Octobre 2013 c’est le début de la morte saison

Avant toute chose, pour les nombreux lecteurs de la région de Lyon qui m’interpellent sur les dates du cours d’apiculture 2014, les voici :

  • Vendredi 14 et 21 février, 21 et 28 mars, 4 et 11 avril, 16 mai  le lendemain, les samedis après midi à partir de 14h30 travaux pratiques au rucher.
  • Le cours d’élevage des reines aura lieu les 20 et 21 juin puis les 27 et 28 juin.

Je vous enverrai les documents d’inscription sur demande par mail  « lesamisdesabeilles@gmail.com »

Chaleur et fraicheur alternent

Ces belles journées permettent encore quelques visites, réunions de colonies faibles, voire remérages avec des reines d’élevage. En effet on a moins de supersédures à ce moment là, mais si cela arrivait la nouvelle ne pourrait être fécondée. Malgré ce risque, j’ai moins d’échecs en procédant ainsi.

J’ai également redonné un petit coup de sirop concentré pour des colonies plutôt pourvues en couvain mais pauvres en miel. les autres ont eu du sirop léger pour tenir la ponte de la reine. A cette époque je mets des sirops de qualité c’est à dire riches en fructose et pauvres en maltose. Ils sont plus digestes, sollicitent moins le système digestif des abeilles. Une année en ayant utilisé des sirops sans maltose composé de glucose, fructose et saccharose, j’ai  observé des constructions jusqu’en octobre. C’est dire si la qualité nutritionnelle importe en apiculture, nous n’y sommes pas assez sensibles trop souvent.

abeil

Toutes les ruches sont équipées de réducteurs d ‘entrée pour éviter les visites des musaraignes et des lézards.  Les plateaux de sol ouverts empêchent les lézards de s’installer et de consommer les abeilles les unes après les autres tout au long de l’hiver. Les réducteurs d’entrée évitent les musaraignes qui font un nid dans les rayons et mangent du miel et du pollen. leur urine repousse les abeilles, elle est également porteuse d’agents infectieux.

Je laisse les plateaux de sol aérés sur toute leur surface, mais je pose une hausse vide ou l’équivalent entre le plateau de sol et le corps, cette surélévation réduit les turbulences du vent et laisse un espace pour des constructions printanières si je tardais à poser les hausses, ces constructions surnuméraires plutôt faites de cellules pour faux bourdons permettent de couper des rayons pleins de couvain et de varroas.

Il est très important de peser toutes les ruches de chacun des ruchers. Le plus simple, à mon sens, est d’acheter un peson à ressort de bonne qualité doté d’une échelle de mesure haute et très lisible,  on trouve des pèses valises électroniques qui conviennent bien mais ce sont les piles qui feront défaut un jour. Le poids à mesurer sera de 30k au maximum. La pesée se fera par l’arrière en vissant une grosse vis dans la caisse ou dans le plateau de sol, à laquelle on accrochera le peson au bout d’une chaine ou d’une corde. En soulevant la ruche avec cet agencement , la pesée obtenue est d’environ 50% du poids total. Un bon hivernage est assuré si la ruche possède au moins 30 k de miel, ce qui pour une ruche Dadant 10 cadres avec un toit en tôle donne environ 20 k en pesée arrière. Toute ruche inférieure à ce poids actuellement doit faire l’objet d’un suivi rapproché. A moins de 14 k la colonie devra être nourrie au candi dès maintenant. Pour avoir de bonnes colonies de production, il faut viser qu’il reste encore 15 k de miel début avril dans les zones de plaines, les ruches en pesée arrières devront être à ce moment là à 14 k environ. Le poids sera noté sur le cahier de suivi ou sur le toit de la ruche. Les apports à prévoir seront du candi en cette période de froid.

A l’atelier

La conservation des hausses ne nécessite plus de surveillance, les piles bien ventilées n’attirent pas les teignes et si on les tiens fermées dans un garage, le fait de les avoir désinfectées deux fois  à 10 jours d’intervalle à à la mèche soufrée suffit (se reporter aux commentaires et réponses dans le billet « Juillet 2013 bis ». Par contre pour lutter contre Nosema on peut faire évaporer au sommet des piles bien closes de l’acide acétique pur dit « glacial », une dizaine de ml dans une coupelle en verre ou céramique posée sous le toit assure l’évaporation. Attention l’acide détruit les fils de  fer, fait rouiller les clous, seuls les cadres filés inox résisteront à ce traitement.

Le rangement de tous les matériels fragiles sera accompagné d’une bonne désinfection à base d’eau de javel pour faire au plus simple.  La dilution étant d’un berlingot dans 1 l d’eau. En effet les bactéricides, virucides, fongicides très efficaces et stables dans le temps sont ceux utilisés en laboratoire alimentaires, dans les blocs opératoire ou pour la désinfection des outils de chirurgie, ils sont souvent  à base de Chlorure de Benzalkonium mais un peu difficile à se procurer. les plateaux des ol plastiques seront brossés avec un passage au nettoyeur haute pression, puis brossés avec une solution chaude de cristaux de soude (carbonate de soude) à la dose de 30 g par litre d’eau. Portée à ébullition cette solution appliquée au lave pont sur les pièces plastiques permet de les chauffer et d’améliorer la dissolution des cires et propolis sans risquer de les déformer.

Les vêtements seront nettoyés et rincés à l’eau de javel durant au moins 10 minutes à la concentration indiquée plus haut. Les gants seront en caoutchouc et nettoyés de même. Proscrire les gants en cuir. Si vous craignez les piqûres, sélectionnez des races douces et ne reproduisez que des colonies calmes. C’est plus efficace que des harnachements de cosmonautes.

Les vieux cadres seront détruits par le feu ou mis à la poubelle direction l’usine d’incinération. Ce sont des nids à bactéries, champignons, produits chimiques anti-varroas. Viser la destruction de trois cadres de corps ayant contenu du couvain chaque année. C’est une des meilleurs prophylaxie.

Bon Travail !

Jean RIONDET

 

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

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