Juin juillet 2013 Après la pluie le beau temps ?

Tout à essaimé, enfin presque, après les floraisons de printemps, colza, fruitiers, acacias, toutes fleurs rincées largement par la pluie et mises à mal par le froid, sur une bonne trentaine de ruches seulement 14 hausses levées et juste 100 k de miel extraits. Une misère, d’autant que le sirop a coulé à flot durant les périodes froides.

Par volume d’un demi litre à la fois avec des protéines ajoutées, les colonies ont pu tenir le choc le couvain largement entretenu. Certaines sont restées sagement attendant pour récolter du nectar dès que la pluie cessait ou que le soleil pointait son nez quelques heures. Un ronflement assourdissant faisant croire à des essaimages. Mais d’autres ont élevé des reines et ont multiplié les nouvelles colonies. Ce sera l’occasion de faire de l’élevage sur une souche que l’éleveur luxembourgeois Jos Guth m’a fourni et j’en profiterai pour tout remettre en ordre au fil des semaines à venir.
Les agriculteurs de mon village qui notent chaque jour les mm d’eau tombée, la température … m’ont dit que dans leurs relevés pour trouver autant d’eau fin mai il fallait remonter à 1983 et pour le froid 1987. On se souvient des années météo médiatiques, 1976 l’impôt sécheresse, 2003 l’année canicule, on oublie les autres toutes aussi pernicieuses. Le miel manquera, les fruits aussi, les pommes de terre pourrissent en terre ou ne développent pas leurs tubercules … Ainsi va l’agriculture.

A l’atelier

Juin et jullet sont les deux derniers  mois en principe des récoltes, sur les acacias, les tilleuls, les châtaigniers, le tournesol… C’est donc la préparation des matériels de miellerie qui sera la première préoccupation. Le nettoyer, le rincer avec un désinfectant alimentaire : eau de javel dilué 1 berlingot dans 4,75l d’eau mais cela peut tacher l’inox, ou du Virkon S ou Induspray SR26 ou Surfanios etc. produits à pulvériser sur les matériel et à laisser de 5 à 15 minutes avant rinçage. Ces produits sont non détergents, le miel  est un assemblage de sucres il est inutile d’utiliser un détergent, l’eau tiède suffit. On fait suivre d’un rinçage à l’eau potable, tout faire sécher au soleil. Faire brûler une mèche soufrée dans une boite de conserve suspendue dans le ou les maturateurs… ces désinfections sont nécessaires pour limiter les introductions de germes dans le miel. Selon sa teneur en eau, la quantité de germes nécessaires pour engendrer sa fermentation est très variable. A 20% d’eau il en faut quelques uns au gramme contre quelques milliers à 18%. Donc avoir du matériel bien désinfecté et du miel bien operculé sont le gage d’une conservation durable de la récolte.
Le solde la miellerie doit être carrelé pour supporter par la suite un nettoyage agressif vu la force d’accrochage des éclats de cire ou de propolis. L’eau de javel pure dissout très bien la propolis, un lessivage avec des cristaux de soude (carbonate de soude) dans de l’eau très chaude décape assez bien la cire. Le nettoyeur haute pression est radical.

J’ai rarement vu du miel fermenter mais chaque fois ce furent les conditions d’hygiène de la récolte qui étaient à mettre en causse exceptionnellement la teneur en eau du miel, sauf à avoir récolté du nectar et ne l’avoir mis dans une atmosphère desséchée par un déshumidificateur à moteur durant plusieurs jours avant l’extraction. (On gagne jusqu’à1% d’eau en moins par 24h dans le miel avec cette méthode).

Au rucher

Ce sera le moment des récoltes, des élevages de reines. La période la plus favorable pour les élevages est hors les grandes miellées, les abeilles rentrent du nectar à tout va et en mettent partout, la reine est moins nourrie et sa ponte moins abondante on peine à trouver des larves jeunes en quantité et le cupularve est mal pondu. Le cupularve est une boite où l’on place 100 cupules. On y enferme la reine, une grille à reine laisse le passage des abeilles et cet ensemble est mis au centre dans un cadre au milieu du couvain. Le cupularve est d’autant mieux accepté qu’il reste plusieurs semaines dans la colonie, la reine y restera 24 h, guère plus et on utilisera les cupules ayant un oeuf dont on connaît exactement la date de ponte.

