Eh oui ! L’élevage des reines a été édité en espagnol.
Enfin, ça vous fait une belle jambe.
Non, l’important est l’arrivée dans toutes les librairies physiques ou en ligne de notre dernière production
Première rencontre avec Marc Guillemain en automne 2018 au congrès d’apiculture de Rouen et aujourd’hui ce travail collectif arrive chez votre libraire.
Parler de l’isolation des ruches n’est pas une nouveauté. Dès 1948 Alin Caillas espérait qu’avec les matériaux modernes on arriverait à renvoyer sur le couvain le rayonnement infra rouge, émis par les abeilles puis par le couvain, pour économiser ce bien précieux qu’est le miel, le combustible de la ruche.
Aujourd’hui, les politiques publiques poussent aux économie d’énergie et nos habitations devraient devenir des « bâtiments basse consommation d’énergie ». Parler de cette chose pour nos abeilles devient recevable car, de fait, nous disposons désormais de matériaux isolants et réfléchissants très solides, utilisables pour nos ruches. Nous pouvons rendre l’habitacle des abeilles aussi confortable que le tronc d’arbre creux dans lequel elles ont évolué des millénaires durant, des millions d’années devrais-je dire.
Nos ruches avec leurs parois en 24 mm d’épaisseur sont de vulgaires caisses d’emballage, des passoires thermiques. Mais la plasticité de cet insecte est telle que les abeilles dépensent une énergie folle pour maintenir les paramètres de température, d’hygrométrie et de densité de gaz carbonique, sans que nous n’en ayons vraiment pris conscience.
Et puis l’environnement s’est puissamment transformé, la ressource mellifère est trop cyclique en de nombreux endroits, la qualité environnementale s’est dégradée, le stress climatique arrive à grands pas, avec l’arrivée de varroa et les mauvais traitements des apiculteurs, les colonies n’en peuvent plus.
Nous avons connu des mortalités massives cet hiver, enfin un certain nombre d’entre nous, pas tous Dieu merci. Lors du webinaires en mai dernier, Cécile Leveaux a émis une hypothèse suite aux observations et aux traitements statistiques réalisés sur son exploitation. Ce sont les plus belles des colonies en 2022 qui n’ont pas survécu durant l’hiver 2023. Son webinaire passionnant est accessible sur Youtube
Les colonies qui ont le plus collecté de pollen ont permis à beaucoup plus d’abeilles de posséder des corps gras importants, ce qui assura aux femelles varroa un niveau très élevé de ponte et une excellente qualité du développement de leur descendance alors que dans les colonies moins pourvoyeuses de pollen au cours de la saison, varroa fut sans doute moins bien nourri, grâce à quoi elles ont survécu durant la morte saison.
Ce paradoxe ajoute à notre inquiétude, comment faire face à cette complexité ?
Trois axes de travail me viennent à l’esprit :
- celui initié par Marc Guillemain. Réduire les dépenses énergétique des abeilles lors de la thermorégulation de leur nid à couvain,
- pratiquer sur chaque colonie une gestion de varroa en fonction des niveaux d’infestation certes, mais aussi selon la force des colonies ! C’est la proposition de Cécile Leveaux, elle mérite attention
- assurer des apports nutritionnels de qualité et adaptés aux conditions météo du moment pour assurer la production d’abeilles « grasses » c’est à dire riches en corps gras.
- Pour voir ce webinaire
- https://www.youtube.com/watch?v=ShUbMHczhlI&t=2721s
La ruche RBC
Notre ouvrage comporte deux parties, la première est centrée sur la justification de notre proposition. Un certain nombre de travaux de chercheurs sont mobilisés pour éclairer le bienfondé de l’isolation maximale recherchée par Marc Guillemain.
Les outils sont décrits, mais surtout, la révolution que propose Marc Guillemain et que développe Damien Mérit par la multiplicité des essais en cours, est l’approche de nouvelles manières de conduire les colonies. Ce sera notre seconde partie.
Piloter la ponte de la reine pour accroître le volume des abeilles, la bloquer pour pousser les abeilles d’intérieur vers le butinage, revenir à la phase d’expansion du couvain, produire des abeilles grasses … est une conduite centrée sur la biologie de l’abeille et de la colonie non pas un pilotage temporel comme habituellement pratiqué, centré sur les saisons.
Une première nouveauté est de travailler avec 2 chambres, l’une où sera confinée la reine et son couvain et à coté une chambre d’expansion de la grappe.
la chambre 1 sera comme une bouteille thermos à l’envers. La température y sera maximale et à moindre effort si l’isolation du plancher au plafond est réussie. C’est une condition absolue. On recherche ce que Marc Guillemain appelait l’effet cocotte minute.
