Octobre fut globalement beau et sec dans notre région de Lyon. Les colza sont tout petits et clairsemés. Dans l’Ain ils sont drus et serrés. Les pollens sont rentrés en masse, certaines colonies sont vides de couvain. Et d’autres le sont de miel. Novembre démarre en tiédeur, la pluie arrive enfin pour nous.
Travailler dans les ruchers est un plaisir, la fraîcheur ne rend pas la tâche harassante, la beauté des feuillage qui virent de l’or au roux est un régal.
Etat des lieux
On observera dans les colonies des situations très variables, des ruches où le miel abonde avec modérément de couvain, des ruches où le couvain abonde avec de grosses réserves, des colonies avec du couvain abondant sans réserves du tout et des colonies bourrées de miel et pollen sans couvain.
La répartition démographique des butineuses entre colonie joue un rôle important lors des derniers butinages. Les éclaireuses selon les ressources trouvées vont orienter les butineuses de manière différente. Au moment où le nectar se fait rare, les pollens collectés prennent une importance toute particulière. Certains manquent des protéines constitutives de la gelée royale dont la reine a besoin pour entretenir sa ponte.
Autre situation les différences de comportement entre ruches liées à des fécondations donnant des lignées aux stratégies d’amassages différentes. Les lignées de type Buckfast, par exemple, stockent peu mais font pondre la reine, d’autre plus proches des Carnica au contraire amassent dès que possible autour du nid à couvain lorsque la baisse de la ressource florale apparaît. Seule une sélection stricte donne des ruchers homogènes.
Le travail au rucher
Finir de resserrer les colonies sur le moins de cadres possibles durant les quelques belles journées à venir. La chaleur a favorisé les recherches de nectar, les colonies ont eu faim, les réserves ont été entamées. Certains cadres en bordure de couvain bien pleins en septembre sont désormais vides.
Mettre du candi dès maintenant sur la tête des cadres des colonies très petites ou sans réserves.
En principe les portières réductrices d’entrée sont mises depuis le mois d’aout ! En fait rien n’est moins sûr, le principe est là mais nos pratiques laissent à désirer.
Ce n’est pas encore catastrophique mais les petits rongeurs, les lézards vont venir chercher refuge. Sauf avec les plateaux de sol totalement grillagés, le courant d’air constant ne favorise pas les squatters sauf s’il existe des cadres vides où ne sont les abeilles. J’ai trouvé un nid de musaraigne au sommet de deux cadres en mars.
Faut-il mettre les plateaux de fermeture de la ventilation sous les plateaux de sol grillagés ?
En principe non puisque les abeilles craignent plus l’humidité que le froid. Cependant, en janvier au moment de la reprise de la ponte de la reine, les turbulences du vent dans le corps via les aérations refroidissent la grappe. A ce moment là mettre ces plaques de fermeture devient nécessaire.
La méthode qui consiste à intercaler une hausse vide entre le plateaux de sol et le corps, a l’intérêt de réduire ces turbulences et l’avantage de faire une chambre d’expansion du nid à couvain en cas de retard dans la pose de la ou des hausses. C’est aussi l’opportunité donnée aux abeilles de construire des rayons sans cire gaufrée donc avec une bonne proportion de cellules à mâles ce qui permet de les enlever ainsi que les varroas en formation avec les larves. On réduit de 25% disent les chercheurs la pression démographique du varroa.
Pour ceux qui ont des plateaux de sol totalement fermés, mettre une cale de 3 mm dans chaque angle entre le corps et le plateau de sol fait une légère aération qui assainit parfaitement la ruche.
Pour ceux qui ont des plateaux partiellement ouverts il n’y a pas de précaution à prendre.
Ce rucher de montagne est composé de Dadant 12 cadres posées sur une hausse vide
Maintenant ce sont les travaux sur le rucher qui importent. Jusqu’en février, les nettoyages, les aplanissements du sol, élargissement des chemins de passage des véhicules sont à faire si besoin.
C’est également l’époque des déplacements de ruches entre ruchers ou au sein d’un même rucher. Par temps froid, les entrées fermées, les abeilles grappées, les ruches peuvent être déplacées en pleine journée. Les mettre à l’endroit choisi, ouvrir de préférence le lendemain.
Faire du candi à froid
Pour quelques ruches il est intéressant de faire son propre candi, à froid. Avec un sucre micronisé de type sucre glace mais sans amidon (indigeste pour les abeilles)on met le sucre dans un sac de congélation fermé avec un zip. On y adjoint 9% d’eau et on roule le sucre avec le sac.
Puis on laisse reposer. Le candi est prêt, il est un peu souple, les abeilles le prennent très facilement.
