L’excès de chaleur en février fait exploser la végétation. Dans mon jardin au sud de Lyon, les cognassier sont en feuilles, les rosiers aussi, les amandiers pointent leurs fleurs, les bourgeons floraux des abricotiers rougissent, il faut traiter au cuivre au plus tôt les pêchers sinon la cloque sera au rendez-vous.
La pluie surabondante a noyé les racines des arbres, de la casse sera à prévoir, mais le plus à craindre à court terme sera le risque de froid voire de gel en mars, les fleurs seront proches ou ouvertes et les abeilles pourraient manquer de nectar, de pollens… les arbustes et les arbres qui fleurissent les premiers peuvent gagner plusieurs semaines en précocité ou en retard, les floraisons plus tardives de mai et juin sont à des dates beaucoup plus stables. Heureusement les années ne se ressemblent pas, 2014 ne pourra pas être aussi maussade que 2013 et 2012. Sinon, il ne nous restera plus qu’à rentrer dans les ordres. Si on ne peut plus faire confiance à la nature !
Les tornades ont secoué les ruches, j’en ai relevé la moitié dans un rucher, elles sont bien reparties, rebelote mi février, deux ruches sont à nouveau par terre. Néophyte comme je le suis j’en ai relevé une petite sans voile, moralité 20 piqûres aux poignets, dans les cheveux, dans le cou. J’ai couru mettre une combi complète et allumer l’enfumoir cet engin source de tous les énervements.
J’ai trouvé cette ruche décoiffée depuis plusieurs jours, la colonie a été copieusement arrosée, j’ai immédiatement mis un pain de candi sur les abeilles, voici la photo. Les avoir beaucoup nourries depuis fin décembre, a relancé la ponte de la reine tôt et la chaleur aidant, les plaques de couvain sont importantes sur 4 à 6 cadres selon les ruches. Une 12 cadres Dadant occupent déjà 11 inter-cadres sur les 13. Gare aux essaimages, les reines 2013 conservées sur deux cadres de miel et couvain depuis octobre sont toujours là elles serviront à faire des essaims artificiels dès mars, avant que des mâles ne soient en capacité de féconder de nouvelles reines. On limitera le risque d’essaimage. Le candi apporté depuis début janvier a limité la consommation de miel et du pollen car protéiné, il favorise la ponte de la reine. L’intérêt de préserver le miel et le pollen sera pour la période du plein élevage où les abeilles utiliseront le miel et le pollen pour les larves alors que nous n’apporterons plus de nourriture, les aléas météo auront ainsi moins d’impact.
Au rucher
J’ai poursuivi les distributions de candi, suivant la force des colonies la consommations oscille entre 1k et 2k par mois, les nucléis se contentent de 250g à 500g. J’apporte des protéines sous la forme de levure de bière lyophilisée, facile à se procurer chez eles revendeurs de matériel apicole.
J’ai repassé une couche d’un mélange d’huile de lin et d’essence de térébenthine sur toutes le caisses dans les ruchers. Les abeilles n’ont pas été dérangées, je mets environ 1/3 au plus d’essence de térébenthine pour fluidifier l’huile de lin. Cette méthode permet de traiter au plus vite les ruches, le bois noircit un peu, c’est moins esthétiques que les peintures et autres décorations, mais c’est rapide et efficace.
Le changement des plateaux de sol peut se faire maintenant. Il fait suffisamment chaud. Être à deux est tout même plus commode. L’un soulève pendant que l’autre décolle le plateau de sol, le retire et pose le nouveau. Ne pas oublier de donner un bon coup d’enfumoir. Noter ruche par ruche ce qui se trouve sur le plateau, est-il propre ou couvert de déchets ? Y a t il beaucoup d’abeilles mortes ? Si c’est un plateau fermé, est-il sec, c’est bon signe, s’il est boueux il manque une ventilation basse ou haute : plateau grillagé ou un plateau totalement fermé mais une petite ouverture en mettant une cale de 5 mm dans chaque angle entre le plateau de sol et le corps ou un couvre cadre percé et couvert d’un matelas de chanvre ou une plaque de Phaltex.
Ces notations seront comparées aux observations lors de la première visite de printemps en avril sans doute.
A l’atelier
Le nettoyage des plateaux de sol, des caisses, des hausses, la préparation des cadres cirés bat son plein, la saison risque de démarrer rapidement et les premières visites requerront des plateaux de sol propres et arrivera rapidement la visite de printemps avec les premiers changements de cadres.
