Avec les fêtes dans la sobriété il devient urgent de se mettre aux fabrications maison j’ai testé des recettes de pain d’épices et j’ai trouvé une solution assez acceptable.
Dans la revue La Santé de l’Abeille dont j’assure pour quelques mois encore le pilotage du comité éditorial, nous allons publier une série d’articles issus du congrès de la Fnosad à Périgueux. Une collection d’interventions de très haut niveau.
C’est aussi l’époque du salon SIMAPI en Avignon les 17, 18 et 19 novembre prochain totalement consacré au matériel. J’y serai pour présenter l’ouvrage La Ruche Basse Consommation d’énergie
Et pour le mois de novembre quelles actions ?
Nous entrons dans la période où les ruptures de ponte commencent à se manifester. Ce sera le moment de traiter varroa avec l’acide oxalique.
Pourquoi évoquer ce traitement maintenant ? D’habitude on préconise le traitement entre Noël et le jour de l’an. Mais on observe des ruptures de ponte plus précoces et des reprises de ponte dans la foulée en décembre. De sorte que l’efficacité des traitements avec couvain chute drastiquement.
L’arrêt de ponte des reines est certes lié à la fraicheur du temps mais surtout à l’absence de rentrées de pollen, à la baisse de la durée de l’ensoleillement, mais également à la qualité des abeilles. Il est acquis que les lignées sont plus ou moins pressées de faire cesser la ponte de leur reine, c’est un fait souvent observé par tout apiculteur un peu observateur qui constate la constitution de belles couronnes de miel autour des nids à couvain.
Les ruptures précoces de ponte sont également le fait des colonies en bonne santé. Un peu comme si une santé précaire poussait les colonies à maintenir le plus longtemps possible la ponte de leur reine pour assurer un renouvellement plus rapide de leur population. Ce fait nous renvoie vers l’exigence de travailler nos colonies dans le sens d’une lutte sans merci contre varroa et de leur apporter les meilleures conditions possibles en matière alimentaire.
Une manière de saisir le moment de la rupture de couvain est l’emploi des capteurs de température dans les ruches et si elles ont été correctement resserrées entre les PIHP comme nous le conseillons en ruche RBC, le nombre des capteurs est très imité et le résultat fort probant.
Notre prochain webinaire du jeudi 30 novembre portera sur ce thème avec Sylvie Clerget et Bernard Verneyre qui utilisent ces outils depuis plusieurs années déjà.
Capteurs et balances, des outils prédictifs en apiculture ? Avec Sylvie Clerget et Bernard Verneyre
https://us02web.zoom.us/j/85648550040?pwd=MloyaTE4RVFaZElvTGFwdUpLdlpzQT09
à 20h30 ouverture de la salle virtuelle, 20h45 début des échanges
Côté Varroa : le Varroxal vient d’obtenir une AMM. C’est de l’acide oxalique pur, utilisable en sublimation sans risquer de détériorer les évaporateurs comme c’était le cas avec les spécialités disponibles jusqu’alors. La présentation sous la forme de sachets de 2g sera particulièrement appréciée des propriétaires de peu de ruches. Une présentation en flacons de 75g et davantage à terme sera adaptée aux grands ruchers. Dommage que le prix ne soit vraiment attractif…
Le congrès de la FNOSAD à Périgueux
C’est un congrès qui a lieu tous les 2 ans, par alternance avec celui de l’apiculture organisé par le SNA ou par l’UNAF. Créée dans les années 1960 la FNOSAD a pour vocation de traiter des questions sanitaires au de là des intérêts économiques des apiculteurs défendus par les syndicats. Que l’on soit professionnel ou amateur, petit producteur ou pluri-actif, apiculteur de métier ou de loisir… les maladies des abeilles sont les mêmes et les règles propres à la production d’une denrée alimentaires identiques pour tous. Il y va de la sécurité sanitaire pour le consommateur et de la qualité sanitaire de l’environnement pour tous les apiculteurs. Des traitements approximatifs contre varroa et tout le secteur du rucher est infesté du fait des pillages, de la dérive, des échanges de mâles entre colonies et ruchers.
