Avec la fin de l’année 2010, celle qui vient nous intéresse. Le calendrier des travaux mois par mois est à élaborer en fonction des opportunités florales et climatiques locales.
La vie associative
Les mois creux sonnent le temps des assemblées générales des syndicats, coopératives et autres groupements sanitaires. C’est un moment important pour la vie juridique des associations mais aussi un moment où les membres peuvent saluer l’équipe qui anime toute l’année la structure. Il n’y a guère de moyen plus efficace de soutenir l’équipe et de la motiver que de participer à l’AG, y apporter des idées, aider à quelques tâches matérielles ce jour là.
Pour l’année 2011 voici un calendrier des points forts à respecter mois par mois. Chacun en fera son breuvage en adaptant telle ou telle suggestion en fonction de ses propres convictions, expériences, contraintes.
L’objet de ce calendrier est de rappeler deux choses essentielles: conduire des colonies populeuses, bien nourries et être intraitable avec Varroa. La santé des colonies est en base de la conduite apicole. Reportez vous au Guide des bonnes pratiques apicoles qu’édite le CARI il est en vente chez eux et disponible en ligne sur le site www.cari.be
Visiter les ruches de manière opportune, nous les stressons sans doute, nous les refroidissons sûrement. Jos Guth, éleveur réputé, conseil de toujours donner 1 l de sirop 50/50 après chaque ouverture de ruche.
L’année apicole
Certains ont fait démarrer l’année apicole en mai de l’année 2010 pour préparer l’année 2011 par des essaims.
Ces essaims seront réunis avec les colonies faibles au printemps suivant, ils serviront à remplacer les colonies mortes au cours de l’hiver, mais ils serviront également à remplacer des reines âgées, ils seront conduits en ruches 10c et ils serviront à faire de nouveaux essaims.
D’autres considèrent que l’année apicole démarre après la récolte, donc en juillet. Car la récolte de l’an prochain dépendra de la qualité de l’hivernage et de la préservation des reines de production.
Juillet : la récolte sera au 14 juillet si par la suite les miellées sont très limitées (callune, miellats repoussent cette date) et nourrissement stimulant le lendemain pour relancer la ponte de la reine. Puis nourrir surabondamment au sirop concentré (2/3 sucre 1/3 eau) par nourrisseurs pleins, ne pas hésiter à mettre jusqu’à 15l de sirop par colonie. L’objectif est de remplir les corps. Même au risque de provoquer un blocage de ponte temporaire.
Par litre de sirop ajouter 2 cm3 d’une décoction de propolis dissoute à saturation dans de l’alcool à 70°. Ou de vinaigre d’alcool ou de cidre. Cela préserve bien de la nosémose.
Traiter au thymol 2 fois 15 jours
Août : poursuivre par un nourrissement stimulant ½ l ou 1 l par semaine selon la force de la colonie. Les colonies trop faibles seront resserrées pour que les réserves de miel se fassent sur la hauteur des rayons et non au sommet seulement. Traiter avec des lanières d’Apivar ou d’Apistan selon les recommandations de votre GDSA dès le 15 août. Laisser en place jusqu’à fin octobre ou novembre (12 semaines). Bien mettre les lanières sur les premiers cadres de couvain. Les recentrer au bout de 3 semaines dans le nid à couvain, les gratter de la propolis. Elles n’agissent que par contact avec les abeilles. Le traitement est parfaitement efficace dès que le couvain a disparu.
Septembre : Nourrir pour stimuler jusqu’au 15 puis ne plus nourrir du tout, laisser les abeilles se reposer.
Octobre : changer les reines, resserrer les colonies si besoin, mettre des partitions, réduire les entrées. Déplacer les lanières si le couvain s’est réduit pour que les lanières soient sur du couvain. Retirer les lanières si le couvain est absent, sinon attendre sa disparition.
Novembre : pesée des ruches en pesée arrière, la face avant étant à l’aplomb du support. A 20k et plus (Dadant 10c avec toit tôle, en pesée arrière), la colonie passera l’hiver sans apport de sucre. Entre 17 k et 20 k le nourrissement au candi s’imposera dès novembre comme cette année sur la plus part des colonies. A moins de 14 k l’avenir de la colonie est menacé, sauf par nourrissement au candi posé directement sur la tête des cadres sur la grappe et protégé du froid par un isolant étanche.
Décembre : Pour ceux qui en ont l’autorisation, en l’absence de couvain, traiter par temps doux à l’acide oxalique par dégouttement, nourrir au candi ou avec 1 kg de sucre en morceau sur chaque ruche pesant moins de 20 kg en novembre.
Participer aux assemblées de votre syndicat, apportez votre concours à la vie syndicale.
Janvier : surveiller le nourrissement au candi. Mettre des candis protéinés.
Sur les colonies forte, équipées d ‘un couvre cadre nourrisseur qui laisse passer les abeilles au cas où on verrait des abeilles se promener sur le couvre cadre, leur mettre un verre de sirop chaud afin de relancer la ponte de la reine et doter rapidement les colonies de nourrices.
Février : surveiller le nourrissement au candi et idem pour la stimulation des fortes colonies.
Mars : changement des plateaux de sol. Noter les colonies dont le plateau de sol est propre, ce sont des colonies nettoyeuses en bonne santé, sans doute à reproduire. Dans ce cas inutile de changer le plateau !
Puis faire la première visite de printemps. Noter le nombre des cadres de couvain, miel, pollen de chaque ruche. Ces indications vous donneront l’état de force des colonies et la conduite à tenir. En bien des endroits de plaine, les colonies sur 4 cadres de couvain au 15 mars devront faire l’objet d’un essaimage artificiel dès l’apparition des bourdons. Stimulation si besoin en présence d’apports de pollen au trou de vol.
Fin mars réunions d’essaims avec des ruches de production, monter les essaims de l’année antérieure en ruches.
Après chaque ouverture de ruche leur donner 1l de sirop pour faire baisser le stress et remonter rapidement la température de la colonie.
Dépistage Varroa et traitement en conséquence. Surveiller les risques de loques. Attention, utiliser des préparations contenant 12,5% d’Amitraze, les vétérinaires peuvent vous vendre des préparations à 5% (contre les parasites des chiens)
Avril : centrer le nid à couvain, mettre un cadre de hausse au ras du nid à couvain, repéré par une punaise et des cires gaufrées d’ouvrières. Dès que les cadres de hausses sont construits en dessous de rayons à mâles et pondus, operculés, les retirer, détruire les rayons de mâles et regrouper ces cadres de hausse à mettre sur une ruche faible.
Poser des pièges à essaim si on ne fait de l’essaimage artificiel.
Fin avril sur le colza poser des hausses sur les ruches fortes ; en cas de doute mettre 3 feuilles de papier journal entre le corps et la hausse. Arrêt des traitements antivarroa selon les préconisations de délais des fabricants avant la pause des hausses.
Mai : essaims artificiels, élevage de reines, construction de cadres cirés réussir à en faire trois par colonie, levée du miel pose des hausses. Nourrir après chacune des miellées et des récoltes d’un litre par ruche donné en deux fois. Traiter systématiquement les essaims contre le varroa.
Juin : construction de cires, hausses sauf si absence de miellée, retirer les hausses, extraire, nourrir une fois par semaine jusqu’aux miellées.
Fin juin, floraison des châtaigniers, pose de hausses.
Poursuite de la constitution d’essaims et de l’élevage des reines si besoin.
Jean RIONDET
auteur de « Un rucher dans mon jardin » sur cdrom (à commander à jean.riondet@gmail.com) et de « L’apiculture mois par mois » ed Ulmer en vente en librairie.
