Octobre le froid arrive à petits pas

installer-un-premier-rucherAprès un mois de septembre très chaud et peu pluvieux, les floraisons ont été très variées selon les lieux. La renouée du Japon qui offre de belles miellées aura bien donné ici et rien là. Le lierre avec ses apports en pollen aura été une bonne ressource. Résultat, des ruchers bien pourvus en miel dans les colonies et la morte saison sera sans risque, d’autres où les réserves faites ont été quasiment consommées la morte saison est à haut risque. La famine risque de décimer les colonies, les traitements contre varroa trop tardifs auront provoqué l’hivernage de colonies composées d’abeilles affaiblies par ce prédateur et soumises de son fait à des pressions virales néfastes. Pour ma part sur ces ruchers fragilisés j’ai déjà commencé à poser des pains de candi. Il y a trop peu de réserves dans le corps et il faut les préserver pour les périodes de grands froids où les abeilles sont à la peine pour se déplacer dans la ruche et accéder aux ressources que nous leur apportons.

Au rucher

La pluie et le froid qui dominent appellent à une surveillance accrue. Les colonies auront été resserrées, et pour ceux qui ne l’auraient pas encore fait l’utilisation de partitions réfléchissantes est à envisager. Pour maintenant ou pour l’an prochain.

C’est Marc Guillemain, apiculteur de la région d’Auxerre, qui décrit dans la revue Info-reines de l’Anercea,  ce type de partition qu’il a imaginé. Présenté à un chercheur Ukrainien en apiculture il a développé ce principe dans son pays qui a réservé à cette innovation un immense succès.

Nous sommes plusieurs de notre groupement à utiliser tout ou partie de ce procédé, c’est très efficace, les consommations de miel sont moindre semble-t-il. Marc Guillemain affirme ne plus devoir nourrir en hiver.

Les récoltes très tardives se traduisent souvent par des réserves nettement insuffisantes. Inutile de vouloir les faire faire aux abeilles, le risque est de faire vieillir rapidement des abeilles nouvellement nées qui devraient être préservées jusqu’en février prochain pour démarre le couvain 2017.

On apportera donc des candis protéinés tant que l’on espère voir du couvain, puis pur sucre par la suite. Le candi se met directement sur la tête des cadres, sur les abeilles, il sera pris par les abeilles comme du miel et de préférence au miel operculé.

On préserve ainsi les stocks de miel et de pollen nécessaires pour les froides périodes d’avril ou de début mai en particulier dans les régions où le colza n’est pas la ressource majeure de ce moment. Le candi sera assez sec de manière à ce qu’il ne coule pas sur les abeilles. Recouvert d’un plastique translucide, son enveloppe propre enlevée, on voit au travers de cette couverture l’état de la consommation et on peut aisément en glisser un nouveau pain une fois le précédent consommé. Le candi est hygroscopique, l’humidité de la ruche suffit à le ramollir pour les abeilles, elles n’ont pas de dents elles sucent un sirop fut-il très épais. OLYMPUS DIGITAL CAMERA

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

couvre cadre nourrisseur retourné sur les bâches de protection du candi

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

candi sous un morceau de couverture de survie entre deux partitions réfléchissantes

Certains professionnels posent le candi sur un trou fait dans le couvre cadre. La distance entre la tête des cadres et le candi n’est franchissable par les abeilles que si la grappe est suffisamment importante et la chaleur dégagée suffisante pour un tel « voyage ». Les colonies qui ne survivent pas l’hiver à cet exercice sont considérées comme des non valeurs qu’il eut été inutile de se battre pour les faire survivre.

Une excellente synthèse sur le sujet du nourrissement :

http://www.parole-apiculteur.fr/nouvelle-enquete-le-nourrissement-de-labeille/

Côté de la recherche Une manifestation à l’Université d’Avignon sous la houlette de l’INRA le 15 novembre prochain : http://www6.inra.fr/ciag/CIAg-Agriculture/Abeilles

Côté réglementaire Avec ce lien vous accédez au dernier arrêté au sujet de la télé-déclaration en ligne de vos ruches. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033221539&dateTexte=&categorieLien=id

Jean RIONDET

installer-un-premier-rucher

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

8 résponses de Octobre le froid arrive à petits pas

  1. Pingback: Rodolphe

  2. Pingback: Mathilde G

  3. Pingback: Mathilde G

  4. Pingback: Marc

Laisser un commentaire

Apiculture