres de couvain.
Dans une ruchette plastique secouer un ou deux cadres de couvain ouvert sans prendre la reine (évidemment marquée !), placer le cadre de couvain ouvert avec toutes ses abeilles, mettre deux partitions réfléchissante, poser sur la tête des cadres un boudin de candi protéiné de type Royal Care ou Candipolline ou de tout autre type de candi protéiné. Couvrir le tout d’un morceau de réfléchissant et éloigner l’ensemble de plus de 3 km. 3 semaines plus tard vérifier la présence d’une reine ne ponte (sauf si le temps est exécrable il faut attendre quelques jours de plus). Traitez l’essaim contre varroa à ce moment précis de rupture de ponte il n’y a pas de couvain fermé, les traitements sont très efficaces. Ramenez cet essaim dans votre rucher, ajoutez lui des cadres bâtis et nourrissez le régulièrement en fonction des floraisons et il sera sur 6 cadres en septembre apte à passer l’hiver
Cette méthode courante est d’une très bonne efficacité. Avec les lignées essaimeuses elle est peu efficace, une sélection contre cette propension sera de mise.
– saigner une colonie en fièvre d’essaimage, c’est à dire lorsque des cellules royales naturelles apparaissent.
Mettre dans une ruche. Un cadre de couvain doté de cellules royales avec ses abeilles et un cadre de miel, secouer les abeilles de 5 cadres de couvain. Enfermer le tout entre deux partitions réfléchissantes et emmener cet essaim à plus de 3 km. Détruire toutes les cellules royales des autres cadres où il pourrait s’en trouver. Bien vérifier la présence de la reine dans la souche. Conduire l’essaim comme précédemment.
Au cas où la reine n’aurait pu être trouvée, laisser une seule cellule dans la ruche d’origine, mais éloigner cette ruche à plus de 3 km et mettre l’essaim à la place de la souche. Il n’y aura plus d’essaimage possible mais si par hasard un tel évènement se produisait alors cette lignée est à supprimer par remplacement systématique de toutes les reines!
– accroitre son cheptel. On prend un cadre de couvain ouvert d’une ruche que l’on souhaite reproduire dans une ruche avec ses abeilles, un cadre de couvain fermé dans une autre ruche avec ses abeilles et un cadre de miel et ses abeilles dans une troisième colonie. Un peu de parfum pour tout le monde et on éloigne cet essaim du rucher à plus de 3 km. Vérifier au bout de 3 jours la présence de CR sur le cadre de la souche à reproduire et détruire les CR qui pourraient apparaitre sur l’autre cadre. Ainsi doté il sera rapidement dynamique.
Pour obtenir de très belles reines avec ce procédé, au bout de 3 jours détruire toutes les CR puis 3 jours plus tard vérifier la présence de CR sur le cadre issu de la souche à reproduire et détruire les CR qui seraient apparues sur le cadre issu de l’autre ruche et conduire cet essaim comme précédemment.
Pourquoi cette manip ? Les abeilles peuvent élever sur des larves jusqu’à 3J d’âge or à cette durée de développement larvaire, les abeilles commencent à les nourrir avec des bouillies contenant miel et pollen qui inhibent l’expression des gènes de la sexualité et donnent des reines moins fécondes que celles élevées sur des larves de 1 ou 2 jours d’âge. En procédant ainsi les reines seront issues avec certitude de très jeunes larves.
On se reportera au post du mois de mai 2020 pour revoir la technique de prévention de l’essaimage que nous avait envoyée Pierre Cellier
http://apiculture.beehoo.com/wp-admin/post.php?post=1478&action=edit
Bons essais.
Mars est aussi la fin de la période des aurores boréales
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