Décembre 2022 Noël pour tous ?

Hausse des prix et des prix de l’énergie les fêtes de Noël n’auront pas le même charme pour tous, les écarts de situation vont se sentir encore plus durement.

Entrons-nous dans une phase de froid, cet hiver sera-t-il avec des périodes de gel importantes ?

Les associations caritatives, bras armé de l’Etat sur nombre de questions sociales, croulent sous les difficultés tant pour financer leurs prestations que pour trouver les bras bénévoles et salariés pour faire tourner leurs services.

Nous n’entendons que les professions les plus reconnues, ronfler contre des salaires insuffisants, des effectifs insuffisants et des organisations claudicantes. On ne peut passer sous silence que la force de ces professions se maintient aussi au prix d’une précarisation de leur environnement.

A la sortie de l’hôpital les patients ne sont pas remis absolument sur pieds et les soins à domicile vont faire appel à des professionnels dits du social souvent aussi mal menés que les patients eux mêmes.

J’ai vécu cette expérience avec notre ami Marc Guillemain disparu en septembre dernier.

La douceur de ces derniers mois nous a fait faire des économies de chauffage, certes, mais pour les abeilles ce furent des journée de butinage de faible ampleur, et une consommation parfois insensée de leurs réserves. Cependant toutes les colonies au sein d’un même rucher n’ont pas vécu la même histoire.
Les moins populeuses où les plus porteuses de maladies ont souvent consommé une partie de leurs réserves alors que de très belles populations ont pris du poids en un mois !

Sans doute les CIPAN dont je suis entouré ont joué leur rôle, on verra qui sera encore là en mars.

Moutarde blanche

Plusieurs questionnements autour des apport de candi me sont revenus en boucle.

Pourquoi nourrir ?

Évidemment c’est inutile avec la plus part des colonies qui ont très correctement constitué leurs réserves depuis la mi septembre.

Il n’y a pas meilleure nourriture que leur propre miel.

Sans doute la renouée du japon, le lierre, les asters sauvages, l;es CIPAN… ont fourni de belles production de nectars et de pollens. Mais curieusement on a vu fleurir la Véronique de Perse, des acacias aussi. j’ai vu ce matin un Lonicera fragrantissima, ou chèvre feuille arbustif à feuillage persistant dont les boutons floraux étaient en train de s’ouvrir. Cet arbuste très apprécié des abeilles fleurit normalement plutôt en janvier / février jusqu’en mars. je l’ai vu fleurir un 1er janvier, mais un 1er décembre, jamais.

Ceci pour nous rappeler que notre surveillance hivernale devra porter sur les ressources alimentaires. En cas de doute on n’hésitera pas à poser sur la têt des cadre un pain de candi soit sous les isolants souples soit sur ces isolants avec diverses astuces pour maintenir la chaleur et l’étanchéité au sommet.

Pain de candi enchâssé dans un isolant de liège de 4 cm

Cette étanchéité est stratégique pour éviter un refroidissement du à des fuite provoquées par nos ouvertures te la destruction des joints de propolis réalisés par les abeilles. Ces courants d’air même minimes, mais source d’importantes fuites de calories, sont à l’origine de condensations sur les couvre-cadres et si des gouttes d’eau froide tombaient sur les abeilles elles en mourraient. C’est en ce sens que l’humidité pour les abeilles est pire que le froid.

Alors qu’avec une bonne isolation et une bonne étanchéité de l’espace de vie des abeilles, si elles ont été correctement resserrées, elles ne grapperont pas, occuperont tout l’espace qui leur a été réservé l’humidité même importante sera en suspension et par leurs mouvements elles vont évacuer les masses d’air trop riches en gaz carbonique et en humidité. En absence de couvain ces paramètres ne seront plus maintenus aux mêmes niveaux, avec moins de nécessité de chauffer, la consommation de miel va baisser. Alors que les larves ont besoin de chaleur, d’humidité à fortes doses et de ce fait dès qu’un rayon de soleil apparait les abeilles vont chercher de l’eau car celle fournie par le miel ou par la condensation ne suffit plus, le poids des ruches dégringole.

Expérience d’hivernage

Xavier DUMONT avait présenté l’an passé son expérimentateur d’hivernage des colonies par mise en cave ou orintation des entrées au nord. Il viendra nous présenter ses résultats le jeudi 22 décembre à 20h45.
Le replay sera disponible pour les abonnés aux formations du site.

BEEHOO vous invite à une réunion Zoom planifiée.