Périgueux fut un grand moment d’échanges autour d’une série impressionnante de conférences et de conférenciers prestigieux :
Etienne Bruneau (Copa Cogeca), Marc Edouard Colin (Vétérinaire Docteur es sciences), Julie Hernandez (biologiste Univ de Neuchatel), Freddie-Jeanne Richard (Maitre de conférences Université de Poitiers) , Alain Chevalier (Ong APIFLORDEV), Jean-Jacques Négrier (Chambre agriculture Dodogne), Martin Dermine (vétérinaire Pesticide Action Network Europe), Liliana Cirillo (Apicultrice asso Aprocal Calabre), Janine Kievits (géologue, apicultrice, membre fondatrice de Beelife) , Martin Giurfa (Professeur des Universités, neuroscience), Quentin Rome (Chargé de mission responsable des collections Formicidae et Vespidae MNHN) , Michel Pottiez (Vétérinaire), Sacha d’Hoop et Julien Duwez (chefs de projet Arista Bee Research Belgium), Hugues Mouret (Naturaliste, directeur de l’asso Arthropologia), Louis Pfister Président de la FNOSAD et apiculteur professionnel.
Évidemment on a parlé d’abeilles, mais aussi d’autres pollinisateurs et de la concurrence entre eux. Mythe ou réalité ? C’est donc de la biodiversité dont les congressistes ont entendu parler. De la diversité des pollinisateurs et des abeilles sauvages, de leur protection et des réglementations sur les pesticides au niveau européen, de l’agroforesterie et de l’importance des stratégies sur l’environnement alimentaire des abeilles, de la régulation thermique et hydrique du nid à couvain, de l’effet des pesticides sur la fertilité des reines et de la communication chimique chez les insectes. Évidemment Varroa, Vespa velutina et Aethina tumida se sont invités à la table des conférenciers, pour une meilleure connaissance de la relation entre la biologie de l’abeille et de ses prédateurs, pour développer des stratégies de lutte contre varroa combinant chimie méthodes biotechniques et recherche d’abeilles tolérantes à varroa.
Ce fut un congrès riche en perspectives qui attira nombre d’apiculteurs soucieux de comprendre ce qui se joue avec la dérive du climat, les arrivées de nouveaux prédateurs, un congrès à destination aussi de tous les formateurs en rucher école. Nos pratiques anciennes sont mises à mal. Comment former les nouvelles générations d’apiculteurs dans un environnement qui se transforme aussi vite ?
Autre réunion d’apiculteurs du 17 au 19 novembre autour de la question des matériels, classiques et innovants, produits alimentaires pour abeilles, cosmétiques, produits de la ruche…
https://simapi.labeilledefrance.com/billetterie-avignon/
j’y serai pour présenter notre ouvrage le samedi 18 novembre matin à 10h30
Trois innovations lyonnaises y seront présentées,
l’enfumoir Zephyr de NumericBees qui règle le problème de l’enfumoir qui, trop souvent, ne fume qu’au terme des visites de ruches;
le cadre à barrettes de Gérard Vaysse qui supprime le besoin de cire gaufrée pour faire construire les rayons;
l’application Apimoov qui reste, à ce jour, la seule solution innovante et opérationnelle pour enregistrer à la voix sur notre smartphone les observations que nous faisons dans nos ruches, donc sans engluer de cambouis apicole notre appareil et sans besoin de réseau.
J’y serai pour faire une conférence de présentation de notre ouvrage le samedi 18 novembre matin à 10h30 et des signatures d’ouvrages sur le stand de l’Abeille de France
Et si on faisait du pain d’épice pour Noël ?
C’est un produit des temps froids, qui se conserve, les recettes sont multiples et parfois délicates à réussir.
Le pain d’épices est un pain comme son nom l’indique. Donc à la base c’est de la farine, de l’eau, du miel, des épices et une fermentation naturelle de la pâte avec son levain. La difficulté est d’obtenir un produit fini un peu moelleux. Autrefois le mélange miel farine était laissé au repos 3 mois durant lesquels les enzymes du miel cassent les molécules d’amidon ce qui assure le moelleux recherché. Un de mes collègues laisse reposer la pâte 2 semaines au frigo pour gagner en moelleux. Il remplace l’eau par du lait.
