Décembre le froid est là

Depuis la mi novembre, le froid est là et plus fort que les années antérieures. S’il perdure, les besoins en nourriture des colonies se feront sentir rapidement. Le nourrissement est une nécessité. Mais décembre est aussi un mois de préparation des matériels dont nous aurons besoin plus tard, on aura encore le temps en janvier et février. Mais c’est aussi le mois des lectures et des cadeaux.

Au rucher

chasser la neige qui bloquerait les portes d’entrée que les abeilles puissent sortir se délester des déchets intestinaux les belles journées ensoleillées. Ceci et d’autant plus nécessaire que vos abeilles auront engrangé du miellat et  sa consommation se traduit par des accumulations de sels minéraux indigestes pour elles.

Si le soleil tape trop directement sur les planches d’envol,, ce qui inciterait les abeilles à sortir, mais que la neige est là avec un temps très froid, on les empêchent de trop vite pointer le nez dehors en posant comme nos anciens une tuile romaine ou l’équivalent à cheval sur l’entrée. La sortie est toujours possible sur les bords, mais le soleil ne peut entrer.

Pour remettre du candi comme indiqué le mois passé, mettre les pains à chauffer près du feu ou d’un radiateur et les poser lorsqu’ils  sont aux alentours de 20/25°c. Soulever rapidement le bord de la bâche à bulle, enlever le plastique du pain précédent, et mettre le nouveau sans son enveloppe de préférence. Agir un jour de soleil et sans vent, même par gel l’ouverture rapide et la pose d’un candi tiédi sur les abeilles là où elles sont ne leur fait courir aucun risque. les abeilles chauffent la grappe pas l’habitacle.

Nourrir est vital si les réserves sont insuffisantes et trop donner à manger est moins à risque que la famine.

 

Désinfecter 

La désinfection du rucher est une pratique recommandée. Les abeilles en vol lâchent leurs excréments ce qui disperse les agents infectieux. Certes les UV en zigouillent une bonne partie mais en certains endroits il est bon de procéder à une désinfection sérieuse. Il faut nettoyer les abords des ruches essentiellement là où les abeilles ses promènent et là où l’on travaille où l’on risque de poser des objets qui se souilleraient.

Deux manière de faire : au chalumeau, avec un biocide.

Utiliser un chalumeau pour le désherbage ou pour coller des rouleaux d’alu goudronné. Bruler le sol, les supports, déplacer doucement els ruches pour décaper à leur emplacement.

Autrement pulvériser au sol un biocide 1l/ 5m2 le plus simple est l’eau de javel (un berlingot dans, 4,75l d’eau) ou tout autre biocide agricole Virkon, Arvo BF, Vet’Anios… la liste est longue car tous les industriels qui approchent soit l’agriculture soit l’hygiène industrielle ou hospitalière ont de solutions efficaces (Meriel, Anios, DuPont, Garcin-Bactynil…). Certains indiquent même l’usage de leur produit pour les ruchers !

Sur les pièces plastique, le froid aide grandement leur grattage, puis leur désinfection se fera par un trempage dans un biocide durant quelques minutes à 1/2 h selon le produit utilisé. L’eau de javel est aussi recommandée (1 berlingot dans 4,75l d’eau), durée d’immersion 5 minutes. Puis un seul rinçage suffit. C’est assez long, raison qui me fait abandonner les pièces plastiques sur les ruches (plateaux de sol, couvre cadre nourrisseur) sauf pour les transports ou des manipulations spéciales. Les hausses en plastique conservent mon adhésion du fait de leur poids.

Petit truc, pour les plateaux de sol assez longs, la « comporte champenoise » ou bac à vendanger en plastique possède une dimension qui convient bien, 675mmx500mm; les toits de ruche en tôle sont au format des couvres cadres, cqfd.

Même traitement à faire subir aux brosses, vêtements, gants en caoutchouc… les gants en cuir ne supportant pas ce type de lavage, ils sont à exclure du champ apicole.

L’apiculteur est le premier vecteur des maladies dans les colonies. La prévention est moins onéreuse que la destruction des colonies malades.

NB L’eau de javel a de nombreux détracteurs dans le grand public, mais en général elle n’est remplacée par rien. Bonjour les transmissions d’infections type gastro ! Le Daquin utilisé pour désinfecter les seins avant la tété, est de l’eau de javel tamponnée (stabilisée), la désinfection des salades et légumes consommés en crudité dans les collectivité se fait à l’eau de javel certes très diluée puis rincée. C’est un produit très puissant très peu onéreux, peu dangereux d’usage si l’on respecte quelques consignes simples… bref j’en suis fan. Au rucher j’utilise toujours un seau d’eau avec 5l d’eau et deux pastilles de chlore en comprimés acheté sous le nom de javel en comprimé dans les grandes surfaces. Mains, gants, lèves cadres y sont régulièrement trempés entre deux ruches. En couplant cela à des pratiques nutritionnelles souvent décrites ici (apports protéinés), je ne peux que constater la quasi absence de maladie dans mes ruches.

Pour les cadeaux de Noël

Cette année est donc paru « le Rucher Durable » chez Ulmer que j’ai rédigé avec deux jeunes apiculteurs de la région lyonnaise, Gaëtan Adell un spécialiste de l’élevage animalier (il travaille dans une société qui reproduit des animaux de laboratoire pour les contrôles pharmaceutiques et recherches en pharmacologie) et un apiculteur professionnel, Sosthène Fayolle. Notre ambition était de détailler des pratiques apicoles de l’achat d’un essaim à la reproduction des reines tout en n’oubliant le cœur de l’apiculture : la production du miel. Ce sont nos compétences complémentaires qui sont mises à la disposition des apiculteurs amateurs.

Réservez vos étrennes, car en mars Jacques Piquée un éminent botaniste et apiculteur sortira chez Ulmer « Les plantes mellifère mois par mois ». Un ouvrage très accessible tant en prix qu’en facilité de lecture. Les 100 plantes les plus intéressantes pour l’abeille de janvier à décembre. Conférencier passionnant, Jacques Piquée (un lyonnais encore) insiste notamment sur la variété des pollens pour répondre à la variété des protéines et acides aminés dont ont besoin les abeilles; or, elles ne trouvent cette variété qu’auprès de multiples fleurs apparemment anodines puisqu’elles  n’engendrent aucune  miellée que l’apiculteur récolte mais ces fleurs apportent une biodiversité indispensable à la santé de l’abeille. Toutes les photos sont de l’auteur. Macrophotos superbes avec des abeilles en action de collecte et transport soit de nectar soit de pollen.

Jean Riondet

Auteur Jean Riondet

Apiculteur de longue date, Jean Riondet est un passionné qui aime apprendre et transmettre. Parallèlement à l’entretien de ses ruches, il enseigne l’apiculture depuis plus de 35 ans dans la région lyonnaise. Auteur d’un premier ouvrage, Un rucher dans mon jardin (Nathan, 1995), il rédige depuis l'an 2000 diverses rubriques d'abord dans la revue Abeilles et fleurs, puis dans la revue L'abeille de France. Il anime le blog de conseils apicoles sur Beehoo. Ses ouvrages actuellement disponibles : L'apiculture mois par mois - Le Rucher durable - Installer un premier rucher - Élever ses reines, trois méthodes simples. Il participe activement au Groupement d'action sanitaire apicole du Rhône (GASAR) qui assure la formation continue des apiculteurs du Rhône https://gasarhone.fr/ Jean Riondet est chevalier dans l'ordre du Mérite agricole

Laisser un commentaire

Apiculture