Les cadres sont pondus au carré de la première à la dernière rangée du rayon de haut en bas et de gauche à droite, de bois à bois comme l’on dit, il n’y a quasiment pas de miel en cet endroit et seulement du couvain.
Le déplacement des abeilles sur les rayons, le mouvement de contraction de leur abdomen mobilisent des muscles dont la production de chaleur suffit presque pour assurer la température du couvain.
La chambre 2 sert de vase d’expansion de la population. En cas de froid les abeilles se grappent en CH1 sur le couvain voire tétanisent leurs muscles alaires dans le thorax pour produire encore plus de calories. En cas d’excès de chaleur en CH1 les abeilles dégrappent et passent en CH2.
Ce mouvement de grappage et de dégrappage est le premier niveau de régulation thermique, il est en même temps le procédé le plus économique. Marc Guillemain a parfaitement identifié ce mécanisme et la création de cette CH2 en permet la mise en œuvre tout au long de la saison.
L’effet cocotte minute s’obtient lorsque l’on confine la reine sur le nombre de cadres de couvain qui correspond le mieux à sa capacité de ponte. C’est à dire trouver pour chaque reine le bon nombre de cadres qui lui assure la surface dont elle a besoin pour couvrir un cycle de ponte. On identifie ce nombre au début du printemps lors de la phase d’expansion du couvain. La reine passant pondre en CH2 c’est le signe d’une CH1 trop étroite et on y insère le cadre pondu en CH2.
A l’inverse, si en ce moment de l’année la CH1 s’emplit de miel, la taille de la CH1 excède la capacité de ponte de la reine.
L’existence de cette CH2 qui permet le mouvement de balancier et participe de la baisse de la densité des abeilles sur le couvain assure une réduction certaine du risque d’essaimage. c’est un des facteurs que j’ai signalé dans mon dernier post dans le retour sur l’article de Janine Kievits où elle décrit les 4 conditions nécessaires pour que l’essaimage se produise. La réduction de la densité des abeilles dans le nid à couvain bloque la stratégie d’essaimage.
Une seconde nouveauté est la création d’une cheminée chaude.
Dans le tronc d’arbre creux, le miel est placé au sommet le pollen et le couvain en dessous. Cet agencement assure une plus grande facilité de concentration du nectar par une évaporation accrue grâce à la chaleur et aux mouvements d’air organisés par le déplacement des abeilles et la forme des rayons.
Cette cheminée chaude sera constituée par les hausses placées sur une grille à reine avec des partitions qui seront à l’aplomb ou presque de celles de la CH1. Plus l’étanchéité entre les partitions sera assurée plus l’effet cheminée chaude sera effectif et rentable. Sans doute faut-il davantage de hausses mais cet agencement est très particulièrement nécessaire lors des première miellées alors que l’on est encore en période froide. Il assure une montée rapide des abeilles dans les hausses et permet d’y mettre le nectar qui, autrement, irait encombrer soit le nid à couvain soit la CH2. D’ailleurs c’est un signe avant coureur du risque d’essaimage si les abeilles n’y viennent pas rapidement.
2 méthodes de conduite des colonies sont proposées
Une classique qui est la copie des pratiques les plus répandues, adaptée à l’usage des PIHPgm. Et une seconde qui reprend la méthode du blocage de ponte que je viens d’esquisser en citant les CH1 et 2. Pour compléter l’emploi original des partitions isolées et réfléchissantes, nous avons présenté une méthode de production d’essaims, d’élevage des reines, de conservation hivernale de reines sur de très petites colonies, de rattrapage de colonies en perdition …
Bonne lecture !
Parlons un peu du travail à faire ce mois-ci
La miellée d’été arrive, il aura fallu un peu soutenir la ponte des reines puisque la ressource florale aura baissé début de juin mais les miellées devraient être profitables car ce printemps arrosé aura permis une belle végétation.
Il faut préparer la fin de saison dominée surtout par la qualité du traitement contre varroa. Autant apporter des compléments alimentaires à partir de juillet sera facile, autant réussir le traitement contre varroa est plus complexe.
Pour ma part, comme pour nombre de professionnels et d’apiculteurs soucieux du travail bien fait, le traitement majeur contre varroa sera fait en absence de couvain pour obtenir le meilleur rendement des acaricides.
Provoquer l’absence de couvain se fait par encagement de la reine durant 21 à 24 jours. Souvent on adopte l’une des cages du commerce, ce qui est pas toujours onéreux mais qui suppose de trouver la reine. Si trouver la reine est compliqué il existe des méthodes pour l’isoler sans la rechercher.
