Novembre le mois du souvenir. Évitons que ce soit celui de nos colonies !

Cet été si particulier se rappellera à notre bon souvenir en mars lors de notre première visite.

On découvrira les cadavres des colonies insuffisamment nourries et mises au chaud. Nous oublions trop souvent que nos ruches sont en fin de saison trop grandes pour le volume de population qui devra survivre jusqu’en janvier pour recommencer le cycle de la reproduction et jusqu’en avril pour bénéficier des premières floraisons intéressantes.

Le travail de l’apiculteur est tout autant d’apporter de la nourriture à ses colonies dont il pris les stocks de miel, que de faire varier le volume de leur espace de vie pour les aider à économiser leurs réserves et leur énergie. produire  la chaleur c’es certes consommer du sucre donc consommer leurs réserves, mais c’est aussi dépenser la force des abeilles et réduire leur durée de vie et ce d’autant plus qu’elles sont affaiblies par varroa.

Les travaux au rucher

Il n’y a pas grand chose à faire sinon débroussailler, aplanir, remettre d’aplomb des supports pour les ruches de l’an prochain.

On peut avoir un support proche de chacune  des ruches qui recevra la ruche lors du changement de plateau de sol. Déplacer une ruche de 50 cm ou 1 m n’a aucune incidence. C’est une solution bien commode pour faire ce changement seul.

Profiter de ces travaux pour mettre les ruches à bonne hauteur. Eviter de travailler courbé est sain pour le dos qui est le premier ennemi de l’apiculture. La bonne hauteur est celle ou le sommet du toit plat arrive au niveau des poignets.OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Deux rangées de gros parpaings posés les uns sur les autres conviennent bien.

Une hausse vide de ses cadres, placée entre le plateau de sol et le corps isole la grappe des turbulences du vent. Cette manière de faire très employée en Allemagne permet de laisser le plateau de sol largement ouvert toute l’année ce qui évite l’humidité dans les colonies qui résistent mieux au froid qu’à l’humidité.

On admirera le désert alimentaire dans une campagne sans haies et de monocultures céréalières et oléagineuses ! Pour faire du miel ici, il faut avoir des colonies prêtes pour récolter du colza. Ce sera une conduite avec stimulation hivernale pour récolter en avril.

Le travail sur les ruches

Surveiller l’évolution de leur poids. A 20 k ou plus en pesée arrière pour une Dadant 10c il n’y a rien à faire. Il faut intervenir à 17 k par des apports de candi.

Pour qui ne maîtrise pas l’hivernage, mettre un pain de candi sur la tête des cadres sans son enveloppe, le recouvrir d’un film plastique puis d’une couverture de survie avec le couvre cadre nourrisseur mis à l’envers et d’un isolant un peu épais assure les besoins de la colonie. Si c’est en excès les colonies économiseront le miel du corps, c’est intéressant.  En avril on ne nourrit plus et si le temps n’est pas au beau fixe, elles consommeront les réserves du corps protégées par ces apports de candi. On assure de la sorte la poursuite du développement des colonies qui en absence de ressource interne ralentissent la ponte de la reine, mais c’est le moment où il faut que cette ponte explose.

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candi sous le film plastique

 

 

 

 

 

 

 

 

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Couverture de survie

A l’atelier

c’est le décapage de tout le matériel rentré des ruchers. La flamme va bien sur les bois, un gros chalumeau détruit les spores de loques, les œufs de teignes et autres parasites et formes résistantes des maladies.

Pour les parties plastique, plateaux de sol, couvre cadre nourrisseur, les laisser tremper dans de l’eau froide avec de la lessive de soude plusieurs jours ou semaines…  dans un bac de type « comporte champenoise » qui est au format des plateaux de sol. Je mets 2l de lessive pour un bac d’eau d’environ 50 l. Au terme de ce trempage, le nettoyage est instantané au lave pont ou au nettoyeur haute pression, puis une pulvérisation d’eau avec de la javel (1l pour 3 l d’eau)  assure une excellente désinfection. A noter que l’eau de javel  qui n’a guère bonne presse aujourd’hui, reste le seul biocide qui détruise les spores de la loque américaine.

Pour ceux qui ont de nombreux plateaux de sol et couvre cadres nourrisseurs à laver, il existe un modèle de lave pont de la largeur de ces pièces.

La conservation des cadres

L’un d’entre vous m’a interrogé sur la conservation des rayons face aux attaques de la fausse teigne.

Le papillon pond toutes les nuits tout autour des corps, des hausses, voire y rentrent si les abeilles ne les chassent. Des milliers de petits vers microscopiques naissent et s’infiltrent consommant les protéines qu’ils peuvent trouver : pollen, restes des larves du couvain. Il n’est pas rare d’en voir dans l’intervalle du couvre cadre et de la tête des cadres si celui-ci est très faible, les abeilles des fortes colonies les enferment entre des murs de propolis.

Cette année, la chaleur a rendu un peu caduque la méthode classique de la tour ventilé de hausses qui gène le développement de la fausse teigne. Il aura fallu employer les grands moyens au soufre.

Placer un corps vide de cadres au sol. Y jeter une mèche de soufre enflammée, poser dessus rapidement toutes les hausses et corps avec cadres bâtis. Fermer au sommet et laisser le tout durant une bonne heure.

Dix jours pus tard refaire l’opération car le dioxyde d e soufre détruit les asticots et les papillons mais pas les œufs qui mettent 10 jours pour éclore.

Puis refaire l’opération une fois par mois jusqu’au mois de novembre où les papillons ne volent plus.

La solution biotechnique avec un bacille de Thuringe n’est en principe plus possible car suite à un changement de classification de biocide en insecticide, il aurait fallu pour le fabricant anglais  redemander une homologation. Cette démarche très onéreuse a dissuader le fabricant de la faire et il a préféré retirer son produit du marché.

Néanmoins le B 401 est encore en vente dans certains pays européens, la Belgique, et Bijenhof le propose à son catalogue. Il suffit de pulvériser ce produit sur chaque rayon et les larves en se développant consomment ce BT dont la toxine, activée dans leur intestin, détruit le ver. C’est tout à fait biologique et sans résidu dans les cires et a fortiori das le miel. La protection dure de nombreux mois et c’est une solution très efficace pour conserver en pleine saison les rayons sortis des ruches au fil du temps.

Ces photos de teignes sont de JL Arnaud

Teigne JL ArnaudDSC_6510Teigne JL Arnaud3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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