Les pollinisateurs de qui parle-t-on ?
Avec Claire Gay, jeune docteure dont la thèse porte sur les insectes pollinisateurs un travail passionnant https://www.cebc.cnrs.fr/claire-gay/
Elle a accepté de nous partager sa passion le jeudi 29 aout à 20h30 comme d’habitude pour notre webinaire mensuel sur Zoom.
https://us02web.zoom.us/j/81868830727?pwd=AOrOiIvByq5oZFIINebWeF1cqHFsB0.1
Les traitements contre varroa sont commencés et il est temps de surveiller les réserves
Pour ceux qui ont opté pour la technique de l’encagement de la reine au terme des 21 jours de confinement, il est prudent de vérifier l’état des lieux du couvain. Hormis les cadres contenant des cellules de mâles tout le couvain d’ouvrière doit avoir disparu. Si tel n’est le cas attendre encore quelques jours.
Revérifie l’état des operculation, griffer les cellules de mâles s’il en reste quelques unes, retirer les nymphes pour faire sortir les femelles varroas présentes. Au cas où un cadre serait très couvert de cellules de mâles, le secouer de ses abeilles et le retirer pour le détruire.
Retirer la cage avec la reine
Traiter par dégouttement ou par pulvérisation avec de l’Apibioxal, du Varromed, de l’Oxybee ou du Varroxal en faisant couler 5ml de solution dans chacune des ruelles occupées par les abeilles.
Libérer la reine
Refaire un dégouttement 3 à 5 jours plus tard est une pratique répandue mais qui agresse davantage les reines et donc conduit à leur renouvellement plus fréquents.
Opérer en fin de journée lorsque le butinage s’estompe il y aura davantage d’abeilles dans la ruche.
Deux à trois semaines plus tard, faire un contrôle d’efficacité du traitement soit en utilisant le lange graissé pour ceux qui ont des plateaux de sol ventilés, pour les ruches RBC ce sera le comptage avec le shaker ou le pot de confiture et le lavage des abeilles à l’éthanol ou au sucre glace ou l’anesthésie au CO2.
La video d’Andermatt sur l’Easy Check est parfaite, on peut faire la même chose avec un pot de confiture
Pour plus de détails et notamment sur les seuils d’infestation se reporter au guide FNOSAD « Varroa et varroose » p 70 sq accessible sur
https://fnosad-lsa.fr/formations-fiches-pratiques/autres-guides-fiches-pratiques
Utiliser les molécules de synthèse
L’encagement des reines et les traitements à l’acide oxalique ne sont possibles que sur de fortes colonies capables de supporter une telle durée de non renouvellement de leur population. L’alternative qui s’impose sont les médicaments à base d’Amitraze ou à base d’un pyréthrinoïde de synthèse, de type Tau fluvalinate ou flumethrine. Utilisés depuis plus de 30 ans des phénomènes de résistance apparaissent et les pyréthrinoïdes ont mauvaise réputation.
L’Amitraze reste encore la molécule la plus utilisée.
Les lanières imbibées de ces produits sont à placer contre le couvain car l’action est par contact des abeilles avec les lanières. L’action se déroule sur une douzaine de semaines, période durant laquelle les lanières devront être déplacées pour être toujours dans le couvain au contact des jeunes abeilles porteuses à leur naissance de varroas.
Cette contrainte non respectée est souvent à la source d’échecs du traitement.
Les médicament qui agissent par évaporation
Les huiles essentielles agissent par saturation de l’air de la ruche, très efficaces, elles ont une limite liée à l’incertitude sur l’intensité de leur présence dans la ruche du fait de l’hygrométrie, de la pression atmosphérique et de la température extérieure, du volume de la ruche et de sa population.
Certaines années ces médicaments à base de thymol et parfois combiné avec du menthol, de l’eucalyptol… se révèlent très efficaces. D’autres années c’est la catastrophe sans que l’on puisse prévoir le coup. Ce sont des produits qui ont des effets négatifs sur le couvain. Ils gardent leur intérêt et peuvent servir de traitement complémentaire.
L’acide formique est très efficace et utilisable en présence de couvain puisqu’il traverse l’opercule des cellules et perturbe la reproduction des varroas. Larvicide, il a également une limite qu’est la température d’usage. A partir de 25°C de température externe, des désordres apparaissent et à partir de 29°C des mortalités sont fréquentes. La spécialité à base d’acide formique est très intéressante et trouve plutôt son application au printemps ou dans des régions où la température n’excède pas durablement 25°C. Le Formic pro est la seule spécialité disponible qui en contienne, son usage mérite attention c’est une bonne solution pour réaliser une bi-thérapie. Le Formic pro est très facile d’emploi.
Je l’utilise au printemps et par précaution je place une bande après l’autre à une semaine d’intervalle avec un chapeau sur le corps pour augmenter le volume de l’évaporation.
Les stocks pour la morte saison
Après la période d’encagement on laisse repartir la ponte avec un petit nourrissement d’1 verre de sirop. On regarde 1 mois après environ les surfaces de ponte et il se peut que l’on retrouve dans les ruches RBC 6 cadres de couvain dans la CH1 avec des couronnes de miel.
Durant la période du confinement les abeilles ont stocké du nectar et donc commencé les réserves pour la morte saison.
On verra ce qui reste après les chaleurs de l’été et il sera temps de faire compléter les réserves courant septembre par un apport massif de sirop fin septembre.
Un apport protéiné à ce moment là est intéressant pour accélérer la production de vitellogenine et avoir de bonnes abeilles d’hiver.
Le moment idéal pour un apport protéiné reste celui où du pollen rentre de manière à diversifier les types de protéines. Cette diversité est primordiale pour la qualité des abeilles d’hiver.
Les miellées de l’été
On cite à l’évidence dans nos régions la renouée du Japon, mais cette année, les arbrisseaux, ronces et autres buissonnants ont donné de très grandes pousses et j’ai vu se développer des filaments blancs, comme du coton. Ce sont les larves de Metcalfa qui sucent la sève des rameaux et recrachent du sucre et des sels minéraux. Il y a longtemps que je n’en avais vu. Cette année fort humide leur aura été favorable. Je les ai vu le long d’un ruisseau qui borde un de mes ruchers dans une cressonnière.
Ce miellat tombe en dessous sur les feuilles puis est récolté par les abeilles si la chaleur n’est pas trop intense. Sinon le sucre sèche et les abeilles ne peuvent le sucer ou au contraire une pluie vient rincer les exsudats.
C’est un miel souvent fort en goût, il est de même nature que le miel de sapin, ou celui dit de forêt.
On reproche à ce miel lorsqu’il est présent dans les réserves d’hiver de contenir des sels minéraux indigestes pour les abeilles, ce qui encombre leur intestin et si le temps trop maussade leur interdit de sortir pour des vols de propretés les excréments sont rejetés dans la ruche et les bactéries en surnombre peuvent provoquer maladies et mortalités hivernales.
On conseille souvent d’extraire ce miel et de le remplacer en redonnant du sirop de sucre blanc, pur saccharose, qui convient parfaitement pour constituer ces réserves. Les abeilles possèdent les enzymes capables de décomposer le saccharose en fructose glucose, sucres simples assimilables par leur organisme.