Septembre n’est pas que la rentrée des classes !

Le travail de l’apiculteur reprend avec la préparation de l’hivernage.

Les colonies ont souffert de la chaleur excessive, les couvains se sont réduits et les réserves sont nulles en bien des endroits.

Nourrir

C’est l’action la plus urgente comme indiquée le mois précédent sauf que maintenant ce sont les stocks pour l’hiver qu’il faut produire.

Apporter des nourrisseurs entiers de sirop concentré 2/3 de sucre et 1/3 d’eau.

Pour amener le sirop au Ph du miel, ce qui convient aux enzymes des abeilles, mettre 5 ml de vinaigre blanc par l de sirop. Certains préconisent du vinaigre de cidre pour les sels minéraux qu’il apporte, d’autres lui reprochent d’ajouter des ferments inutiles dans l’intestin des abeilles.

Enfin on pense souvent que l’acidité du sirop limite les dégâts dus à Nosema A ou C… Mais jamais démonstration fut faite de cette action bénéfique contre Nosema.

Les apports complémentaires sont peu utiles car avec « la poussée d’août » des fleurs reviennent un peu et les pollens sont là. L’équilibre alimentaire est presque assuré.

On cessera tout nourrissement quelles que soient les réserves d’ici la fin du mois pour ne pas hiverner des abeilles vieillies par des travaux de concentration de sirop. On aura besoin d’abeilles dont le glandes hypopharyngiennes seront en capacité de produire de la gelée royale en janvier.

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Varroa

C’est l’ennemi public n°1. les traitements sont à faire le plus vite possible et durant au moins 3 mois. Pour retirer les lanières en cas de grand froid, accrocher les lanières avec du fil de fer solide. Les glisser dans le couvain, elles ont la longueur ad hoc pour les cadres Langstroth, elles sont trop courtes pour les cadres Dadant. Il faut que les jeunes abeilles touchent les lanières.

Les traitements aux huiles essentielles ou à l’acide formique ayant été impossibles du fait de la chaleur excessive, il devient urgent de passer aux lanières à base d’Amitraz. Désormais en vente sans ordonnance chez les pharmaciens et vétérinaires, rappelons le afin d’inciter les plus récalcitrants à traiter correctement leurs colonies avec des produits efficaces.

Les méthodes bio à basse d’acide oxalique en particulier, nécessitent des connaissances à acquérir si l’on veut ne traiter qu’avec cet acide, ce sont des protocoles très techniques.  En présence de couvain on ne dépasse pas 50% d’efficacité. Ce qui est bon pour déverminer des abeilles adultes surchargées en acariens mais insuffisant pour assurer sur la durée un bon état sanitaire de la colonie compte tenu des varroas en gestation dans le couvain.

Ce sont des traitements à faire avec précaution, les reines ne supportent pas deux passages sous la douche  de l’acide oxalique ! Les abeilles non plus mais elles vivent moins longtemps que la reine et se reproduisent plus vite.

Toute approximation avec ces méthodes rendent les traitements pour assurer l »hivernage totalement inutiles. Ce sont des traitements flash à faire impérativement en absence de couvain. Les nouveaux produits feront l’objet d’évaluations, les solutions contre varroa ne sont pas encore toutes trouvées, on a encore l’espoir de pouvoir se passer à terme des molécule de synthèse.

Préparer les colonies pour la morte saison

L’idée est toujours la même. Mieux vaut avoir moins de cadres de miel peu remplis au profit de quelques cadres pleins du haut en bas. Ceci pour éviter qu’en cas de coup de gels sur une certaine durée, la grappe se déplaçant en groupe dans n sens de la ruche ne se retrouve à sec d’un côté alors au’à l’opposé du miel se trouverait dans des rayons. C’est l’accident classique pour touts ceux qui ont hiverné sur 9 ou 10 cadres des colonies qui n’ont mis que 10 cm de miel sur tous les cadres.

Donc enlevez les cadres vides ou pas trop pleins pour ne laisser que des cadres bien pleins ou qui sont en cours de remplissage. Partitionnez avec deux partitions réfléchissantes pour tenir le plus possible la chaleur.

Certains éleveurs mettent deux partitions réfléchissantes dans les ruchettes en polystyrène pour hiverne leurs essaims, ils le font sur 4 cadres de ce fait. Ces essaims ne nécessitent aucun nourrissement complémentaire et passent parfaitement la morte saison et le couvain abonde dès  février.

Vous pouvez resserrer vos colonies jusqu’à 6 cadres comme si elles étaient devenues un essaim.

Marc Guilemain, inventeur il y a plus de 30 ans des partitions réfléchissantes,  préconise même de mettre les cadres de couvain entre deux partitions réfléchissantes puis les cadres de miel de l’autre côté et de clore le tout par deux partitions réfléchissantes. Il ferme le plateau de sol avec le même produit réfléchissant et couvre la tête de cadres également d’un isolant réfléchissant.

Avec une telle disposition les colonies ont besoin de très peu de cadres de miel pour passer l’hiver. Tout au plus un cadre de miel de plus que le nombre des cadres de couvain. La chaleur conservée par cet environnement très chaud évite des consommations excessives de miel. Le nourrissement est de ce fait très réduit. A suivre…

Arrêtez de nourrir fin de ce mois pour éviter aux nouvelles abeilles  de faire des concentrations de sirop qui les font vieillir prématurément. En janvier, il faudra des abeilles restées jeunes pour donner la gelée royale nécessaire lors de la reprise de la ponte de la reine

La déclaration des ruches à l’administration

la réglementation impose à tout éleveur d’animaux de rente de les déclarer dans des fichiers nationaux. L’apiculture n’échappe pas à cette règle.

Jusqu’au 31 décembre il est possible de déclarer par Internet le nombre des ruches de ses ruchers. Cela n’a aucune incidence fiscale ou sociale, cette déclaration permet la statistique et de réclamer à l’Europe les aides pour l’apiculture  distribuées aux prorata des ruches déclarées par chacun des pays.

Ces aides ne seront d’aucune utilité pour les amateurs sauf si des efforts de formations sont fait en leur direction. Ce serait bien venu. L’espoir fait vivre !

http://www.mesdemarches.agriculture.gouv.fr/demarches/exploitation-agricole/obtenir-un-droit-une-autorisation/article/declarer-des-ruches-294?id_rubrique=11

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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