Je vais exposer celle que publia Jean Marie Sirvens et qui est développée également en Allemagne. L’inconvénient de la méthode est qu’il faut disposer d’autant de corps de ruches que l’on a de reines à isoler. Certes c’est un investissement, mais on change de corps chaque année, mesure prophylactique utile. pour le stockage on peut les laisser toute la saison sur un support en plein air avec un toit par dessus, comme pour les hausses.
Encager la reine sert à stopper sa ponte et à traiter la colonie contre varroa avec de l’acide oxalique lorsqu’il n’y a plus de couvain. Les varroas sont en train de se reproduire dans le couvain durant la phase d’expansion de la colonie et à partir de juillet nous entrons dans la période de régression des surfaces de couvain, les varroas vont augmenter en nombre sur les abeilles adultes.
Au terme de l’encagement de la reine, la ponte ayant cessé, les varroas phorétiques (c’est-à-dire adultes) seront tous sur les abeilles et donc seront atteints par l’acide oxalique alors qu’ en cours de reproduction dans les cellules du couvain ils sont à l’abri des traitements.
La méthode classique est l’enfermement des reines dans une cagette ou cage durant 21 jours de manière à laisser naître tout le couvain pour faire le traitement. On attend 3 jours de plus et on fait un second passage d’une spécialité à base d’Acide Oxalique (Apibioxal, Oxybee, Varromed)
On fait cette opération après la dernière récolte soit au 14 juillet pour laisser à la colonie le temps de se refaire une santé et renouveler sa population pour faire des abeilles d’hiver saines et capables de durer jusqu’en janvier date de la reprise de la ponte de la reine.
Matériel : 1 corps de ruche, 2 partitions et 1 grille à reine (notée GR)
1 – Sortir tous les cadres de la ruche un par un et les débarrasser de leurs abeilles en le secouant dans la ruche
2 – Mettre tous ces cadres dans le corps vide et propre
Au passage griffer les cellules de mâles pour en provoquer la destruction, en principe il en reste peu à ce moment de l’année
3 – Laisser dans la ruche d’origine 2 cadres : les plus vieux et les moins chargés de couvain (il en faut un peu pour stabiliser la reine et les abeilles, cela évite l’emballement de la reine), voir sans couvain du tout pour l’un enfermer ces 2 cadres entre 2 PIHPgm pour créer un espace chaud où viendra se réfugier la reine
4 – Poser sur le corps 1 GR puis le corps avec tous les cadres sans abeilles : la reine est automatiquement en dessous. Réduire l’espace vide des deux cadres restés dans le corps inférieur avec une PIHPgm ou remplacer ces 2 cadres par des cires gaufrées.
Refermer. En quelques heures toutes les abeilles nourrices retourneront vers leur couvain seules resteront en bas quelques abeilles avec la reine et les butineuses.
5 – 22 jours après il n’y a plus de couvain en haut (s’il restait des cellules de mâles attendre 25 jours)
En bas la reine a pondu les deux cadres, comme il n’y a plus que ces 2 cadres avec du jeune couvain, les varroas s’y précipitent.
Inverser les 2 corps sur le plateau de sol. Secouer les cadres avec la reine dans le corps propre avec le couvain. Retirer le corps initial et le mettre à nettoyer.
Ces 2 cadres seront détruits (congelés 48h au moins ou brûlés ou mis au cérificateur solaire) car ils sont à remplacer et bourrés de varroas.
Faire le traitement à l’AO (Oxybee de préférence ou Apibioxal ou Varromed,) 5 ml par inter-cadre occupé
6 – Surveiller le redémarrage de la ponte et la qualité du couvain dans les 3 semaines par un apport de sirop immédiatement 250 ml peuvent suffire voire plus, avec des produits protéinés et régulièrement en cas de canicule
Intérêt de la méthode
– Simplicité et rapidité de la mise en œuvre car pas de recherche de la reine
– Visite complète des colonies et suivi de leur état sanitaire
– Au décagement, la reine étant sur 2 cadres peut être trouvée facilement et mise de côté
– pour le dégouttement sans l’inonder avec l’AO
– ou pour en changer
– On renouvelle 2 cadres et on nettoie les corps chaque année, mesures prophylactiques importantes
– Pas de risques connus
Inconvénient : posséder autant de corps de ruches vides que l’on a de ruches en exploitation
C’est une méthode très utilisée pour les petits ruchers
Ce mode de traitement de varroa à cette période de l’année assure une bonne élimination du parasite à un moment stratégique, celui de la préparation des abeilles d’hiver quidevront être saines, bien nourries, riches en corps gras.
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