Le monde explose, la violence a droit de cité, le respect des êtres humains, des outils de production et des territoires semble être la 5° roue du char et nous allons encore une fois nous congratuler pour une nouvelle et bonne année.
Si l’espoir est souvent déçu, continuons tout de même d’espérer pour nous éviter de désespérer d’autrui. La force de l’apiculture est celle du partage.
Espérons que 2025 sera encore une année de partage.
En janvier que faire pour nos abeilles ?
Rien ! car elles devraient avoir de belles réserves en CH1 et en CH2. Lorsque nous avons resserré nos colonies en dimensionnant la CH1 au format du nombre des cadres contenant encore du couvain ouvert, le miel y fut stocké au fur et à mesure de sa réduction avec les miellées tardives jusqu’en novembre dans la plupart des régions.
Avec des colonies dynamiques et des apports conséquents de notre part, la CH2 aurait dû être assez tôt remplie de miel. Serrées entre les PIHP la chaussette et l’écharpe, la colonie est bien au chaud et on constate que la consommation de nourriture est faible.
Certains m’ont même affirmé qu’ils apportent moitié moins de sirop depuis qu’ils ont mis un lot de leurs colonies dans des RBC et comparé avec le reste conduites comme à l’accoutumé.
Autre constat intéressant, la présence de la chaussure, ce plateau de fermeture du plateau de sol, équipé d’une feuille de réfléchissant appelée chaussette, diminuerait la propension des abeilles à sortir des ruches lors de journées plus tièdes en ces périodes froides. De ce fait elles ne s’épuisent à fureter pour trouver de la nourriture et consomment moins de miel de ce fait. Et moins elles consomment, moins il y a d’humidité dans la ruche apportée par l’eau contenue dans le miel.
Mais si besoin, on apporte des pains de candi, la fortune des marchands de produits apicoles.
Janvier on planifie le travail de l’année
C’est apparemment idiot de le faire mais c’est pourtant indispensable pour caler les travaux en atelier et ceux dans les ruchers. Notamment pour pointer les dates potentiels de pose des hausses et avec les ruches RBC on peut le faire beaucoup plus tôt qu’à l’habitude. Il est très important de caler les opérations pour l’élevage des reines, choisir le moment pour booster les éleveuses, puis celui des raceuses, puis celui des productrices de nucléis … le temps passe vite et la saison des élevages s’étale d’avril à juin rarement au delà. 3 mois c’est court pour des cycles d’élevage qui s’étalent sur 2 semaines.
Par exemple, dans ma région de Lyon pour démarrer les élevages mi avril il faut avoir stimuler les éleveuses dès février d’un pâton protéinés de 400 à 500 g selon les fournisseurs dès février et siroter début mars puis assurer des visites pour contrôler la mise en place de la fièvre d’essaimage dès le début du mois d’avril. Les essaims les plus précoces apparaissent en mars.
Il faut également programmer les visites, la pose des cadres de hausse dans les corps pour les retraits de couvain de mâles contre le varroa, la date de l’encagement des reines au moment de la miellée de juillet puis les vacances avec la récolte, les nourrissements d’été…
Un bon planning apicole évitera bien des conflits familiaux avec les barbecues, fêtes diverses, vacances, ponts …
Cirer des cadres de corps, au moins 2 par colonie, cadres avec des plaques complètes ou 1/2 plaques de cire gaufrée pour les essaims naturels, cadres à jambages ou à barrettes de types Vaysse où peu de cire est nécessaire voire inutile, ce qui représente une économie non négligeable.
Cadres de hausse à barrettes de type Vaysse pour faire des sections de miel sans avoir besoin de mettre des cadres en plastique, comme indiqué lors de mon webinaire d’octobre dernier avec l’astuce pour obtenir une découpe non coulante.
Nettoyer et repeindre en blanc les ruches vides pour changer les corps qui sont en place depuis au moins 3 ans ou qui ont hébergé des colonies malades.
Prévoir des PIHP pour les corps et des Pihpettes pour les hausses, ce sont des accessoires indispensables pour avoir des ruches RBC efficaces. Pour les hausses en prévoir 2 c’est suffisant pour réduire le volume en conformité avec la CH1 dans le corps de manière à produire l’effet cheminée chaude qui favorise le travail du nectar. Cette disposition sera moins utile passé le mois de mai, par contre garder 2 Pihpettes en rives dans les hausses jusqu’aux récoltes de l’été comprises est stratégique. Les hausses en bois comme en plastique sont trop chaudes lors de coups de chaud l’été. Certes on ne travaille plus qu’avec 6 ou 7 cadres dans les hausses et il faut davantage en poser mais le gain en vaut la chandelle. D’une part on a des hausses mieux remplies dans les zones de faibles miellées, d’autre part le travail du miel est plus rapide pour les abeilles… et les hausses sont moins lourdes !
Préparer des écharpes et des chaussures avec chaussettes dans les ruches RBC permettent d’avoir des cadres de couvain en CH1 pondus au carré dès le mois de mars alors que cette configuration n’est classiquement observée qu’en juin.
La chaussure empêche le flux d’air d’entrer dans le corps et refroidir les rayons sur leur partie arrière, les abeilles peuvent pousser la reine à étaler sa ponte sur la totalité de la surface des rayons. Dans cette configuration, une CH1 avec seulement 4c de couvain en avril possède une surface de couvain équivalente à 6c dans une ruche non RBC. Et en CH1 il y a moins besoin d’abeilles pour tenir la chaleur du couvain à 35°c. Dans les zones où les colonies peuvent exprimer une très forte dynamique, la CH1 peut tout à fait occuper les 8 cadres. Mais la taille de la CH1 est un sujet sur lequel nous reviendrons dans le cours qui aura lieu à partir de février.
Dans les ruchers le débroussaillage mécanique est une nécessité pour y travailler commodément, les accès sont à améliorer si besoin, les dispositions de ruches également.
Plutôt que de les avoir en ligne on peut les mettre en fer à cheval par 6 / 8 / 10 / 12… et on travaille au centre de cet espace. L’orientation importe peu, sauf si un vent dominant perturbait les colonies exposées dans son sens. On gagne en confort de travail avec tous les éléments sous la main.
Même si les traducteurs automatiques sont parfois un peu perdus, les papiers de et sur Derek MITCHELL sont toujours passionnants
LIFD Early Career Researcher Spotlight: Derek Mitchell
L’annonce d’une de ses conférences en Suisse en 2024 avec la présentation de ses travaux et conclusions.
et son dernier papier issu de sa thèse :
Les ruches artificielles sont-elles des substituts thermiques valables face aux nids naturels des abeilles mellifères (Apis mellifera) ?
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0306456524001001?via%3Dihub
Bonne lecture avec DEEPL si besoin.
Mais si l’un d’entre vous mathématicien et apiculteur pouvait nous proposer un article synthétisant les thèses et démonstrations de D Mitchell j’en proposerai la publication dans une des revues apicoles où je sévis.
Au mois de février si vous le voulez bien