Après les grandes chaleurs de mars, la fraîcheur revient et avec elle de moindres rentrées de nectar. Les colonies très populeuses comme les plus faibles vont voir s’inverser le raport entre la surface de couvain fermée et celle de couvain ouvert. L’essaimage se met en route.
Beaucoup de très belles colonies
Dans notre région de Lyon, les colonies construisent depuis le début du mois, certaines l’ont fait également sous les cadres puisque je mets mes caisses sur une hausse vide entre corps et plateau de sol grillagé. Beaucoup de cellules de bourdons et les reines y ont pondu. Dans deux semaines, j’irai les visiter pour couper ces pièges à varroa.
Les visites de ces derniers jours ont montré que les belles colonies ont construit et pondu un cadre par semaine. Le nombre de cadres de couvain est très variable, sans doute du à la fécondité de la reine, mais aussi et surtout au nombre des nourrices disponibles pour la faire pondre.
J’ai trouvé des colonies sur 8 cadres de couvain d’autres sur trois seulement. J’ai échangé des cadres entre colonies pour équilibrer les populations et limiter les risques d’essaimage.
Dès que possible je ferai des essaims artificiels.
Quelques ruches sans un poil de couvain mais pas d’ouvrières pondeuses. Comme j’ai changé toutes les reines en octobre dernier, le couvain ayant duré longtemps, des supersédures ont eu lieu car j’ai trouvé un bon cinquième de reines non marquées dans des colonies où fut introduite une reine marquée et contrôlée dans les semaines suivantes; certaines ont eu lieu très tardivement sans doute et la fécondation des reines n’a pu se faire. Dans ces colonies il y a donc une reine vierge qui maintient la cohérence du peuple, le nectar rentre à pleins tuyaux, la reine ne pouvant être fécondée ces colonies sont vouées à disparaître. Elles feront l’objet d’une réunion. J’ai de beaux essaims en ruchette 6 cadres, ce sera parfait.
Les colonies faibles auraient du faire l’objet d’un nourrissement régulier en sirop depuis 2 semaines car le pollen rentrait sans un apport massif de nectar, sauf depuis quelques jours où les fruitiers sont en fleur en masse et le nectar est au rendez-vous, leur enracinement profond se fait en terre humide, les fleurs des plantes courtes manquent d’eau.
Lorsque le pollen rentre on ne risque pas de carences en protéines en poussant la ponte par des apports de sirops. Les semaines à venir seraient plus froides, pluvieuses, on le souhaite car la terre a soif et les fleurs sont pauvres en nectar, il sera nécessaire de nourrir un peu une ou deux fois par semaine pour maintenir la ponte de la reine car l’absence de rentrée de nectar va bloquer la ponte et le déséquilibre entre la surface de couvain ouvert et celle de couvain fermé sera fin avril la source d’essaims en masse.
Mais il ne faudra oublier de surveiller les colonies car cette situation sera quoi que l’on fasse propice à l’essaimage. J’ai enlevé beaucoup de cadres de corps pleins de nectar et de miel pour mettre des cires à construire, faire de la place pour la ponte de la reine. Le colza commence à s’ouvrir, deux hausses seront mises sur les colonies les plus fortes pour éviter l’engorgement du nid à couvain.
Faire des essaims artificiels
En apiculture tout marche si les conditions environnementales sont favorables ! Voici une manière de faire :
Avec des Dadant prendre 2 cadres de couvain et un cadre de miel et pollen, le tout bien plein d’abeilles, quitte à en récupérer depuis d’autres ruches en secouant les abeilles prises sur des cadres de couvain, ce seront des nourrices, stratégiques pour un élevage de reines. Attention à ce qu’il y ait bien des œufs sur un cadre de couvain, l’autre étant composé de couvain fermé pour alimenter cette population en nourrices. Il se passe 6 semaines environ durant lesquelles la colonie voit sa population décroitre avant que la ponte de la nouvelle reine apporte de nouvelles abeilles. Donc il faut du monde, du couvain , de la bouffe
Ces ensembles, quelle que soit la technique de fabrication (essaim sur cadre ou essaim nu avec paquet d’abeilles) seront mis en cave de suite une nuit plus la journée suivante et mis dans le rucher au soir la nuit tombante.