Une solution consiste à incorporer des œufs et du beurre, on s’éloigne du pain, on se rapproche du cake.
Pour ma part j’ai pris un chemin de traverse, j’ajoute un peu de beurre.
Je fais un mélange miel sucre, car j’ai constaté que le miel seul donne souvent un résultat collant, le mélange farines de seigle farine de froment à part égale me donne satisfaction du point de vue de la fermeté du résultat. J’utilise une farine de seigle complète et une farine de froment issue de l’agriculture biologique réalisée dans une exploitation équipée d’un moulin. Cette farine est semi complète T80. Ce mélange donne une pâte dense qui retient bien l’eau.
Pour les épices soit j’utilise un mélange tout prêt soit je le réalise moi même selon que je souhaite augmenter le parfum d’anis soit celui de l’orange… chacun modèle son parfum.
Les ingrédients pour 10 pains de 250g :
Eau 800 ml
miel 600 g
sucre (cassonade ou vergeoise, muscovado ou rapadura) 400g
farine de seigle 500 g
farine de blé 500 g
sel 1/2 cuillère à café
beurre 150 g
épices + 4 sachets de sucre vanillé
bicarbonate de sodium 20 g
poudre à lever 4cc
poudre à lever et bicarbonate peuvent être avantageusement remplacés par un levain naturel, si vous savez le conduire…
Préparation des épices
porter l’eau à ébullition, ajouter les épices puis éteindre le chauffage et laisser infuser plusieurs heures jusqu’au refroidissement complet : cannelle 1cc, muscade moulu 1cc, gingembre une pointe (1/4 de cc), 10 clous de girofle, badiane moulue 2cc ou 25 étoiles de badiane… on peut ajouter du concentré d’orange ou remplacer l’eau par du jus d’orange…
filtrer puis ajouter le sucre et brasser jusqu’à sa dissolution complète.
Préparation de la pâte
mélanger la farine de froment et le miel laisser reposer une nuit. Le pétrin mécanique est appréciable
ajouter le bicarbonate dans la préparation épicée, bien mélanger et ajouter à la pâte
puis apporter la farine de seigle et le beurre fondu
le mélange bien acquis ajouter la poudre à lever et brasser à nouveau (la poudre à lever se mélange en fin de préparation car la réaction chimique avec le bicarbonate dégage du gaz carbonique qui assure la levée de la pâte et elle est moins efficace si la poudre à lever et le bicarbonate sont mis tôt dans le mélange, le gaz ayant le temps de s’échapper)
Cuisson
le four est mis en chauffe lors de la préparation finale à 180°c
répartir cette pâte dans des barquettes, des moules par 250 g
enfourner et réduire la température du four à 140°c
cuisson environ 1h
si le volume de pâte à cuire est plus important la durée de la cuisson sera augmentée, en fonction des réglages du four la température peut être augmentée jusqu’à 150°c mais plus la température est élevée plus la différence de cuisson entre l’intérieur et l’extérieur est importante.
Après la cuisson
faire refroidir les pains et les enrouler rapidement dans du film alimentaire pour qu’ils conservent leur humidité. Ils gagnent en parfum au fil des jours.
On notera que la quantité d’eau est optimale si les pains restent bombés, s’ils s ‘affaissent c’est le signe que la quantité d’eau est trop importante et les gaz se sont échappés rapidement
On peut ne mettre que du seigle qui est moins riche en gluten que la farine de blé classique mais de ce fait retient moins l’eau dont il faut légèrement en augmenter la quantité.
Si vous possédez un four à vapeur elle assurera aux pains une meilleure conservation de leur eau, sinon vous pouvez mettre dans la lèche frite de l’eau chaude au moment d’enfourner.
Bref de nombreux essais sont nécessaires pour réussir un pain d’épices à sa convenance !
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