Juin on prépare la lutte estivale contre le varroa

Le prochain webinaire aura lieu jeudi 26 juin à 20h45 il est ouvert aux abonnés de l’Abeille de France ayant souscrit au pack assurances et aux abonnés : https://jeanriondet.podia.com/acces-aux-12-webinaires-mensuels-de-jean-riondet-de-2025

Il aura pour thème l’agroécologie avec Diane Masure présidente de l’APAD et Michel Grosjean agriculteur et apiculteur. Ils développent une approche de l’agroécologie en phase avec les besoins en ressources mellifères aux périodes creuses de la saison apicole. Un pari pour l’avenir

« Année à foin, miel de rien » aujourd’hui, le dicton n’est pas avéré.

Les récoltes de printemps sont faites, elles furent bonnes. Un éleveur apiculteur me disait qu’il avait très rarement vu des fourrages aussi beaux. Les abeilles en ont profité, les fleurs sauvages furent au rendez-vous. J’ignore si c’est une politique liée à l’écologie ou des économies en cours, les deux sont concevables, mais dans notre commune et les voisines moins de fauches de talus d’avantages de « friches » et des fleurs en abondance le long des routes et des chemins. La pluie a été bénéfique là où elle ne fut dévastatrice !

Même après les grandes miellées, les hausses ont continué leur remplissage, la succession des floraisons n’a cessé, les ronces en fleurs et les Metcalfa pruinosa aperçus le long de certaines tiges laissent présager une récolte de ce miellat absent depuis plusieurs années.

Traiter contre le varroa après la récolte de printemps fut un peu difficile mais possible, le délai fut court.

Traiter contre le varroa en ce moment

Au terme des récoltes de printemps, il est important de faire un contrôle de l’infestation pour savoir où l’on en est et quelles décisions prendre. Le contrôle sera fait selon les dispositions des ruches avec le lange sous le plateau de sol totalement ouvert ou pour les ruches RBC avec la technique du shaker ou du nombre de cellules de mâles désoperculées pour compter le nombre de nymphes parasitées.

Un comptage avec un shaker, il faut observer moins de 3% d’abeilles parasitées pour être dans une situation acceptable. Au delà il est nécessaire de traiter. Ce niveau d’infestation peut sembler faible mais d’une part les indicateurs de l’infestation donnent une vision approchée et d’autre part on ne doit négliger la puissance démographique de l’acarien qui possède une durée de vie double de celle des abeilles, idem pour son taux de reproduction et il change d’hôte fréquemment probablement toujours à la recherche de l’abeille la plus nourricière pour lui.

Un exemple d’intervention la plus compatible avec une poursuite des récoltes est de faire un essaim sur 1 ou 2 cadres de miel avec la reine et des abeilles secouées d’un ou deux cadres de couvain afin d’y prendre des nourrices.
L’essaim sera mis à côté de la souche. Cet essaim sans couvain sera traité avec un médicament à base d’acide oxalique en dégouttement, pulvérisation … on le surveille pour être en plein développement 4 mois plus tard, apte à hiverner.

La souche refera une reine, on peut l’espérer, et au moment de la rupture de couvain on réalise un traitement comme pour l’essaim, puis cette ruche sera équipée d’une hausse et pourra faire une récolte si cela est encore possible.

Cette approche est d’autant plus intéressante que l’on s’est aperçu que les colonies les plus fortes au printemps étaient également les meilleures éleveuses de varroas. Quels que furent les traitements estivaux elles disparaissaient au cours de l’automne ou l’hiver. Un traitement précoce, voire des divisions et multiplier les essaims est une bonne manière de juguler les effets de l’infestation sur ces colonies.

Préparer le traitement estival contre le varroa

C’est un traitement important pour la suite de la saison. Il ne peut être l’unique intervention contre ce parasite au cours de l’année, celui du printemps sur certaines colonies et celui d’hiver sur toutes sont indispensables.

Un traitement en juillet s’impose donc. A la suite des essais sur l’efficacité des médicaments, les auteurs de l’article publié par la FNOSAD dans le n° 327 (mai-juin 2025), préconisent un traitement avec des spécialités à base d’acide oxalique et en absence totale de couvain, obtenue par encagement de la reine. C’est la meilleure solution pour un résultat de qualité. Certes il faut avoir des reines marquées et p^rendre le temps de les trouver !

Au cours de la miellée de l’été on peut encager les reines durant les 21 à 25 jours requis pour voir naître la totalité du couvain en gestation et on arrivera en fin de miellée au moment où la récolte faite on pourra opérer le traitement par dégouttement, pulvérisation ou sublimation… puis partir en vacances !

La base de l’information dont il faut s’imprégner se trouve dans le guide de la FNOSAD « Varroa et Varroose » ainsi que l’article de Florentine Giraud et Mickaël Throude (LSA n°327) disponibles sur le site

https://fnosad-lsa.fr

Pour les méthodes de rupture de couvain se reporter au n°327 de la revue La Santé de l’Abeille (FNOSAD) et au n° 321 (2024) sur « Une méthode biotechnique pour gérer le varroa et profiter des miellées tardives » par Jean Yves Toinard un apiculteur professionnel de Saône et Loire.

Les soins au miel

Petit rappel pour les novices en miellerie, l’extraction nécessite quelques précautions pour limiter les fermentations sur les miels de printemps notamment ceux riches en colza. La fermentation tient à 3 paramètres la quantité de ferments présents dans le miel ou dans les contenants (extracteur, maturateur, pots …), la quantité d’eau dans le miel, la température.

Du côté des matériels :

Pour maîtriser la fermentation un bon nettoyage / désinfection des matériel s’impose. Les matériels les plus aisés à entretenir sont en inox. Pour un petit exploitant, la solution de nettoyage la plus simple est l’eau de javel à 2,6 g de chlore soit 9° chlorométrique à la dose de 150ml pour 10l d’eau, laisser agir 15 minutes (recommandation pour le nettoyage des matériel de cuisine).

Du côté du miel :

Vérifier que sa teneur en eau soit inférieure à 18%. En absence d’un réfractomètre, n’extraire que des cadres operculés en totalité ou aux 3/4 et rendre aux colonies les cadres non operculés. Tenter d’assécher le miel suppose une bonne technicité, c’est possible et efficace. Les matériels relèvent largement d’investissements pour professionnels. Le principe est de ventiler avec une soufflerie les hausses contenant des cadres peu operculés dans une pièce chauffée à 25°C. l’air de la pièce sera asséché avec un déshumidificateur à moteur. On doit pouvoir extraire 1% d’eau par 24/48h.

Du côté de la température :

La solution radicale est de conserver les pots de miel en chambre froide entre 10° et 15°C, ce qui provoquera une cristallisation rapide, le miel de colza pourrait devenir très dur.

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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