Si on le trouve trop collant une recette fait en chauffant sur une très cout=rte durée est possible également :
Porter l’eau à ébullition, y mettre le tiers du sucre, remonter à ébullition puis verser le reste du sucre. brasser la pâte jusqu’à 80°c puis couler dans des moules ou dans des assiettes creuses mises dans des sacs plastiques pour que le démoulage soit aisé. Lorsque je le fais avec des sacs de 10 k, il me faut 14 minutes pour réaliser 9 pains de candi.
Ainsi produit, le candi ne contient pas d’HMF (caramel) toxique pour les abeilles. En cuisant longtemps et à haute température, le sucre se décompose donnant du HMF. Il semblerait que le seul sucre sous cette forme accessible aux petits apiculteurs soit le Beefondant distribué par Royal Care.
Je n’y ai pas d’intérêt mais ayant interpellé une grosse sucrerie la personne que j’ai eue au téléphone me demandait une commande de 3 T de sucre pour être livré. Non merci, je n’ai plus de place dans mon garage. Je n’ai pas fait la tournée des grands ducs pour explorer d’autres solutions que ce sucre qui nous fut présenté au congrès Beecome de Louvain la neuve en 2013. Sucrerie belge oblige !
C’est un sucre de qualité les abeilles en le consommant construisent jusqu’en octobre c’est ce que montre la photo où l’on voit des super structures de rayons sur la tête des cadre. La photo est du 1er novembre 2017, un pain de candi de 1 k avait été placé le 30 septembre et la tête des cadres nettoyée.
C’est un pur saccharose. Or, les abeilles ont toutes les enzymes nécessaires pour le décomposer en sucres simples assimilables par leur organisme. Ces constructions manifestent la dynamique de cette population qui comporte des jeunes mais aussi la qualité de la nourriture.
Une question importante
Comment conserver des cades de pollen ?
Les mettre en tour aérée comme les cadres de hausses ou les cadres de corps pour les protéger de la teigne est efficace, mais pas contre les moisissures. Leur consacrer de la place dans un frigo est illusoire. La réponse classique et efficace est de les saupoudrer de sucre glace sans amidon pour faire une croute en surface de la cellule qui desséchera le pollen et empêchera la moisissure.
Cours d’apiculture 2018
Le cours organisé par l’association « Les amis des abeilles » de Solaize (69360) et par le « Groupement d’action sanitaire apicole du Rhône » (GASAR)
débutera le vendredi 2 mars 2018
Documents d’inscription et tarif à demander à :
lesamisdesabeilles@gmail.com
Créé en 1987 ce cours connait un franc succès.
Programme:
INITIATION A L’APICULTURE
De la création d’un rucher à l’élevage des reines
Les débutants créeront dès ce printemps 2018 leur rucher sans échec
Les amateurs expérimentés amélioreront leurs performances
Tous les thèmes de l’apiculture seront abordés en 50 heures : enseignement théorique le vendredi et pratique le samedi suivant.Photos, films, distribution de documents numérisés Présentation de matériels. Voiles prêtés, gants offerts
Niveau 1 : L’élevage des abeilles et la conduite du rucher
L’installation du rucher, le matériel, la sécurité, la loi. Les abeilles, la vie de la colonie, conduire la ruche, produire des abeilles. Multiplier les colonies, cueillir les essaims, les pathologies. L’année apicole, la récolte du miel
Cours vendredi 2, 16 et 23 mars, 6, 13, 20 et 27 avril, 4, 11 (ascension), 25 mai et 1er juin Horaire 19h – 21h
Travaux pratiques au Rucher samedi 3, 17 et 24 mars, 7, 14, 21, 28 avril, 5, 12, 26 mai, 2 juin Horaire 14h30 – 17h30
Niveau 2 : l’élevage des reines
L’élevage naturel, l’élevage artificiel. Produire des essaims
Cours : 8 et 15 juin Elevage au rucher : 9 et 16 juin
Enseignants : Jean Riondet Auteur de « Un rucher dans mon jardin » (Nathan 1995) « l’Apiculture mois par mois » (Ulmer 2010), « Le rucher durable » (Ulmer 2013) « Installer un premier rucher » (Ulmer 2016)
Christophe Lévesque enseignant en lycée agricole, Alexandre Toti paysagiste
L’association « les Amis des abeilles » gère le rucher école du Groupement d’Action Sanitaire Apicole du Rhône (GASAR) qui accompagne les apiculteurs dans la conduite de leurs colonies. Tous les stagiaires sont adhérents de droit au GASAR lors de leur inscription la première année ce qui leur permet d’assister aux réunions mensuelles de formation / information.
Plus d’informations : www.gasarhone.fr
Inscription / informations : Les Amis des abeilles
contact par courriel : lesamisdesabeilles@gmail.com
J. RIONDET
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