Mon retard dans l’écriture de ce post m’aura évité de supputer ce qui se passera aux saints de glace. Moment de perturbations météo qui nous amène souvent de la pluie et du froid.
Dans mon coin au sud de Lyon, dans la Métropole et dans la vallée du Rhône la conjonction des circulations d’air entre la vallée du Giers et celle du Rhône, les acacias sont soit gelés, soit asséchés par les 2 vents dominants du Nord et du Sud et parfois ils son rincés! L’acacia c’est habituellement tous les 7, 8 ou9 ans. Pour les ruchers plus en hauteur l’acacia commence et pour ceux qui ont eu un peu d’eau, le nectar dégueule. Ce sont le plus souvent des lieux où l’acacia est assez souvent au rendez vous.
Cette année les acacias sont en fleurs, pas très gorgés d’eau mais au final suffisamment pour que les hausses se soient remplies. Les fruitiers ont bien donné, le colza aussi.
Les premiers pots, pur colza, sont tirés et cristallisés durs comme du béton ! Et comme souvent il est peu operculé on craint qu’il ne contienne trop d’eau ; si tel est le cas, dans les 4 à 6 mois suivants il fermente.
La cristallisation est un processus physique naturel. Il est lié à la composition des sucres, à la température. Il peut être soit provoqué soit accompagné lorsque du colza en particulier s’y trouve pour qu’au cours de sa réalisation, les cristaux de sucre ne s’encastrent fermement entre eux. Avec un brasseur qu tourne très lentement 5 minutes deux fois par jour durant 4 à 7 jours, on induit la cristallisation au format des cristaux du miel de colza. On obtient un miel crémeux.
Se reporter pour les détail de la mise en œuvre à https://www.m-elevage.fr/miel%e2%80%af-maitriser-la-cristallisation/.
Sur Youtube les vidéos de Fred l’apiculteur et de Céline Gobin donnent de bons conseils pour obtenir un miel crémeux.
Récolter une première fois
C’est la fête du printemps pour l’apiculteur, encore faut-il être strict sur la levée des hausses pour éviter de se retrouver avec des abeilles dans la miellerie ou dans la cuisine !
On est en fin de miellée voire déjà en famine, les abeilles rôdent partout elles auront tôt fait de retrouver les hausses , dan la voiture, sur la remorque, dans le lieu de l’extraction. La levée des hausses doit être faite dans cet esprit du risque de pillage que l’on peut occasionner.
Travailler avec des chasses abeilles est une bonne solution. Aux produits du commerce ajouter une baguette de 25 à 50 mm pour doubler le volume sous le chasse abeille, donc sur le corps, de sorte que la masse d’abeilles qui quittera les hausses ait la place pour rester dans la ruche.
Mettre le chasse abeille la veille de sorte que le lendemain matin tout le monde soit descendu dans le corps. S’il reste beaucoup d’abeilles, du couvain est généralement présent.
C’est une opération assez simple s’il n’y a qu’une seule hausse, plus compliquée avec deux et quasi impossibles avec 3. Le lève ruche dont le modèle Scalapi en aluminium est un outil incontournable.
Décoller le corps des hausses, faire basculer la ou les hausses glisser le plus loin possible le chasse abeilles, mettre les hausses à plat sur le chasse abeille puis tout positionner correctement par glissage des éléments les uns sur les autres. C’est plus facile à écrire qu’à réaliser !
La méthode traditionnelle pour sortir les abeilles des hausses se fait avec une balayette, rapidement engluée de miel elle colle autant d’abeilles qu’elle permet d’en chasser. Secouer les cadres permet deux choses la première évacuer les abeilles ce qui est l’objet premier, mais également pour les cadres peu operculés de vérifier la viscosité du miel. Si des gouttes tombent du cadre, le nectar est imparfaitement concentré, ce n’es pas du miel il est encore nectar.
Si rien ne tombe on considérera que c’est du miel. Le mieux serait de contrôler avec un réfractomètre. Le coût en est modéré et permet d’éviter quelques mauvaises surprises.
