Février démarre en trombe !

Classiquement c’est un mois froid, on entre au cœur de l’hiver et la terre a eu le temps de se refroidir les froids sibériens devraient nous transpercer.

Rien de tout cela, après un mois de janvier le plus chaud de notre histoire, à notre petite échelle humaine,  février ressemblera à celui de 2019.

Les amandiers sont en fleurs chez moi au sud de Lyon, les bourgeons des pêchers grossissent il est urgent de les traiter au cuivre pour limiter la cloque, la vigne pleure, les abeilles rentrent de grosses pelotes de pollen à tout va, les abreuvoirs sont visités par des centaines d’abeilles, ça ronfle dans les grosses colonies.

Les abreuvoirs

ils sont très importants car les besoins en eau sont constants dès la reprise de la dynamique de la colonie. Aujourd’hui ce sont les besoins en gelées nourricières qui consomment de l’eau demain ce sera la régulation thermique des ruches.

Les porteuses d’eau aujourd’hui transmettent à leurs congénère les lieux de collecte de l’eau et mettre des abreuvoirs maintenant c’est limiter le vagabondage dans ces abreuvoirs à insectes que tout un chacun développe avec sa piscine, surtout depuis qu’elles sont équipées de volets roulants où se chauffe l’eau.

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Cet abreuvoir sera entretenu par le renouvellement de l’eau qui nécessite d’être changée une fois par semaine en période de moustiques pour en détruire les larves. Une solution peut consister à mettre dans le bac s’il est assez grand de poissons rouge ou guppys d’eau froide, avec quelques herbes aquatiques, nénuphars … Les canicules que nous connaissons rendent l’exercice difficile, manque d’eau ou d’oxygène…

En pleine saison, les couvre cadres nourrisseurs à deux bacs (plastique Nicot par exemple) peuvent recevoir de l’eau ce qui la met à disposition pour la colonie. Lensky, dans une publication de 1964 (INRA) avait montré l’intérêt d’apporter de l’eau au sommet de la ruche pour en accroître les surfaces de couvain.

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Faut-il nourrir ?

Le démarrage en trombe du couvain consomme énormément de ressources alimentaires.

Soit la colonie est bourrée de miel et il est inutile de donner du sucre, toujours moins riche en divers sels minéraux et vitamines dont ont besoin les abeilles.

Soit elle est légère et il faut compenser par des apports les faibles réserves.

C’est d’autant plus important que fin avril des périodes de froid ne manqueront d’arriver comme habituellement. Les couvains seront normalement très développés et requéreront d’énormes quantités de miel. Il vaut mieux que le miel disponible aujourd’hui serve à ce moment là car si collectes de fin avril n’étaient suffisantes ce serait calamiteux puisque nous ne pourrons plus nourrir.

L’an passé nous avons vu des colonies mourir de faim en mai ! N’ayons pas la mémoire courte.

Le sucre candi est donné par paquet de 1 kilo, il faut qu’il soit dur pour que les abeilles le prennent lentement sinon avec la chaleur elles vont le stocker, ce qui est rigoureusement sans intérêt.

Quels compléments alimentaires ?

Dans le candi on pourra apporter jusqu’à 10% de levure de bière (Royal Care par exemple) ou de farine de soja déshuilée, maintenant disponible en France (Micro soja 200 de Véto Phama) une adjonction d’un peu de miel (1 ou 2 %) assure l’appétence du produit, personnellement je n’en met jamais.

Il existe des préparations toutes faites de ces candis.

Pate proteine Royal Care 500 gDSC_7886

Attention aux apports de propolis dans la nourriture des abeilles, on les trouve mentionnés sur certains sites, moi-même j’en ai utilisé et conseillé. Si elles en enduisent leur habitacle pour autant elles n’en mangent pas. On sait maintenant que la propolis peut détruire tout ou partie de la flore intestinale des abeilles. A une époque où l’on commence à s’intéresser aux probiotiques de l’abeille cet ingrédient n’est peut être pas à employer sans se référer à de solides études sur son opportunité.

Préparer les cadres

Avec le printemps qui s’annonce il est temps de préparer des cadres. Désormais je n’utilise plus que des cadres à bâtisse libre. C’est une grande économie de cire, car on ne travaille qu’avec une amorce d’environ 15 mm et tout type de cadre peut être ainsi équipé.

Le renforcement de la cire se fait avec un jambage, les fils classiques, des baguettes pour brochettes… Le jambage a l’intérêt d’être rapidement démonté en trois coups de couteau chaque partie sera découpée et en laissant 1 cm de l’ancien rayon l’amorce est faite pour le nouveau rayon.

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armature baguettes pour brochettes

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partie haute cirée format cellules d’ouvrières

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cadre filé amorcé

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cadre à jambage

Ce sera utile lors du développement des rayons de mâles pour le retrait d’une partie de ce couvain operculé dans le cadre d’une lutte biotechnique contre varroa.

Le cadre amorcé nécessite une bonne verticalité des cadres dans la ruche sous peine de voire les abeilles construire hors du cadre, la chaine cirière suit la gravitation.

En procédant ainsi on devient plus précautionneux pour conserver les cadres bâtis encore utilisables pour élargir les petites colonies au printemps qui auraient de la difficulté pour construire.

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Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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