Juillet 2008 – La fin des récoltes

Juillet est le mois des dernières récoltes en bien des endroits. Les miellats que l’on peut encore espérer sur les sapins en particuliers font courir le risque, dans les circonstances présentes d’affaiblissement général des colonies, d’un hivernage massif d’abeilles vieillies par l’ammassage d’un nectar qui leur est défavorable du point de vue nutritionnel. Si pon recherche ce miel il faut alors lui consacrer une partie seulement de son cheptel.

Les miellats

Le miellat est une secrétion des pucerons qui, piquant les jeunes pousses des sapins ou autres arbres, rejettent du sucre une fois la sève digérée. Ces rejets sont riches en sels minéraux, mais ils sont indigestes pour les abeilles.
C’est pour cela que l’on conseille aux apiculteurs qui recherchent la prodction de miel de sapin d’extraire le miel des corps également puis de nourrir pour recomposer les réserves dont les abeilles ont besoin.

Ces récoltes de miellats, faites en fin de saison jusqu’en octobre, ont comme inconvénient de solliciter les abeilles à un moment inopportun pour les colonies.

En effet, à ce moment là, les nouvelles floraisons alimentent les colonies en nectar et en pollen qui assurent un renouvellement abondant de la populaiton, beaucoup de ces jeunes abeilles ne font rien d’autre que de manger ce que les butineuses leur apportent, du pain des abeilles et du couvain ouvert. Cette surabondance de consommation de protéines renforce la production des corps gras, grands régulateurs de l’organisme de l’abeille. L’évolution de l’abbeille est stoppé, les glandes hypopharyngiennes, productrices de la gelée royale entre autres, n’évoluent plus. Les abeilles ainsi configurée peuvent passer la morte saison. Les beaux jours revenant, leur capacité de production de gelée royale est intacte pour relancer la ponte de la reine et faire revivre la colonie. Si ces jeunes abeilles ne sont pas protégée à l’automne et qu’un nourrissement massif les conduit à remplir un rôle de butineuse, leur organisme est vieilli prématurément et les colonies peuvent alors disparaître en fin d’hiver faute de disposer de « jeunes » abeilles capables de remplir leur rôle de nourrice à ce moment stratégique.

Si l’on veut récolter des miellats, il faut y consacrer des colonies dont on sait que leur survie hivernale peut être mise en cause.

Les traitements

Un premeire traitement est indispensable, le varroa s’est allègrementd éveloppé durant toute la préiode printanière et estivale, il faut en allaéger la charge dans les colonies. On opérera un premier traitement avec du Thymol, produit que l’on trouve dans la nature t dont la molécule est fabriquée industriellement. Ce traitment donne un choc aux varroas, mais le couvain contenant des femelles en activité, le varroa n’est pas supprimé. La colonie est toujours à un niveau important d’infestation. Le thymol se distribue sous la forme d’un gel ou d’une plaquette. Le traitement se fait en deux fois à 15 jours d’intervalle.

Fabrication des plaquettes

Il faut acheter du Thymol en cristaux, les fournisseurs apicoles en ont. On dissout 1 k de cristaux dans 1 l d’alcool ménager que l’on trouve en droguerie, attention ce n’est pas de l’alcool à brûler toxique pour les abeilles. Faire cette dissolution dans un récipient en acier inox ou en verre, certains plastiques sont dissouts eux aussi.

Découper des plaques de vermiculite (mousse synthétique utilisée par les fleuristes comme piques fleurs), en 1 cm d’épaisseur et de format environ 10 cm x 10 cm. Les poser dans des toits en tôle A l’aide d’une seringue de gavage, répandre sur chaque plaquette 30 cm3 de ce mélange. Attendre l’évaporation de l’alcool. Mettre une plaquette coupée en deux sur les ommet des cadres de chacune des ruches. Renouveller l’opération deux semaines plus tard.

Ce traitement se fait au moment le plus chaud c’est à dire entre la fin juillet et la mi août. Les colonies n’aiment pas ce parfum, les abeilles font la barbe devant la ruche!
On stocke les palquettes dans des acs de congélationd epréférence soudés ou scotchés.

Un second traitement aura lieu en fin septembre avec des lanières imbibées d’une molécule de synthèse difusée lentement. L’acaricide est à base d’Amitraze ou de Fluvalinate. On ne peut les fabriquer soi même car les spécialités agricoles, à base de ces molécules, contiennent des excipients inappropriés aux abeilles. Ces lanières sont achetées auprès des Groupements de Défense Sanitaire Apicoles présents dans tous les départements.

Le nourrissement

Pour assurer la survie des colonies, il faut leur recomposer les réserves amoindries par nos récoltes. L’apport sera massif et fait dès la récolte de juillet achevée.
Le sirop sera très concentré 1/3 d’eau 2/3 de sucre cristallisé. Ou bien on achète des sirops de maïs ou de blé faits par transformation enzymatique de leur amidon. Davantage concentrés que les sirops à base de saccharose, on apporte jusqu’à ce que la colonie en pesée arrière atteigne environ 18 / 20 k.

Cet apport en quelques jours produit un blocage de la ponte de la reine puisque les abeilles stockent ce nectar providentiel partout où il y a de la place. Puis peu à peu en concentrant ce sirop, la place est libérée et la ponte de la reine reprend avec vigueur à un moment où habituellement elle est en chute libre. La population de la colonie se recontitue et se maintient à un très haut niveau tout au long du mois d’août.
Les colonies seront populeuses pour la morte saison gage d’un démarrage important en fin d’hiver.

Jean Riondet

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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