Géniale cette année !
On apprend enfin à gérer nos colonies, cette période nous enseigne comment les colonies vivent avec la nature et comment nous devons les conduire pour assurer l’avenir.
Après une seconde partie du mois d’avril pourrie, un mois de mai calamiteux pour les ruchers de plaine, aura-t-on un mois de juin susceptible d’apporter quelques consolations ?
Si les miellées sont au rendez-vous, encore faudra-t-il avoir des abeilles pour butiner au delà de leurs seuls besoins. Ces abeilles pour l’été auront été produites 40 jours plus tôt soit à partir d’avril. Il aura fallu apporter des nourrissements réguliers et importants (environ 1l tous les 3 jours ou 2l par semaines voire davantage aux plus fortes colonies) pour soutenir la ponte de la reine. Ayant assez de porter des bidons de sirop j’ai posé 1k de candi dans les couvres cadre nourrisseurs. Ils furent consommé au rythme d’un par semaine. C’est le double voire le triple de la consommation hivernale !
Les colonies sont populeuses et le couvain absorbe une très forte quantité de chaleur. Les abeilles se sont usées à chauffer dans un contexte de grande fraicheur. Leur durée de vie s’en est ressentie. Sans soutien de la ponte, les colonies en juin seront dans l’incapacité de récolter.
Pire, nous aurons observé des mortalités de colonies et parmi les plus puissantes. Les essaims artificiels, par principe nourris de manière constante, se seront assez bien développés, un peu lentement à notre goût mais ils sont dynamiques, par contre les fortes colonies ont été mal estimées dans leurs réserves et leur capacité de butinage. Certaines ont payé le prix fort de la myopie de leur apiculteur et de croyances surannées « on ne nourrit pas après la pose des hausses ». Les pauvres ne risquent pas de stocker du sirop dans les hausses tant elles ont faim !
Nous sommes des idéologues, nous allons des idées aux faits et non des faits aux idées …
Continuer à nourrir
Il ne faut pas baisser la garde, nourrir jusqu’au moment où les colonies commenceront à stocker dans les hausses. Ce sera le signe de la fin de la récréation météorologique et le retour à des choses sérieuses. Sans doute avec les premières floraisons des tilleuls.
Après une période de vaches maigres pour les élevages de reines, on peut reprendre avec confiance les cycles de production de reines. Le nourrissement ne sera pas à oublier pour autant. Une stimulation régulière des colonies source des futures reines sera maintenue car même en situation de miellée cet apport régulier d’un sirop 2/3 eau, 1/3 sucre, limité à un verre 2 à 3 fois par semaine maintient la ponte de la reine. Ce nourrissement assure une ponte certaine et rapide des reines dans les blocs de ponte, parfois même dans les deux heures qui suivent l’installation de la reine dans cette enceinte, future nursery des œufs devenus larves d’un jour que nous récupérons pour en faire des reines.
Prévoir des radeaux dans les nourrisseurs évite les noyades d’abeilles
Poursuivre la production d’essaims
A défaut d’avoir réussi à faire du miel il est possible de réaliser des essaims artificiels sur deux cadre de couvain fermé avec des larves d’un jour issues d’une colonies dont on souhaite la reproduction. C’est économe en abeilles et en cadres de couvain et si l’opération réussit il sera temps à partir de fin juillet de les renforcer en cadres de couvains pris dans des ruches de production pour préparer des colonies sur 6 cadres aptes à passer l’hiver dotées de jeunes reines sélectionnées.
Ou bien ces essaims sur 2 cadres et qui pourront en avoir produit un 3° serviront à remèrer des colonies de production dont les reines âgées ne produiront plus assez en 2022 pour nous refaire une santé apicole.
Précaution pour réussir : Une semaine avant le jour J du transfert des larves, faire des essaims sur 2 cadres de couvain et bien dotés en abeilles. Ces cadres seront placés dans une ruchette en polystyrène entre 2 partitions réfléchissantes, poser sur la tête de ces cadres un morceau de candi protéiné, recouvrir d’un morceau de réfléchissant pour tenir une température élevée. Laisser tranquille une semaine.
Au jour J, inspecter les cadres et détruire toutes les CR naturelles, prélever des larves d’un jour, les poser dans une cupule et incruster celles-ci dans le couvain la cupule bien au ras du rayon pour que les abeilles orphelines trouvent de suite la larve et viennent rapidement la nourrir. En mettre 2 face à face.
Resserrer ces cadres entre les deux partitions réfléchissantes, remettre du candi protéiné et éventuellement un peu de sirop dans un cadre nourrisseur de la taille d’un cadre de hausse.
A J+3, vérifier si les cellules artificielles ont été acceptées, si un essaim n’avait aucune cellule royale en ébauche, enlever un cadre avec ses abeilles, faire l’inversion avec un cadre d’un essaim qui aurait 2 CR en élevage. C’est pour cela que l’on met deux CR dont une sur chaque rayon en face à face.
Pour éviter que ces cellules ne soient collées aux deux rayons il est impératif de bien creuser le couvain à l’endroit de l’insertion de chacune des CR. En jouant ainsi on obtient 100% de réussite des essaims.
En période de miellée ce procédé donne de très bons résultats, si la miellée n’est pas assez riche, on nourrit avec des candis hyper protéinés. On peut ainsi produire des reines sur 2 cadres de couvain jusqu’en août mais plus on avance dans l’été moins il y a de mâles et les fécondations risquent d’être précaires, c’est ce qui s’est passé avec les canicules de l’an passé et les reines de l’été 2020 ne sont pas toujours au top et devront être remplacées fissa !
Cette méthode évite de passer par la case starter, éleveuse etc. reste simple de mise en œuvre. Si le picking rebute l’usage de blocs de ponte résout la question. Se reporte à mon ouvrage « Elever ses reines » chez Ulmer ed.
Les miellées du mois
Ce seront celles de l’été que nous pourrons encore récolter soit le tilleul, reconnaissable à son arrière goût mentholé, les ronces si douces sous forme de miel, le châtaignier au goût puissant, prisé entre autres pour la cuisine.
Le tournesol peut redevenir une bonne source nectarifère, moins de pesticides, plus de recherche d’attirance pour les pollinisateurs car la course à la production d’huile s’était traduite par une faible appétence pour les insectes et les pollinisations s’en ressentent. Ce miel au goût légèrement citronné est appréciable, ses volumes également. Lors de l’arrivée massive de cet oléagineux dans nos cultures, j’ai le souvenir qu’on lui attribuait la capacité de 500 k de miel à l’ha. Traiter contre varroa
Il n’est pas inutile de traiter contre varroa par un dégouttement d’acide oxalique à un moment où les hausses étant vides, le varroa s’est bien développé avec les couvains abondants du début de saison malgré par la suite une piètre saison mais sous l’effet de nos nourrissements conséquents. C’est d’ailleurs une pratique qui se répand avec l’emploi du Varromed. Bien que ce traitement flash n’atteint pas les varroas situés dans le couvain mais seulement les varroas phorétiques (adultes) faire baisser la pression sur les adultes semble une stratégie payante.
J Riondet
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