Après un hiver plutôt doux un bon démarrage des colonies des floraisons précoces, le froid, la pluie et le vent se sont associés pour stopper net les dynamiques démographiques. Certaines très belles colonies sont mortes de faim, on a du nourrir pour sauver les meubles.
Nourrir en juin je n’avais jamais vu cela depuis mon demi siècle d’exercice de l’apiculture.
En zone de montagne les développements plus tardifs des colonies les ont préservé pour une part de cet épisode calamiteux. les miels d’été se feront dans de bonnes conditions de populations.
Il nous reste à nourrir pour faire les réserves d’hiver, traiter contre varroa de manière drastique, produire des reines et faire des essaims. C’est 2020 qui est en perspective, préparer de belles colonies de production avec de jeunes reines. Les élevages de reines faits maintenant donneront de très belles génitrices en 2020, meilleures que celles élevées en début du printemps disent les grands éleveurs.
Pour ceux qui feront une récolte, quelques précautions sont à prendre pour éviter l’accident dramatique qui eut lieu en Haute Loire.
Les dix commandements pour l’apiculteur
Toujours se rappeler que l’abeille est un insecte sauvage que l’on ne peut domestiquer. Ses réactions peuvent être imprévisibles.
L’abeille, en principe, n’est pas un animal agressif sauf sous certaines conditions. Les guêpes, les frelons attaquent dès lors que l’on rentre dans un certain périmètre autour de leur habitation, 5 mètres dit-on pour le frelon asiatique. Ce n’est pas le cas de l’abeille.
Néanmoins, les noires non sélectionnées sont plus agressives que les races sélectionnées du fait de la consanguinité qui apporte la douceur. Même sur la noire, des sélectionneurs obtiennent des lignées assez douces.
Ceci pour dire que le travail de sélection est à la base de l’élevage des abeilles. L’apiculteur est un éleveur.
La récolte est une prédation, les abeilles défendront leur butin. La levée des hausses est une opération à risque .
1 – travailler par haute pression atmosphérique les abeilles sont moins agressives
2 – récolter plutôt en fin de journée car en cas de pépin elles seront plus vite rentrées au bercail
3 – travailler au chasse abeilles ou au souffleur, éviter la levée au cadre sans chasse abeilles avec brossage qui énerve rapidement toutes les ruches
4 – récolter avant la fin des miellées car les butineuses, les plus agressives, sont aux champs. Après les fortes miellées la famine arrive ce qui rend les colonies agressives
5 – disposer les ruchers en des endroits écartés car en cas de fausse manœuvre les dégâts collatéraux seront limités
6 – ne pas enfumer pour éviter de donner au miel une odeur autre que la sienne.Cela peut paraitre contradictoire avec des règles de prudence mais il est possible d’en limiter l’emploi
7 – comprendre que le respect des règles de distances évite des sanctions pénales par défaut de leur application mais n’exonère en rien l’apiculteur de sa responsabilité vis à vis des tiers en cas de dommage. En cas d’accident grave d’autre incriminations pénales peuvent être retenues contre l’apiculteur.
8 – L’apiculture est un travail d’éleveur, la formation est à la base de cette pratique tant pour le respect de l’animal dans sa survie que pour les connaissances à acquérir en matière de savoir faire et de sécurité
9 – que les ruchers école doivent insister sur les règles de sécurité : pour les tiers, c’est le cas avec cet accident; pour l’apiculteur notamment dans l’emploi des acides organiques contre varroa qui sont hyper toxiques (substances classées vénéneuses); pour le consommateur car tous les aliments et compléments donnés aux abeilles doivent pouvoir entrer dans l’alimentation humaine; seuls les médicaments contre varroa sont autorisés c’est à dire des produits disposant d’une AMM. Les potions sans AMM contre varroa ne sont pas des médicaments et sont interdites dans les ruches. En cas d’accident sur la santé humaine ces pratiques peuvent conduire à de très lourdes sanctions.
10 – disposer dans sa caisse à outil d’une seringue d’adrénaline indispensable en cas de choc anaphylactique. Demander à votre groupement sanitaire d’interroger les pompiers ou le SAMU pour établir le protocole d’usage de cette médication.
Un outil pour lever corps ou hausses
Hugues Drion l’inventeur du Scalapi a mis au point un lève ruche en aluminium.
En gagnant 4 k par rapport au même modèle en acier, cet outil devient un régal pour manipuler hausses et corps lors des changements de plateaux de sol, de l’installation d’une nouvelle hausse, de la pose d’une grille à reine, de la pose d’un chasse abeille…
http://scalapi.fr/leve-ruche.html
Et après la récolte que faire des hausses ?
Les hausses empéguées seront des attires abeilles de premier ordre. Pour éviter le pillage les faire lécher le soir en les posant sur le couvre cadre des ruches. Deux voire trois hausses par ruche seront léchées en une nuit.
Poser les hausses sur le couvre cadre dont on aura ouvert les accès pour les abeilles, enfermer hermétiquement le sommet avec une bâche à talus et un toit bien emboitant.
Ranger les hausses empilées dehors sous un auvent ou un peu en hauteur sur un support limitant l’humidité, mettre une GR puis la pile des hausses dessus, au sommet de nouveau une GR pour limiter les rongeurs et les lézards, un toit qui facilite la ventilation tout en protégeant de la pluie et les teignes n’y viendront point.
C’est simple, efficace et sans danger pour la nature.
Pour les utilisateurs d’Amitraz, une nouvelle spécialité est apparue, l’APITRAZ développé par le laboratoire Espagnol Calier;
Une chose m’étonne, titré à 500 mg d’Amitraz comme l’APIVAR, la durée de présence dans les ruches est donnée pour 6 semaines, APIVAR est donné pour 10 semaines au moins.
Les livraisons semblent poser problème. Les commandes actuelles sont annoncées livrées pour septembre, trop tard pour traiter.
Apprenons à utiliser d’autres produits.
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