Je rentre du Mexique où j’ai visité un élevage d’abeilles Melipones dans une centre de recherche à l’Université de Merida. De toutes petites abeilles qui produisent 1 à 2 k de miel au plus chaque année. Abeille autochtone décimée par l’arrivée des abeilles européennes elle même maintenant supplantée par l’abeille africanisée. Cette dernière fut vécue comme une catastrophe, mais maintenant les régulations naturelles opérant, les bénéfices apportés par l’abeille africanisée sont sensibles. Je vous en reparlerai en janvier. Partant de Mexico par 18°c j’arrive à Lyon où il fait 17°c !
Ce temps incroyablement doux a maintenu la ponte des reines, les colonies rentrent encore du pollen, la décroissance du poids des ruches est très sensible. Cela est dû au développement du couvain gros consommateur d’énergie. Après voir quasiment disparu en septembre il est revenu en force.
Il est impératif de surveiller le nourrissement. Nourrir au candi aujourd’hui c’est préserver les stocks de miel pour l’avenir c’est à dire pour le début de l’explosion du couvain qui se produira au cours des grandes floraisons. Ce sont également des moments où le froid, la pluie sont au rendez vous du redémarrage de la nature. A ce moment là, les colonies ont besoin des réserves internes pour faire face à l’appétit des larves.
Le Candi
C’est un sucre à cristallisation très fine que l’on obtient soit par cuisson du sucre, mais il se charge en HMF, produit de dégradation toxique pour les abeilles, soit par adjonction de 10% d’eau à un sucre pulvérulent. Apipuder et Beefondant sont les deux formes disponibles et accessibles pour les amateurs car vendus en sacs de 10 ou de 25 k. C’est un sucre glace sans amidon (qui empêche à l’humidité de faire durcir le sucre). L’amidon est également un sucre mais indigeste pour les abeilles.
Le procédé de fabrication est le suivant : on fait bouillir l’eau dans une lessiveuse sur un trépied à gaz, puis on y ajoute la moitié du sac de sucre. On brasse avec un malaxeur à ragréage et on fait remonter le température. Lorsque le mélange est très chaud on ajoute la suite du sucre et on brasse de nouveau jusqu’à obtention d’une pâte très fluide. On coule le sucre dans un toit de ruche recouvert d’un film de polyane qui assure un bon décollage. Un croisillon de planches assure une découpe aisée des pains de candi ainsi réalisés. Disposé tiédi sur la tète des cadres ce candi sera pris de préférence au miel préservant ainsi cette précieuse ressource pour les moments stratégiques de la fin de l’hiver et de début du printemps;
Que risque-t-on à trop nourrir au candi ?
Pas vraiment grand chose. D’en retrouver un peu dans les cadres de corps, mais pas plus, les colonies seront sans doute mieux développées en février ou mars ou avril lors des premières ouvertures selon les endroits et il faudra développer des stratégies de maitrise de l’essaimage, mais ce ne sera pas l’essaimage assuré comme le nourrissement spéculatif au sirop. Ce sera seulement l’occasion de faire très tôt des essaims artificiels qui seront de bonne qualité à l’automne.
Car le candi est consommé par les abeilles comme le miel, en fonction de leurs besoins, il ne simule pas une miellée, la lenteur avec laquelle il est pris n’indique pas faussement une rentrée abondant de nectar. Tout le monde de la colonie est nourri, mais lentement, c’est l’arrivée massive de nectar dans le groupe qui déclenche chez les jeunes abeilles l’activation des glandes hypopharingiennes productrices de gelée royale et chez les abeille légèrement plus âgées la mise en œuvre des glandes cirières (pour autant que rentre du pollen car la cire nécessite de grosse quantités de protéines pour être produite).
Trop cher ou trop compliqué de faire du candi ? 1 kilo de sucre en morceaux fait tout autant l’affaire !
Enfin presque. Sa granulation assez grosse n’est pas toujours suffisamment humidifié par l’air ambiant pour que les abeilles puissent le prendre aisément; on en retrouve une partie (10% ?) sur le plateau de sol.
Faire la chasse aux nids de frelons asiatiques
Dans les régions où il sévit dangereusement, il faut profiter de cette douceur pour faire opérer la destruction des nids. L’extrême douceur de cette période a maintenu en vie dans ces nids des femelles futures fondatrices de colonies de frelons. C’est une des meilleures manières de faire de la prévention que de les détruire. En repérer précisément l’endroit et surveiller dès mars l’apparition de petits nids à hauteur d’homme dans l’environnement. Ces nids primaires sont les embryons de nids plus gros que la colonie naissante dans ces nids primaires ira créer plus tard au sommet d’un grand arbre.
C’est Noël
Le temps des fêtes de famille, de fin d’année, des cadeaux…
Alors oubliez les soucis et profitez des yeux qui brillent, des chants d’espoirs et de la fête.
Bonne fin d’année !
L’apiculture est devenue un passe temps très technique, apprendre à faire vivre ses abeilles sans pense bête est devenu quasiment impossible.
Sous la plume de Florent Guillaud et de Jean Riondet
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