Novembre 2012 Les abeilles ont plus que faim

Les abeilles ont faim

Mes ruchers sont peuplés des diverses races d’abeilles issues de mes curiosités passées. Feu Henri Renson m’avait approvisionné régulièrement en reines inséminées artificiellement de race Carnica fruit de ses sélections. Les ruchers étaient doux, les colonies dès la fin des grandes floraisons et après les nourrissements d’été se mettaient rapidement en hivernage les premiers froids venus.
Mais depuis sa disparition, impossible de renouveler mes souches et j’ai du tâter d’autres ressources. La sélection a minima que j’opère ne peut suffire et j’ai testé les Buckfast. Pondeuses d’enfer, ces reines fournissent des colonies populeuses et les récoles sont, en volume, au rendez-vous. Mais la difficulté tient à ce qu’elles sont voraces et que la ponte ne cesse que le froid vraiment installé.
Il y a un mois, avant la mi-octobre sur des ruchette et des ruches trop légères mais populeuses j’ai mis des pains de 2,5 k de candi. Aujourd’hui tout a été consommé. Rebelote. Le candi sera une ressource alimentaire à surveiller constamment jusqu’en mars.

Les ruches puissantes et lourdes il y a un mois ont déjà perdu du poids. 1 kilo en moyenne, en pesée arrière soit environ 2k de miel.

Cours d’apiculture 2013

Comme déjà annoncé, les cours recommenceront dès mi février à Solaize. Ce cours se fait en petit groupe, les stagiaires se répartissent en binômes et seront responsables d’une ruche dans le rucher d’apprentissage. Ils suivront ensemble l’évolution de la colonie et le travail à faire sur les ruches.
Les cours auront lieu deux fois par mois le vendredi soir pour la partie théorique de 18h30 à 21h et le samedi après midi pour la partie pratique.
Il s’achèvera mi juin par l’élevage des reines. S’inscrire rapidement pour ceux qui seraient intéressés est une sage précaution car la demande va bon train et le nombre des places limité. Envoi des documents sur simple demande (mail en bas de page).

Travaux du mois

Pour nourrir les colonies deux solutions le candi ou le kilo de sucre en morceaux.
Le candi s’achète tout prêt ou se fabrique. Il n’est pas toujours facile de le réussir mais peu importe son état du moment qu’il n’est pas trop sec et dur. L’idée est que le candi est un sucre cristallisé avec une granulation très fine qui en facilite la prise par les abeilles, le sucre en morceaux convient tout aussi bien puisqu’il est très pur et souvent du saccharose, mais sa granulation requiert davantage d’eau pour le dissoudre. On en retrouve souvent un peu sur le plateau de sol en mars. Son emploi est très simple et son coût abordable bien que les prix aient fortement augmentés ces derniers temps.

Où placer le candi ?

Le plus simple, sur le trou du nourrisseur prévu habituellement sur le couvre cadre. Mais on aura un toit qui va reposer sur ce volume et qui sera déstabilisé, un courant d’air balayera ce couvre cadre refroidissant la sucre ou le sac de candi. Il faut alors une bordure fixée au couvre cadre ou rapportée qui ait l’épaisseur de ce paquet de sucre. le toit sera posé dessus, équipé d’un polystyrène qui tiendra la chaleur sur ce nourrissement.
Pour cela on préconise souvent d’utiliser les couvres cadres nourrisseurs qui seront mis « à bouchon » sur le corps de ruche.
A ce moment là, le candi débarrassé de son enveloppe, ou le kilo de sucre ouvert sur le fond seront posés directement sur la tête des cadres. Un film polyanne épais ou une bâche à bulle épaisse seront posés sur le corps, le couvre cadre nourrisseur retourné dessus, puis le toit équipé de son isolant. L’étanchéité ainsi réalisée permet à l’humidité de la colonie qui condenserait sur le film plastique assure l’eau nécessaire à la dissolution du sucre ou du candi. Mais pour éviter une condensation trop importante de l’humidité dans la ruche le plateau de sol sera grillagé ou décollé du corps par des cales de 3 mm à chaque angle. Ainsi ventilée, la ruche est sans humidité plus toxique pour les abeilles que le froid.
Tous les mois on regarde au travers du film l’état de la consommation des candis et si la nourriture vient à manquer, on glisse un pain ou kilo de sucre sur les cadres, la seule difficulté tient aux concrétion de cire que les abeilles construisent !
Il peut geler, mais sans vent et si le soleil est au rendez-vous l’ouverture ne fait courir aucun risque aux abeilles. Je fais ainsi survivre des nucléis sur un seul élément d’une saison à l’autre. Mais leur surveillance hebdomadaire est impérative.

Sur les grosses colonies il faut surveiller l’évolution du poids, en pesée arrière dès que l’on passe sous la barre des 17 k il est prudent de faire des apports de candi. On sera en janvier ou février et il n’est pas inutile de leur apporter des candis protéinés qui permettront une reprise de la ponte de la reine plus vigoureuses assurant un renouvellement de la population à un moment où les abeilles 2012 arrivent en fin de vie.

Les traitements varroa

On arrive au terme des 12 semaines généralement recommandées pour retirer les lanières des corps, si le temps le permet c’est une opération importante pour limiter les sélections de varroas résistants à ces produits.

Les démarches administratives
On arrive au terme de la saison et vous devriez avoir déclaré vos ruches à la section apicole du GDS de votre département domicilié à la chambre d’agriculture départementale au plus tard le 31 décembre. Utilisez le Cerfa n°13995*01 disponible en ligne : http://vosdroits.service-public.fr/professionnels-entreprises/R15642.xhtml. Envoyez deux exemplaires de votre déclaration avec une enveloppe timbrée pour le retour. Cette déclaration est à faire une fois par an entre le 1er janvier et le 31 décembre.
A moins que vous ne fassiez une télédéclaration en ligne, la procédure est indiquée via ce lien.
Cette déclaration doit permettre le recensement de toutes vos ruches et ruchettes. Pour la déclaration fiscale seul le nombre des ruches de production de l’année antérieure est à retenir. La somme inscrite dans votre déclaration (nombre de ces ruches x par le forfait départemental) n’est pas le montant de votre impôt mais la somme à rajouter à vos revenus imposables.

Mais le plus important c’est de nourrir ! Inutile de déclarer des ruches moribondes.

Bonne suite.

Jean RIONDET
Vos demandes, remarques et suggestions à
jean.riondet@gmail.com

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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