Février

Les Lonicera fragrantissima sont en fleurs, les Véroniques de perse pointent leur nez, les paquerettes aussi … le printemps arrive en plein hiver !

Ne pas omettre de s’inscrire dans les cours d’apiculture des syndicats et des GDSA c’est l’époque de la reprise des formations d’initiation comme de perfectionnement

Pour le Rhône au GASAR https://url-r.fr/AAWUm

et sur Internet http://apiculture.beehoo.com/

Mon cours d’élevage des reines à Solaize aura lieu les 19 et 20 mai puis les 26 et 27 mai.

https://url-r.fr/OEBOC

Des préliminaires auront lieu par Zoom les semaines précédentes, les diaporamas des interventions seront envoyés en avance

Les inscrits recevront les dates auxquelles nous prépareront les souches, les éleveuses, les blocs de ponte … pour venir sur place assister aux cycles complets des séquences d’élevage, selon leur disponibilités

Surveillance des colonies

Avec les chaleurs que nous avons eues le couvain est reparti début janvier, au final de belles plaques de couvain sont apparues. Les consommations de nourriture vont bon train, il faut veiller à ce que les colonies n’en manquent sinon au premier coup de froid les abeilles, pas encore trop nombreuses, vont abandonner le couvain ouvert pour se regrouper sur le couvain fermé, pour le chauffer. Le couvain ouvert ne survit pas.

Au retour d’un temps plus clément, les abeilles cannibalisent une partie du couvain ouvert, les larves, c’est une ressource en protéines pour elles, puis sortent les nymphes que l’on retrouve souvent sur les planches d’envol. Ce n’est pas inquiétant, seulement dommage mais aussi le signe que la colonie est dynamique puisqu’elle a assuré une forte ponte du côté de la reine.

Abeilles immatures, partiellement cannibalisées

Pour soutenir les colonies le candi est une bonne solution, meilleure serait d’y incorporer 15% de miel, c’est la formule qui assure le plus fort développement des essaims artificiels, mais nous y reviendrons plus tard. Encore faut-il être certain que le miel que l’on apporte ne soit issu de ruches malades, le miel est le meilleur vecteur de la loque américaine (avec le lève cadre aussi et… les gants !).

Pour booster les colonies dans leur dynamique, on peut leur apporter une plaque de 400 à 500g de candi protéiné. C’est le bon moment pour ces produits, leur usage ne sera pas constant la nature devant offrir les ressources nécessaires. On leur en apportera plus tard dans les creux des floraisons et dans les moments de canicule.

Il existe des spécialités à base de pollen pur, d’autres mélangent pollen et albumine, d’autres sont à base de levure de bière. L’albumine apporte le plus d’acides aminés essentiels et très purs, mais c’est un produit issu de l’œuf de poule. Classiquement est utilisée la levure de bière, moins riche. L’idéal serait l’apport de pollen. Il sera fait sous la forme de pain d’abeilles, de cadres de pollen conservés au congélateur. Le candi sera enrichi en pollen frais ou congelé, le pollen desséché perdant l’essentiel de ses qualités. Avant de l’incorporer, le pollen sera humidifié et laissé au repos 24h, le temps que la gangue éclate sous l’influence de l’humidité libérant ainsi la partie consommable par les abeilles.

Soyons vigilants, jusqu’à l’arrivée massive de floraisons abondantes, cette période de démarrage est à haut risque de famine. Apporter trop de nourriture ne saurait porter tort aux colonies, le risque de retrouver du sucre de betterave dans le miel n’est pas à exclure mais pour nombre d’apiculteurs de loisir, le risque le plus important est surtout la famine et la mort des colonies.

Se reporter à l’article de Ruedi RITTER et Christina KAST dans la revue Suisse d’apiculture : « Le pollen essentiel pour le développement des colonies d’abeilles : https://urls.fr/nAOxiP

De manière plus générale, consulter les publications suisses sur le pollen pour les abeilles en tapant sur Internet : agroscope pollen abeilles

La désinfection des matériels

L’hygiène fait partie des bases de l’apiculture, le meilleur vecteur des maladies est l’apiculteur avec son lève cadre, ses gants, sa blouse, ses matériels souillés … La pire des situation sont les gants en cuir impossibles à désinfecter. Le meilleur usage sont des gants à usage unique en nitrile qui obligent à travailler avec précaution. A défaut des gants en synthétique spéciaux pour la chimie on les rince avec de l’eau de javel.

