On n’avait pas vu une telle hécatombe tant du côté des productions que du côté des colonies.
Il faut remonter au début des années 1980 pour retrouver une situation de ce type. C’était avant varroa et avant les néonicotinoïdes … c’était le bon temps ?
Les colonies sont effondrées si elles ne furent nourries artificiellement et après des nourrissements massifs pas sûr que les abeilles produites soient de belle facture. Probablement furent-elles carencées en protéines, leurs capacités nourricières comme cirières et leur durée de vie s’en ressentiront.
Quoi qu’il en soit il y a fort à parier que les récoltes de début de l’été seront modestes si on arrive à en faire.
Alors que faire ?
C’est la loi de la nature, l’apiculture n’ayant jamais pu industrialiser sa production pour limiter au mieux les effets de la météo et du climat, nous en sommes réduit à vivre ce que « nature » nous impose.
C’est d’ailleurs une des vertus pédagogique de cet art, l’apiculture nous apprend à travailler sur la durée. Ce que nous faisons aujourd’hui portera ses fruits l’an prochain, si Dieu le veut ! Enfin la météo.
Nous sortons de la période des fêtes des rogations, coutumes religieuses anciennes pour évacuer du territoire rural les forces maléfiques. Depuis l’aube de l’humanité cette période de l’année est à haut risque pour les cultures et on lance des suppliques faute de mieux !
Eh bien le mieux sera de faire des essaims artificiels pour renouveler le cheptel et l’accroître si on le souhaite.
Faire des essaims artificiels
Quo de plus simple en effet, puisque chaque œuf dans des cellules d’ouvrières de moins de 36 heurs peut donner des larves élevées soit en reine soit en ouvrière. Toute colonie nouvellement orpheline commence par élever. Deux conditions que n’importe quel amateur peut réunir artificiellement.
Le matériel
Du sirop, des ruchettes autant que de reines à fabriquer, des partitions réfléchissantes 2 par ruchette, des pâtes protéinées et si on en possède des cadres bâtis vides. Et bien sur des cadres de couvain ouvert.
La méthode
La ou les ruches à reproduire (la ou les bonnes colonies selon vos critères de choix) seront nourries de 250 à 300 ml de sirop 30% sucre et 70% d’eau tous les jours ou plusieurs fois par semaine ou une seule fois selon vos disponibilités. Si une miellée arrivait qui encombre le nid à couvain de nectar cesser de nourrir. Il faut pousser la ponte de la reine par ces nourrissements réguliers qui simulent une miellée.
Une fois la ponte fort nourrie, choisir un cadre de couvain ouvert et fermé, de préférence avec des œufs. Encore faut-il les voir, si impossible prendre un cadre où couvain fermé et couvain ouvert sont à peu près à égalité en surface de manière à ce que des œufs puissent s’y trouver. Lorsqu’une grande surface de couvain ouvert possède une partie où l’on n’y voit rien sans doute y a -t-il des œufs.
Mettre dans une ruchette ce cadre avec toutes ses abeilles plus celles secouées d’un cadre de couvain fermé. Pour ne pas faire tomber les abeilles du cadre à coté de la ruchette, le faire tomber dans la ruchette vide et terminer en le secouant dans la ruchette et non au dessus. On risquerait d’arroser le sol en abeilles.
Le flanquer de deux partitions réfléchissantes pour optimiser la température das la ruchette, s’il fait chaud ajouter un nourrisseur cadre avec de l’eau, l’humidité favorise l’élevage des larves et la production de gelée royale requière beaucoup d’eau.
Mettre cette ruchette dans un autre rucher pour éviter la dérive ou le dépeuplement de ce petit essaim. Poursuivre le nourrissement mais avec des pâtes protéinées ce qui accroit la quantité de gelée royale chez les nourrices.
Attendre. Attendre trois semaines pour voir les cellules royales naturelles ouvertes, éventrées, rongées… signe qu’un élevage royal eut lieu. Il ne doit plus y avoir de couvain fermé et lorsque du couvain fermé apparaitra alors il sera opportun de rechercher la reine, de la marquer.
Puis ajouter des cadres bâtis, poursuivre le nourrissement avec du sirop 50/50 et en alternance des pâtes protéinées pour accompagner la ponte de cette reine et normalement en septembre cet essaim sera sur 3 cadres de couvain et quelques provisions. Il sera possible de faire une réunion de cet essaim avec les ruches de production dont on souhaite changer les reines. A cette époque la régression des colonies rend possible la recherche des reines. Détruire la reine à changer, enlever les cadres vides ou peu pleins du corps et placer à côté cet essaim en collant les cadres de couvain contre ceux de la ruche à remèrer. Avec un bon nourrissement la cohabitation sera rendue plus aisée.
Faire la pâte protéinée
Du pollen frais serait idéal mais qui en possède sous la main ? Le substitut employé est la levure de bière lyophilisée, inactivée. Le sucre doit être un sucre pulvérulent de type sucre glace mais sans amidon. C’est le sucre des pâtissiers pour faire les fondants à froid.
Nous utilisons les produits de la gamme Royal Care. dont la recette de la pâte hyper protéinée marche bien.
1 k de sucre Beefondant, 100 g de levure de bière, 100 ml d’eau et 50 g de miel
Mélanger sucre et levure de bière à sec et à part eau et miel, ces mélanges réalisés, ajouter l’eau miellée au sucre et protéines.
Ajouter un peu de sucre si on souhaite une pâte moins collante ou ajouter 20 g d’eau pour une pâte plus molle.
Donner sur la tête du cadre des pâtons de 100 g.
Et après ?
Si l’objectif est de multiplier les essaims pour l’année prochaine, il faut ajouter des cadres de miel aux 3 cadres de couvain; Avec les partitions réfléchissantes il suffit de mettre autant de cadres de miel que de cadres de couvain plus 1. Sans les partitions réfléchissantes il en faut au moins 2 de plus
Pour l’élevage des reines
Cette période très particulière a conduit à observer la chose suivante.
Pour assurer le développement des cellules royales au delà des 24 première heures il faut apporter environ 50 à 80 g de pâte hyper protéinée par cellule royale élevée. Pour 50 CR en élevage nous avons apporté 4 k de pâte au rythme d’1 k par jour. Nous avons introduit ces cellules en essaims sur un cadre au bout de 4 jours de développement dans un starter sans couvain très peuplé en nourrices tel que décrit dans l’ouvrage de Jos Guth de 1990 au SNA sur l’élevage des reines. Ajouter, non pas un cadre bâti vide empli d’eau, mais un nourrisseur cadre rempli d’un litre d’eau et maintenu plein durant les 4 jours. C’est spectaculaire, les conditions environnementales sont défavorables à souhait, les cellules sont magnifiques.
Pingback: philippe
Pingback: Jean RIONDET
Pingback: Philippe
Pingback: Jean Riondet
Pingback: REVOL
Pingback: Jean RIONDET
Pingback: REVOL
Pingback: Jean RIONDET
Pingback: Maigret
Pingback: Jean Riondet
Pingback: didier
Pingback: Jean Riondet
Pingback: mommeja jean-luc
Pingback: Jean RIONDET
Pingback: Pascal
Pingback: Jean RIONDET
Pingback: S. b.r.
Pingback: Picaud
Pingback: Kournaix
Pingback: Jean Riondet
Pingback: Rob D
Pingback: fournier
Pingback: Jean Riondet