le mois de mars fut particulièrement doux, des chaleurs de fin avril ont régné bien souvent et les colonies ont largement profité des floraisons naissantes. Un léger nourrissement en mars a boosté les colonies, elles sont jusqu’à 7 cadres de couvain, ce qui, pour des abeilles locales, est une bonne performance à ce moment de l’année. Les pertes hivernales sont modestes, on dira normales, les traitements antivarroas bien conduits ont limité la casse.
Par chance les colza surabondants dans mon environnement proche sont sans enrobage de pesticides systémiques, les charançons seront traités avant la fleur par un insecticide de contact ce qui éviterait les grosses pertes d’abeilles sur les fleurs. On verra ce qu’il en sera exactement, mais ce n’est pas la première année que les cultures sont conduites de la sorte dans ma commune, les abeilles vont mieux ainsi.
Les travaux au rucher
Après la visite de printemps le premier travail à faire est de mettre en bordure du nid à couvain, de chaque coté, un cadre de hausse bâti. Les abeilles, au moment où elles construiront, feront une demie lune sous ces cadres et ce sera en général des cellules de bourdons. Une fois pondus et operculés, ces cadres seront retirés et les rayons surnuméraires détruits.
On fait ainsi baisser de 30% environ la pression démographique du varroa. En faisant en parallèle un test à l’Amitraz durant 3 jours on fait encore tomber des varroas, réduisant encore cette pression.
Faire un test anti-varroa : sur une plaque mince, rigide, par exemple de type radiographie ou plaque offset, mettre de la graisse alimentaire, graisse à traire, saindoux, huile de table… bien l’étaler avec un pinceau. Mesurer avec une seringue 0,5 ml d’Amitraz à 12,5%, puis l’étaler sur toute la surface du lange avec le pinceau, poser ce lange sur le plateau de sol, retirer la plaque 24 h après, compter les varroas. Si le nombre des varroas dépasse 100, traiter vos colonies jusqu’à la pose de s hausses. Les produits antivarroas vendus sous forme de lanières peuvent être retirés au moment de la pose des hausses conformément à l’autorisation de mise sur le marché. Il n’y a pas de délai d’attente entre la fin du traitement et la pose des hausses.
L’Amitraz est vendu par votre vétérinaire sous deux formes, le Taktic ou l’Ectaz (en litre et en 250 ml), il n’y a qu’un seul et même fournisseur de ces produits importés d’Angleterre. L’Amitraz se décompose rapidement sous l’effet de l’humidité, il agit par contact et peu par évaporation, donc le lange doit être posé sur le plateau de sol pour que les abeilles le touche le plus possible dans leurs allers et venues hors de la ruche et non en dessous.
La récolte faite, en juillet, vous traiterez à nouveau d’abord avec des produits contenant du Thymol ou des huiles essentielles, puis plus tard un second traitement avec de nouveau de l’Amitraz sous forme de lanières à diffusion lente et qui protègent l’Amitraz de la décomposition par l’humidité. Aucune préparation domestique avec ce produit n’a d’efficacité dans la durée. Nous y reviendrons.
Surveiller l’essaimage
En dehors du nourrissement spéculatif, l’alternance que nous avons connu de chaleur sur une bonne semaine puis de froid a bloqué la ponte de la reine qui était extraordinaire. Les nourrices vont arriver en nombre alors que les jeunes larves se font plus rares. Cet excédent de gelée royale disponible va mettre en route l’essaimage. Les corps seront visités tous les dix jours pour détruire les cellules de reines, ajouter des hausses contenant des cadres bâtis et d’autres à bâtir dès que possible pour faire stocker le miel dans les hausses et élargir le nid à couvain le plus possible. Si cette stratégie ne suffisait et que des cellules de reines apparaissaient de manière incessante, casser les colonies en autant d’essaims artificiels qu’il y a de cadres possédant des cellules de reines.
Deux cadres de couvain un cadre de miel, des cires à bâtir dans une ruchette, celles-ci mises à la place de la souche, en éventail, et les butineuses viendront renforcer ces nouvelles colonies. Leur donner du sirop 2 à 3 fois par semaine jusqu’en octobre, elles seront alors sur 5 cadres de miel et de couvain avec de jeunes reines prêtes pour la récolte 2012.
Fin avril du couvain frais devrait apparaître, on recherche les reines, on les marque. Si le couvain n’apparaissait pas il sera temps de réunir ces populations orphelines avec d’autres essaims réussis.
Le truc de la punaise
Pour savoir où en est la fécondation des reines entre les diverses ruches et ruchettes, on pique une punaise à la couleur de l’année de la naissance de la reine sur la face arrière de la ruche.
Posée en bas à gauche cela signifie que la colonie est orpheline. Placée en bas et au centre la punaise indique la présence d’une cellule de reine operculée dans cette colonie orpheline, à la naissance de la reine on déplace la punaise sur le bas à droite. Lorsque la ponte est constatée, on la déplace sur le coté droit et au centre de la hauteur puis, la reine marquée, on met la punaise au centre de la face arrière de la ruche. Ce simple code permet de suivre l’état de remérage des colonies.
Conseils d’hygiène
Après chaque ouverture de ruche, tremper le lève cadre dans de l’alcool à bruler ou dans de l’eau fortement javellisée.
Tous les mois laver vos vêtements de protection avec une eau fortement javellisée (un berlingot de javel pure dans 6 l d’eau).
Rincer vos gants à l’alcool à brûler, les gants en caoutchouc sont les plus adaptés à ce traitement.
jean RIONDET