J’utilise pour le starter la méthode de Jos Guth, qui consiste à prendre une ruche très puissante équipée d’une hausse pleine de miel posées sur une grille à reine. Le jour J du greffage, on déplace la ruche et sa hausse sur un plateau de sol placé à 1 ou 2 m en arrière et orienté ouverture à l’opposée d’un plateau de sol d’origine. Sur le plateau de sol d’origine on replace la hausse puis on pose une grille à reine dessus avec une hausse vide qui servira d’entonnoir. On secoue les abeilles issues de 4 ou 5 cadres de couvain de la souche sur cette grille à reine et on regarde si la reine s’y trouve auquel cas on la remet dans sa ruche. L’opération faite on referme cette hausse avec un couvre cadre nourrisseur et un toit. Ce starter est donc certainement orphelin, bourré de miel, riches des butineuses qui apportent nectar et pollens, de nourrices aptes à produire de la gelée royale. Les cupules que l’on apportera seront dans 95% des cas acceptées.

Le picking fait, les cupules posées sur les barrettes de deux cadres d’élevage seront placées entre les cadres de miel du starter, les cadres enlevés seront gardés pour la fin des opérations. 24 h plus tard on récupère les cadres d’élevage que l’on met en finisseur, mais si on veut aller jusqu’à la fin du cycle soit 11 jours, il faut ajoute sous la hausse une hausse composée de cadres cirés et de cadres bâtis vides de façon à ce que les cirières puissent cirer ailleurs que sur les cadres portes cupules et les butineuses poser leur nectar.

Une fois le cycle choisi retenu on remet en place la colonie avec grille à reine et hausses dessus. Si on se contente de l’amorçage des cupules un second cycle peut être fait le jour même de la récolte des cellules royales démarrées et le lendemain la colonie est reconstituée prête à être de nouveau utilise comme starter 10 jours plus tard. Si on utilise le starter durant 11 jours, la colonie sera trop affaiblie pour être réemployée avec succès comme starter.

Après la récolte

Il faut redonner aux colonies la force de reconstituer leurs réserves hivernales et les traiter contre varroa. Démarrer par un traitement récolte faite et durant 2 mois de manière à ce que, au moment où les varroas sont moins dans le couvain (diminution de la ponte de la reine) et davantage sur les abeilles adultes on les épouilles chimiquement le plus possible par un traitement d’ambiance dans la ruche en attendant les traitements plus adaptés aux périodes froides qui sont des traitements de contact et de préférence hors couvain. La qualité des traitements aujourd’hui conditionne la bonne santé des colonies pour 2014. Suivez les conseils de vos GDS apicoles, les recettes Internet et les bricolages maison outre qu’ils ne sont pas souvent  innocents pour le consommateur du miel ou pour l’apiculteur ou pour les abeilles, finiront par ternir l’image d’un miel de qualité pur produit de la nature.

Puis nourrir massivement pour la remise en ordre des réserves hivernales. On apportera jusqu’à 15 k de sirop concentré par colonie additionnés d’un produit de type Protofil, Apiherb, Vitafeedgold… et d’acide acétique (vinaigre blanc ou de cidre) à la proportion de 5cl par litre de sirop pour renforcer les défenses naturelles des abeilles et limiter les risques de Nosémose.

On surveillera la ponte de la reine qui devra occuper jusqu’à fin septembre environ 1/3 de la surface des rayons disponibles afin de préparer les abeilles d’hiver.

Les hausses seront mises à lécher un soir sur les couvres cadres nourrisseur au dessus des colonies la porte d’accès du couvre cadre ouvert. On évite ainsi le pmillag et en quelques heures les hausses sont propres sans remise de nectar dans les alvéoles.

Leur conservation se fera de manière très simple en posant au sol un corps vide et dedans une èche soufrée en flammée. Puis on y pose les les hausses aussi haut que l’on peut à bout de bras. On ferme avec un  toit et le lendemain on range le tout. 10ours plus tard (éclosion des œufs de teigne) on recommence l’opération de soufrage des hausses et une fois terminée on rage le tout dan sun endroit sec en pile sur deux bastaings avec une grille à reine en dessous et au dessus pour limiter les promenades des rongeurs.

Jean Riondet

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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