Nourris deux ou trois fois par semaine selon les besoins, ils seront sur 6 cadres en juin.
Mes Warré sur un seul élément nourries tout l’hiver au candi protéiné, ont des reines de l’an passé qui me permettront de faire mes premier essaims avant les élevages de reines de mi mai .
J’utiliserai sans modération la technique de l’inversion de place des colonies ruches et ruchettes pour affaiblir les trop puissantes et renforcer les plus faibles.
Trois précautions sont à respecter :
– nourrir tous les deux ou trois jours et ajouter des cires à construire au fil du temps pour agrandir la colonie ou remplacer les cires anciennes.
– ne pas hésiter en cas de population trop faible à mettre l’essaim à la place d’une forte colonie pour le renforcer en butineuses et équilibrer les populations, ce qui participe aussi à la baisse de la fièvre d’essaimage;
– traiter contre varroa en mettant une lanière d’Apivar dans le nid à couvain, la laisser durant 3 mois et retraiter en septembre jusqu’à la disparition du couvain., ce qui peut conduire à ne l’enlever qu’à l’ouverture de printemps.
Un traitement anti-varroa costaud et des populations bien nourries, on arrive à de bons résultats hors zone infestée par des traitements agrochimiques intempestifs (sur la fleur du colza actuellement) ou en arboriculture. Là les ruchers sont décimés. J’en ai des exemples ces jours.
Plutôt que de mettre l’essaim en cave, la mise à distance dépend de la configuration des lieux. En zone de plaine plate, 3 km peuvent s’avérer insuffisants. Mais 1 km suffit dès lors qu’un dénivelé important apparaît avec un changement d’orientation. Idem entre des zones proches qui connaissent de forts changements du champs magnétique.
Le froid qui nous tombe dessus
Entre le début de l’écriture de ce billet et la fin deux semaines se sont écoulées. Juste le temps d’aller voir quelques apiculteurs en Roumanie. Le froid annoncé m’a conduit à ne pas mettre de hausses et bien m’en a pris car le froid a stoppé le développement des colonies, s’il perdure il sera intéressant de nourrir d’un litre, voire plus selon les colonies, pour maintenir la ponte de la reine. Nourrir est important pour cirer mais cela évite l’engorgement du nid couvain et permette l’étalement de la ponte de la reine. Les ruches dont le corps est rehaussé d’une hausse vide permettent aux colonies de construire sous les cades de corps rendant inutile un agrandissement de la colonie par le sommet. Cela évite une pose prématurée des hausses. Espérons que les hausses pourront être mises dans deux semaines, la récolte sur le Colza semble bien compromise.
Chez des collègues les premiers essaims sont sortis des ruches !
Petite note sur les essaims
Si l’on souhaite assurer l’enruchage d’un essaim naturel, une fois rentré dans la ruchette, la fermer de suite et la mettre en cave une nuit, la journée du lendemain et la mettre au rucher le soir à la nuit tombante, puis nourrir. L’enrucher sur des cires, ne jamais mettre de cadres de couvain qui apportent du varroa et le traiter avec une lanière dès la ponte de la reine amorcée. Laisser le traitement deux mois. En procédant ainsi on obtient de bons résultats même si l’essaim possède une reine vierge. Le traitement anti varroa précoce n’exonère en rien celui d’automne – hiver, mais assure un niveau d’infestation minimum qui fera qu’en 2013 la colonie démarrera avec un état sanitaire au top.
L’infestation 2013 sera fonction de la qualité des traitements 2012.
L’apiculture est un bon placement, même si l’investissement initial est réél. Pour le placement 2014, le rendement d’un rucher pourrait être d’un bon niveau.
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