Décembre une fin d’année en tensions

Après une année calamiteuse qui fit souffrir les colonies et les apiculteurs par la même occasion, la fin de l’année commence par des mouvements sociaux qui ne vont pas remonter le moral des troupes.

Au moins lorsque l’on se souhaiteras la bonne année on sera assuré de ne pas se tromper !

2020 ne peut être qu’une année meilleure que 2019, enfin pour beaucoup.

 

Au rucher

La dernière visite faite il y a quelques jours m’a permis d’observer une absence totale de couvain sur les quelques ruches observées. Ce sera le temps de l’arrosage à l’acide oxalique.

Pourquoi traiter en plein froid ?

Ce n’est pas la température qui est va nous servir mais l’absence de couvain. La disparition quasi totale des ressources florales engendre un arrêt de la ponte de la reine, cette situation permet aux traitement ponctuels d’être d’une efficacité quasi absolue. Le varroa ne peut être que sur les abeilles adultes et plus caché à l’abri des produits chimiques dans les cellules operculées du couvain. Les atteindre sur le abeilles devient possible.

Quelle molécule utiliser ?

Tout type d’acaricide est d’une efficacité absolue dans ces conditions. mais étant donnée la température seul un acaricide de contact sera possible. En effet par grand froid, les acaricides qui sont véhiculés par l’air de la ruche ne s’évaporent pas suffisamment. Seuls les produits de contact seront utilisables.

La molécule utilisée sera l’acide oxalique. Acide organique présent en trace dans le miel. C’est une substance vénéneuse très toxique pour les varroas mais aussi pour les humains si on manque de prudence. Avec quelques précautions, il faut éviter de l’ingérer,  il est tout à fait adapté aux apiculteurs. C’est sous sa forme de gaz par la méthode de la sublimation à chaud que sa toxicité est extrême et qu’il doit n’être employé que par des professionnels ayant reçu une formation.

Quelle formulation ?

Sauf erreur de ma part la dose d’acide oxalique dihydraté est assez variable selon les spécialité mais quoi qu’il en soit les spécialités disponible sur le marché sont le Varromed et l’Oxybee sous la forme liquide prête à l’emploi ou l’Apibioxal et l’Oxybee sous la forme pulvérulente à diluer dans un sirop 50/50.

Oxybee-varroa-oxalique

On répand sur les abeilles x fois 5 ml de la préparation, x étant le nombre d’inter-cadres occupés par les abeilles. A cette époque de l’année on ne dépasse guère 35 ml.

Ces produits sont en vente libre chez vos pharmaciens et vos vétérinaires. Faites jouer la concurrence.

Comment appliquer ?

Le plus simple et le plus économique est d’acheter des seringues de gavage de 60 ml que l’on remplit de 40 ml de la préparation et que l’on maintient à 35°c dans une glacière ou un sac de congélation avec des accumulateurs de chaleur. Pour améliorer la mobilité du piston lubrifier avec un produit a base de téflon.

Seringue de Gavage 50 ml Becton Dickinson

L’ouverture de la ruche se fait rapidement avec un peu de fumée, le moins possible, et on replace sur la tête des cadres un isolant réfléchissant et on referme le tout. L’opération dure 3 minutes ce qui ne refroidit pas outre mesure la colonie.

On opère un jour sans vent, de préférence ensoleillé à +5°c au minimum.

L’opération se répète, si possible, 4 ou 5 jours plus tard.

J’en profite pour donner à toutes les colonies un pain de candi tiédi de 1 k.

Pour quelle efficacité ?

Elle est maximale dans de bonnes conditions de dégrappage des abeilles, d’absence absolue de couvain.

C’est un traitement qui s’inscrit dans une approche globale de lutte contre varroa tout au long de la saison. Il sera nécessaire de faire des mesures d’infestation lors des premières visites printanières.

Ces produits ont des conservations très variables (quelques jours à quelques semaines) selon les présentations ; bien suivre les recommandations des fabricants.

Les cadeaux de Noël

Chacun priant pour sa paroisse je me permets de vous suggérer de réserver quelques subsides pour acquérir en janvier mon dernier ouvrage : « Élever ses reines – 3 méthodes simples pour réussir à coup sûr » chez Ulmer.

Et pour ceux de la région de Lyon profiter des cours que nous avons organisés il y a 30 ans et dont le succès ne se dément pas :

L’initiation pour néophytes et nouveaux apiculteurs

https://www.helloasso.com/associations/les-amis-des-abeilles/adhesions/initiation-a-l-apiculture-2020

L’élevage des reines pour des apiculteurs confirmés

https://www.helloasso.com/associations/les-amis-des-abeilles/adhesions/initiation-a-l-elevage-de-reines-2020

Passez de bonnes fêtes

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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