Une troisième solution et le souffleur à feuilles. Il devra être de forte puissance, il projette les abeilles en l’air, elles se regroupent sur la face avant de la ruche. Comme shootées elles ne sont pas agressives et on peut enlever un grand nombre de hausses sans produire un bazar pas possible dans le rucher. Ce qui est le cas avec la sortie des abeilles à la balayette dans chasse abeilles.
La limite du jeu est le risque de jeter la reine à terre si elle se trouvait dans les hausses celles-ci ayant été posées sans grille à reine. Pour certains c’est un remèrage recherché avec la dernière récolte en juillet.
Vous l’aurez compris on n’enfume pas ou le moins possible, le miel sentirait la fumée ce qui n’est pas encore la mode.
Pour qui ne peut lever aisément ses hausses, une bonne réponse consiste à aller chercher plusieurs fois par semaine les cadres operculés et les extraire au jour le jour avec un petit extracteur 4 cadres. Solution possible si on en a le temps et si les ruches sont dans le jardin ! Mais des apiculteurs moins solides que du temps de leurs premiers pas en apiculture peuvent ainsi continuer leur passion.
Pour donner aux abeilles l’espace nécessaire après le retrait des hausses certains préfèrent mettre des demi hausses pour faire classe on les appelle « Food Chamber » ça ne fait qu’un accessoire de plus sauf si on en a plusieurs usages : pour de petites miellées, pour mettre sur les corps avant la grande miellée ce qui peut limiter l’essaimage donner à la reine un espace de ponte qui la bloquera plus bas lors de la mise en place des hausses, mais ça ne marche pas à tous les coups, pour faire une réserve d’hiver de miel sur les corps ou créer un espace supplémentaires sous les corps … bref, on peut ne jamais cesser de stocker du matériel.
L’extraction
Elle se fait dans un lieu propre, avec un sol couvert d’un polyane de chantier de peinture sinon les incrustations au sol de cire et de propolis sont difficiles à retirer.
Une fois les hausses rentrées, laisser le local bien fermé tant les abeilles auront vite repéré ce lieu grâce à leur puissant odorat.
L’idéal est vraiment de faire l’extraction le jour de la levée des hausses. Le miel est encore chaud donc très liquide il sortira rapidement, presque instantanément. Un extracteur éléctrique est utile mais dans une zone sans electricité avec un générateur solaire par exemple.
Avant d’extraire il faut désoperculer pour mettre le miel à nu. C’est minutieux si on a des rayons en creux en surépaisseur… Avec des hausses à 1 cadre de moins que le corps les rayons sont assez bien construits on se trouve parfois avec d’importantes surfaces d’opercules sous les bords du cadre, il faut utiliser la partie courbe du couteau à désoperculer pour les enlever. Avec des hausses ayant 2 cadres de moins la désoperculation ne pose aucun problème on coupe « à ras du bois » avec le couteau, les machine automatiques sont totalement efficaces, mais on a un gros volume de miel et d ‘opercules dans le bac à désoperculer. Il faudra soit faire égoutte ce magma soit le centrifuger dans une machine puissante et donc couteuse. La solution des sacs pour les essorer dans l’extracteur est un pis aller.
Il est préférable de traiter à part ce miel issu de la désoperculation, on peut craindre que les ferments qui auraient pu se développer sur la cire des opercules soient des facteurs ultérieurs de fermentation du miel.
Une fois désoperculés, les cadres sont mis dans l’extracteur, radiaire pour les plus courants aujourd’hui et parfois tangentiels fort utiles lorsque le miel est visqueux ou en cours de cristallisation.
Tourner pas vite mais longtemps évite la fatigue et la casse des rayons surtout avec les cadres filés à l’horizontal.
Filtrer le miel à la sortie de l’extracteur avec un tamis à deux étages, mettre une étamine à jambon fixée au sommet du fût pour retenir le maximum de particules de cire et devoir retirer un minimum de miel avec la « crasse » qui surnagera la décantation faite.