Évidemment, vous le savez tous, rien de mieux qu’un bon coup de chalumeau pour nettoyer les parties bois des ruches et de leurs accessoires. Les bois seront chauffés pour devenir couleur pain brulé, les cires, la propolis et les déchets en tous genres seront détruits. Les œufs des fausses teignes les larves cachées dans leurs cocons seront nettoyés. L’absence de froid cet hiver nous permet de penser que nombre de parasites sont prêts à reprendre du service dès que le temps leur sera favorable.

Pour les pièces en plastique, un passage de quelques jours dans un bac d’eau avec de la lessive de soude assure un bon décapage. Puis avec un petit nettoyeur haute pression pas trop puissant je décape les pièces, un coup de balais brosse va bien aussi.

Pour la lessive de soude je mets 2 ou 3 l dans un bac de vendange qui fait une cinquantaine de litres d’eau, c’est le format des plateaux de sol en plastique pour le reste les toits sont utilisables.

Après ce rinçage / brossage j’effectue un trempage dans une solution d’eau de javel pour la désinfection.

Pour l’eau de javel, 1 volume à 2,6° (concentration de base grand public) dilué dans 4 volumes et une vingtaine de minutes de trempage assure une bonne destruction notamment des spores de la loque américaine (dont l’eau de javel est un des rares biocides à les détruire).

Pour les lève cadres la flamme du chalumeau est rapide et parfaitement efficace mais dans nos ruchers l’été, par temps sec, c’est une source d’incendie, l’alternative est d’emporter un récipient avec de l’eau et 1 pastille de chlore en 5 minutes le lève cadre sera désinfecté. on change de lève cadre toutes les 2 ou 3 ruches visitées.

Pour les rayons changer environ 3 cadres / an dans chacune des colonies. Pour les hausses, en l’absence de présence de couvain ce sera tous les 5 ans environ. Souvent les attaques de fausse teigne nous conduisent à des changements plus fréquents !

Contre le frelon asiatique webinaire de février

Le frelon asiatique commence à désespérer nombre d’apiculteurs très impactés. Les solutions sont de deux ordres :

  • Le piégeage de printemps est à faire de manière concertée et en adoptant des règles rigoureuses, c’est une action collective. On l’espère efficace, utile !
  • Puis lors de l’attaque des ruchers, donc plutôt en été ou en automne selon les régions, la protection individuelle des ruches et des ruchers sera la réponse.

Le plan national de lutte contre le Frelon Asiatique sera explicité le 16 février prochain.

Etienne Calais, Président du Groupement de Défense Sanitaire Apicole d’Ile de France, membre du groupe d’élaboration de ce plan national nous en fera la présentation lors de notre webinaire du jeudi 29 février prochain

Il nous rappellera les bonnes pratiques de piégeage de printemps actuellement recommandées

et les pratiques  efficaces de protections des ruchers.

https://us02web.zoom.us/j/83615418996?pwd=V29oS2diRzdDVG8ySzNMaWtSMmE5QT09

ID de réunion: 836 1541 8996
Code secret: 996773

20h30 ouverture de la salle virtuelle

20h45 début des échanges

Travailler de manière rigoureuse permet de limiter les dégâts d’un piégeage anarchique vis à vis des autres insectes indispensables pour alimenter de nombreux oiseaux et nécessaires pour polliniser des plantes peu ou pas du tout visitées par les abeilles de nos ruchers.

Ce webinaire sera public, le replay sera disponible pour les abonnés

https://jeanriondet.podia.com/acces-aux-12-webinaires-mensuels-de-jean-riondet-de-2024

accès aux webinaires de 2024 et aux webinaires de 2023

Ne soyons pas destructeurs d’un environnement que nous prétendons vouloir protéger !

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

4 résponses de Février

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