Lien pour participer à la réunion Zoom
https://us02web.zoom.us/j/82564703687?pwd=M0xROXJUQjBhcFcyV1JLUUpWRDJzQT09

ID de réunion : 825 6470 3687
Code secret : 142853

Traiter contre varroa

C’est le moment si pas fait. C’est vital pour la survie des colonies. Un automne doux trop longtemps et de bonnes rentrées de pollen, la ponte de la reine est restée forte, celle des varroas aussi.
Il faut trouver un jour ensoleillé, sans vent, température entre 5 et 10°c ou plus si la situation se présente. L’ouverture ne doit pas dépasser 1 minute l’arrosage avec la solution d’acide oxalique sera entre les ruelles sur les abeilles visibles, à la dose maximale de 5 ml par ruelle.

Isoler les ruches

Nous reviendrons plus tard sur l’isolation par l’intérieur de al ruche, pour l’heure on peut aider à l’hivernage en isolant par l’extérieur. C’est particulièrement intéressant pour les ruchettes avec de petites populations et des réserves un peu chiches.

Une réponse aussi rudimentaire réussit bien, pour les ruchettes en bois ou en polystyrène c’est idéal le temps des froidures.

Concevoir une ruche basse consommation d’énergie

Je reparlerai plus tard de la conduite des ruches avec la méthode de Marc Guillemain, aujourd’hui le temps est celui de la fabrication des matériels.

Isoler par l’intérieur permet de rester dans les matériels de chacun, sans modification substantielle des corps et surtout des toits. Conserver son matériel permet d’expérimenter le procédé à moindre cout.

L’idée

L’abeille est un insecte très peu capable de produire de la chaleur. On dit que c’est un animal à sang froid. Mais collectivement, la colonie est capable de produire une chaleur élevée de 34 à 37°c dans le couvain. La colonie serait assimilable à un animal à sang chaud. L’expression n’est pas abusive puisque les chercheurs qualifient la colonie de super-organisme et l’abeille un insecte eusocial (aller voir sur Wikipedia !).

Cette température élevée pour la nymphose est liée au fait que l’abeille est apparue sous les tropiques et que son métabolisme s’est construit assez largement sur la base de la température ambiante. C’est également la température du corps humain.

Cette température est nécessaire pour une nymphose réussie. Tout échec produit des abeilles de mauvaise qualité, mauvaises nourrices, mauvaises cirières, mauvaise butineuses et de courte vie. Dans le tronc d’arbre creux, lieu de vie originel des colonies, l’isolation est maximale grâce à l’épaisseur du tronc qui oscille entre une dizaine de cm allant jusqu’à 25 cm. Le volume est restreint de 60 l au maximum qui n’est en fait que de 10 l si on retire le volume des rayons. ( Un arbre à chat n’est pas un arbre à abeilles , non recomandé dans ce cas – désolé)

Le miel est au sommet, le pollen en dessous puis enfin le couvain. Les rugosités du tronc sont couvertes de propolis qui rend étanche cet espace où peut se concentrer un niveau élevé de température et d’hygrométrie conforme aux besoins du couvain. Pour maintenir l’homéostasie (retournez chez Wikipedia) du couvain dans un espace aussi retreint et isolé, les abeilles ont une dépense énergétique modérée. L’intuition de Marc Guillemain sera de prendre cette référence du tronc d’arbre pour recomposer dans nos ruches ces espaces très chaud du couvain, moins chaud du miel.

Dans nos ruches les volume sont énormes. Georges de Layens à la fin du XIX° siècle énonce la norme de 100 l comme étant le volume « normal » ou convenable pur une colonie de nos abeilles européennes. 2 éléments Langstroth, un corps Dadant avec sa hausse, 4 éléments Warré font 80 l environ. Dans les années 1990 nous avons aéré fortement nos colonies tout à la fois obsédés par les risques liés à l’humidité et pour les besoins du comptage des varroas.

Et pourtant dès 1968, dans son traité sur la biologie de l’abeille, Rémy Chauvin de l’INRA faisait écrire Anton Büdel, un chercheur allemand des années 1950 qui avait étudié très spécifiquement le microclimat de la ruche piloté par les abeilles elles mêmes. Il montrait que nos caisse de 25mm d’épaisseur obligeaient les abeilles à une constante activité de régulation des paramètres de température et d’hygrométrie pour réussir une bonne adéquation de ces paramètres aux besoins de la nymphose.

Cette activité épuisante se fait au détriment de la quantité de miel que l’apiculteur peut récolter et au prix d’une usure des abeilles que nous n’imaginons pas.

Sans doute les apiculteurs utilisaient des partitions pour réduire l’hiver les volumes, au moment où la mode des plateaux grillagés se lance, certains apiculteurs des régions de montagne ou froides fustigeaient cette mode. il faut attendre le moment où se lance le concept de maison bioclimatique pour que l’on entende les messages sur les besoins énergétiques des colonies.

Marc Guillemain depuis 30 ans se propose d’améliorer le bien être des abeilles pour leur donner quelques jours supplémentaires de vie l’été et leur permettre de réussir des nymphoses de qualité. Le bénéfice attendu sera une meilleure résistance des colonies aux agresseurs et une production de miel plus élevée.