Acheter un extracteur et le matériel d’extraction
L’extracteur est un objet onéreux et qui sert peu de jours dans l’année et occupe une bonne place toute l’année. C’est un point à envisager avant de se laisse séduire par une machine rutilante ou par une occasion d’enfer. La cuve sera en inox et pour être durable il faut que la cuve soit cerclée d’acier et les pieds fixés solidement sur ces cerclages (l’extracteur peut durer une vie). Si on choisit un matériel à moteur (ce qui en double le prix souvent) préférer un moteur à variation de vitesse par déplacement des enroulements. Je n’ai jamais vu de pannes avec ces moteurs alors que j’ai connu des pannes sur les variateurs électroniques.
Le bac à désoperculer peut être de grande taille mais pour gagner de la place un petit support sur un seau c’est un « Comb capper » ou « Caplast » selon les fournisseurs. Très peu onéreux et facile à ranger.
Préférer les maturateurs en plastique de taille réduite pour être manipulables avec des robinets démontables, par contre pour de grands volumes les choisir en acier inox au format des défigeurs, sur la durée et en multipliant les extractions il arrive un jour que l’on soit face à un fût cristallisé !
La décantation et la mise en pots
Une fois le miel dans le fût, on le laisse reposer quelques jours pour que remonte à la surface les bulles et les micro particules résiduelles de cire. On peut laisser le miel plusieurs semaines dans un récipient fermé.
Il ne perdra pas de son humidité, il peut plutôt en prendre. La viscosité du miel interdit de rapides mouvements en interne seuls l’air te la cire remonteront. Plus on attend plus le miel sera débarrassé de ses impuretés. Mais avec le miel de printemps, dans les zones de colza, plus on attend plus la cristallisation dans le fût sera certaine. Avec une présence quasi exclusive de ce miel la mise en pots sera faite dans les 48 h.
Avant la mise en pot écumer le sommet pour récupérer au final le plus de miel possible. Une solution consiste à déposer sur la « crasse » une ou plusieurs feuilles de papier sulfurisé et en les retirant promptement on enlève tout ce qui a collé la feuille. En deux ou trois passages au maximum on a récupéré la mousse et le miel sera totalement mis en pots.
Le miel est un produit de luxe tant il demande de travail et de connaissances. C’est un pur produit de la nature. Les pots en verre donnent la meilleure image du miel qui soit. Il en existe tant de modèles et de volumes très variables.
En cas de vente, sur l’étiquette le poids doit être indiqué dans un intervalle d’autant plus étroit que le poids est faible, mais il doit être juste sur un lot de pots. Par exemple, si on met 985 g de miel dans un pot étiqueté 1kg, d’autres pots devront contenir 1015 g, de sorte qu’en moyenne sur le lot ce sera 1000 g. Ceci pour éviter que le consommateur ne soit lésé par un sous dosage systématique. Il fat apprendre à lire ce genre de texte. Les mentions sur l’étiquette sont codifiées « pur miel » est interdit puisque le miel est la dénomination d’un produit issu de la seule activité des abeilles sans ajout d’aucun ingrédient par l’apiculteur. « Miel de fleurs » est autorisé par différence avec les miellats qui ne sont pas des miels de fleurs mais des exsudats de pucerons.
Un petit tour chez DGCCRF vous occupera une soirée de spleen :
https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Etiquetage-du-miel
Pour la fin
Après la récolte et en attente de ce qui se passera sur la miellée à venir, apporter si besoin 2 l de sirop léger par colonie, ajouter 200ml de sirop enrichi de Nozevit, Beestrong ou Hive Alive qui améliorent l’état intestinal des abeilles. Traiter à l’acide oxalique avec de l’Oxybee ou Varromed ou Apibioxal. Ce dégouttement n’a pas un effet absolu contre varroa il ne détruit que les varroas adultes présents sur les abeilles, leur descendance en reproduction dans le couvain ne peut pas être atteinte, mais la baisse de la pression de ce parasite sur les abeilles ne peut être que bénéfique. Remettre les hausses encore miellées sur les ruches pour la suite de la saison.
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