Conseil pour la désinfection des plateaux de sol : la flamme du chalumeau sur les plateaux en bois et un bon coup de brosse métallique, un grattage sérieux et un bon coup de nettoyeur haute pression à l’eau chaude sur les plateaux en plastique pour enlever le plus possible propolis et concrétions de cire puis un brossage à l’eau bouillante contenant des cristaux de soude et une pulvérisation d’eau de javel (1 berlingot dans 4,75 l d’eau). Attention à ne pas tremper les plateaux dans l’eau bouillante, ils se déformeraient ne supportant guère plus de 70°c. Laisser sécher et rincer avant usage, ce nettoyage aura parfaitement éliminé les bactérie et spores de maladies. C’est une opération très importante comme toutes les actions de prévention par l’hygiène mais assez rébarbative, on n’y prête pas assez d’attention.
Utiliser des cires ayant subi un traitement stérilisant, est une sage précaution en sus de n’utiliser que des cires issues d’opercules, tant les spores de loque américaine sont présentes partout et résistantes dans le temps. Ce traitement non chimique permet une désinfection absolue. Très peu de fournisseurs le propose mais cela vaut la peine de se renseigner.
Le déficit en cire en Europe est tel que tous les amateurs devraient faire un effort particulier pour récupérer leurs cires d’opercules et les porter au recyclage ou à la vente chez les fournisseurs. Les ciriers européens sont contraints d’importer des cires de pays où les abeilles vivent à l’état sauvage pour couper nos cires de corps afin de faire baisser la densité des produits chimiques qu’elles contiennent.
L’achat de matériel est à faire maintenant pour être prêt le moment venu, la saison est courte en réalité et le temps vient rapidement à manquer. Les ruches en bois doivent être de qualité en pin maritime, en épicea plus léger que le pin, en cryptoméria (cèdre du Japon) encore plus léger et imputrescible. La ruche Nicot en plastique est la plus légère, ne demande aucun entretien, se nettoie comme indiqué ci dessus. De prix identique aux ruches en bois, j’ai vu des professionnels ne travailler qu’avec ces ruches question de poids et de commodité d’agencement de tous les éléments. Évidemment on ne peut les utiliser en apiculture sous appellation biologique, ce label concerne le bien être de l’animal et l’environnement de la colonie dont les intrants ne peuvent être que naturels.
Le traitement des bois se fera soit par trempage dans de la cire micro cristalline portée à 140°c (paraffine, interdite pour le label bio), soit par un traitement à l’huile de lin mais il faut le répéter tous les ans ou presque et le bois noircit peu à peu, cela reste peu onéreux simple à mettre en œuvre, faisable même sur les ruches peuplées. La peinture aux pigments d’aluminium est la plus résistante bien classique, ou toute bonne peinture pour le bois « extérieur » convient. Proscrire les préparations contenant des fongicide et des insecticides…
Les couleurs iront du violet à l’orangé dans le spectre que voient les abeilles, et si pour nos yeux certaines couleurs se ressemblent, il n’en est pas de même pour les abeilles qui voyant les ultra violets sont sensibles aux peintures qui les réfléchissent ou non, par exemple des blancs faits de pigments de zinc ou de plomb sont deux couleurs pour les abeilles une seule pour nous.
Les passionnés de nature les peindront avec des peintures aux oxydes métalliques selon les recettes ancestrales. Ces peintures s’appliquent sur des bois n’ayant jamais été peints ou traités. La plus connue est la peinture suédoise au rouge de Falun. On trouve cette recette de peinture à l’ocre facile à réaliser et vraiment pas cher sur un livret vendu par « terre et couleurs ». Solides et originales ces peintures sont rapidement mises en œuvre et résistantes dit-on.
Le support sera indifférent, d’une hauteur telle que l’apiculteur pourra travailler debout sans se courber. Les parpaings sont fréquents, les supports Nicot posés à cheval par deux donnent une bonne hauteur, ils ne sont pas plus chers que les agglos, légers…
Je n’ai pas d’actions chez Nicot, ni de remise, mais c’est un matériel bien étudié et que je trouve fiable depuis que j’ai découvert les hausses qui sont un régal à manipuler lors des récoltes. Je m’en équipe progressivement.
Jean RIONDET
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