Il inventera des outils et surtout développera des méthodes de conduite des colonies absolument nouvelles.

Isoler par l’intérieur

Le toit

Il doit être absolument étanche et très isolé. Sur le corps on pose une « écharpe » une feuille d’isobulle de 3mm isolant et réfléchissant de type XLMat. Peu importe la marque pourvu que ce soit un produit solide, verni pour que la couche d’aluminium soit très protégée, que l’on puisse tendre.

Sur ce réfléchissant on mettra un isolant de type polystyrène extrudé de 60mm. Puis le toit couvrira le tout. Pour assurer l’étanchéité on peut doubler l’écharpe d’un polyane qui retombe de chaque coté. L’isobulle sera de format 45×60 pour déborder sur les faces avant et arrière d’un corps Dadant.

Le corps

L’isolation sera faite avec 2 partitions isolées haute performance (PIHP)et parfois 3 qui sont des cadres au sein desquels on met un morceau de liège de 20mm ou de polystyrène extrudé le tout entouré d’un isobulle de 3mm de même type que l’écharpe. Particularité rarement réalisée, l’isobulle doit avoir la largeur de la tête des cadres, agrafé en bas de cadre puis sur 1 cm sur les montant en bas du cadre pour éviter l’arrachage en introduction dans le corps. Les lèvres ainsi formées rendent étanche l’espace défini par les 2 PIHP et l’écharpe au sommet.

Cet espace sera celui réservé au couvain et à la reine. De l’autre côté se trouvera le miel et le pollen, des cadres à bâtir et un nourrisseur cadre selon la place disponible et le moment de la saison.

Lors de la construction de cette PIHP, l’isobulle sera tendu comme une peau de tambour pour que les abeilles puissent passer entre le cadre et la PIHP.

Le sol

Il sera également très isolé et même largement fermé. Le plateau de sol sera plein ou le plateau Nicot pourvu de son plateau de fermeture.

Sur le plateau on posera une « chaussure ». C’est un plateau couvre cadre d’un coté (celui du plateau de sol) on y colle un polystyrène de 20mm et de l’autre un morceau d’isobulle réfléchissant de 3mm dénommé chaussette. On veillera à ce qu’entre la chaussette et le bas des PIHP soit maintenu un passage de 15 à 25mm pour que les abeilles puissent naviguer d’un coté vers l’autre par le bas puisque le sommet aura été totalement fermé.

La sortie sera prévue par une fente de 15 à 20 mm sur les 2/3 de la largeur de la chaussure. En hiver on ferme l’entrée du plateau de sol avec une portière équipée d’une réduction faite à partir d’un ou de deux morceaux de baguette de 3mm, pour faire de petits dossiers, retaillées à la bonne longueur.

Ainsi équipée la ruche sera un espace très clos où seules les abeilles organiseront à leur convenance la mise en température, la ventilation, l’humidification. La ruche sera peinte en blanc pour réduire l’impact du soleil sur le climat interne de la ruche.

La « chaussure » : sur le couvre cadre du commerce j’ai ajouté une baguette de 15mm pour assurer le passage sous les PIHP

Ce vocabulaire vestimentaire pour tenir chaud a été suggéré par une stagiaire

Quelques cadeaux pour Noël

les incontournables

Les cadres à baguettes de Gérard Vaysse en vente chez Naturapi des cadres sans cire gaufrée à mettre en tête

l’enfumoir électronique d’Emmanuel Jallas chez numericbees.com

L’application Apimoov pour gérer vos ruches chez apimoov.com

Commande à la voix, pas avec les doigts pleins de cambouis apicole, système autonome pas besoin de réseau dans les zones blanches de nos ruchers, transcription automatique des données vocales en données numériques dans les fichiers de gestion de votre ordinateur à domicile.
Une période d’expérimentation est proposée gratuitement à partir de janvier 2023 ;

http://apimoov.fr/contact/

Les scientifiques lancent un appel sur la disparition des insectes liée au dérèglement climatique. Bonne lecture

https://www.inee.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/les-scientifiques-lancent-lalerte-propos-de-limpact-du-dereglement-climatique-sur-les

A noter dans vos agendas

Deuxième salon International du matériel apicole SIMAPI du 17 au 19 novembre 2023 en Avignon

Et passez de bonnes fêtes

PS : pour ceux qui en plus des abeilles ont un chien ou plusieurs, l’inflation touche aussi les croquettes pour chiens et chat. Ownat est une marque de croquettes a prix raisonnable et disponible en France, une bonne façon de commencer l’année sans se ruiner. Les croquettes Ownat sont disponibls sur la ferme des animaux par exemple et sont une bonne alternatives aux marques les plus connues et devenues bien trop chères en ce début d’année.

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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