Avec deux semaines de retard je reprend la plume, ne l’ayant guère quittée puisque j’achève la relecture et les corrections de la maquette de mon prochain livre sur « L’élevage des reines trois méthodes simples pour débuter « . Un petit ouvrage de 80 pages qui paraitra en début de 2020 chez Ulmer.
L’enseignement en apiculture, je l’ai commencé en 1988 sur l’élevage des reines. Ce que j’avais appris sur l’élevage des reines au centre de formation de Beautheil en Seine et Marne avec André Regard me paraissait si simple. Je me suis vite aperçu que pour beaucoup d’apiculteurs le picking était la phase première d’abandon. Par la suite le starter, les ruches éleveuses …
Bref, à un moment où l’élevage des reines s’impose pour maintenir les ruchers au top de leur capacité de production il fallait trouver des solutions simples et efficaces en terme de taux de réussite et de qualité des reines.
Depuis longtemps il existait des blocs de ponte qui permettent un transfert des larves sans les blesser et avec toute leur gelée royale ce qui évite de les stresser. Mais la suite restait toujours un peu compliquée.
Pour le starter, j’utilise la méthode décrite par Jos Guth dans son ouvrage de 1990. Il le fait à partir d’une ruche très puissante dotée d’une hausse à miel. La hausse sert de starter que l’on remplit de nourrices prises dans le corps. C’est très simple de mise en œuvre et parfaitement efficace.
Reste l’éleveuse. Et là, dans un article de l’excellente revue « info reines » de l’ANERCEA, Didier Delecroix décrit des élevages de reines faits à partir d’essaims artificiels sur un cadre. Mis entre deux partitions réfléchissantes ces essaims réussissent à merveille et les reines qui en naissent sont impeccables.
Mettant à profit ces expériences, j’ai combiné ces trois possibilités et le résultat permet à des néophytes de réussir des élevages de reines à moindre coût sans matériel spécifique et en ayant comme seule dépense le bloc de ponte et ses accessoires.
Ma vue baissant, même si je ne vois plus les larves je n’ai plus d’interrogations pour prélever des larves d’âge requis et réussir le transfert sans les abîmer. Autant en faire profiter vous tous, pour la plus grande satisfaction de mon éditeur !
Le bilan d’hivernage
Les quelques jours de chaleur qui vont nous rester doivent permettre de faire le bilan d’hivernage.
Il s’agit de regarder ruche par ruche le niveau des réserves, de noter le poids de chacun pour suivre son évolution par la suite.
Si les ruches sont bien dotées en miel comme indiqué le mois précédent il suffit de leur mettre un morceau d’isolant réfléchissant directement sur la tête des cadres, de poser dessus 40 mm de polystyrène extrudé et le toit plat en tôle. Il sera temps soit fin décembre soit mi janvier de glisser un pain de candi sous le réfléchissant d’y poser par dessus un couvre cadre de l’épaisseur du pain de candi (cadre en bois, couvre cadre nourrisseur) puis le polystyrène et le toit.
Suite aux élevages de reines et dans certains cas à l’impossibilité de trouver les reines, j’ai conservé des reines dans des essaims sur 2 cadres de couvain et un peu de miel, autant dire que le candi est dès maintenant sur la tête des cadres. Ce candi je le fais à froid avec du Beefondant ou de l’Apipuder et toujours un peu sec pour éviter qu’il soit consommé trop vite ou que les abeilles le stockent. J’utilise cette combine depuis pas mal d’années et le taux de casse en fin d’hiver est très faible. Mais je n’hésite pas à mettre une lanière d’Apivar pour ce petit ensemble, c’est trop, mais la reine tient le coup. Changeant mes reines tous les ans je n’ai pas pu observer de moindres fécondités ou des remèrages importants que je pourrai lier à cette pratique.
Dans le sucre micronisé sans amidon (Beefondant ou Apipuder) on ajoute 10% d’eau on malaxe à la main ou avec une machine à pain et lorsque le mélange est achevé, on le prépare n plaque de 1 k dans des sacs de congélation. Si on veut y ajouter du miel pour apporter des éléments nutritifs supplémentaires la proportion sera d’environ 500g de miel et autant d’eau. Attention, selon l’eau contenue dans le miel le candi sera plus ou moins souple. La proportion d’eau et de miel est à estimer à chaque fabrication.
Le traitement à l’acide oxalique
Juste une remarque à propos du traitement à l’acide oxalique. Son efficacité est maximale en absence de couvain. Pourquoi ?
C’est un traitement flash, il agit dans l’instant ou durant les quelques jours qui suivent mais pas au delà. Il atteint les varroas qui sont sur les abeilles pas ceux en reproduction dans les cellules. Lorsque ces derniers naissent, ils ne seront pas au contact de l’acide qui aura été évacué hors de la ruche. Leur reproduction poursuivra son cours. On considère que si 1 à 3% des abeilles sont parasitées en janvier ce seront pas moins de 5 k de miel perdus et la diminution de la production pour l’apiculteur se poursuit à due concurrence du nombre des varroas présents.
Ce traitement d’hiver sera à faire de manière très stricte sinon le couvain résiduel divise par deux son efficacité. Mais comment savoir si les colonies ont ou non encore du couvain ?
A mon sens ce serait le rôle des organisations sanitaires que de faire des ouvertures de ruches durant le mois de décembre et de janvier pour déterminer selon les types de lieux, d’abeilles et de colonies où en est l’arrêt de la ponte. Avec des Carnica ou certaines noires locales très tôt la ponte aura cessé, avec les Buck ce sera plus tard voire jamais tant cette race est une productrice d’abeilles. Ce service a un coût car une ouverture conséquente met à mal la température de la grappe, voire dégrappe les abeilles et en fera tomber au sol de sorte que la mort de ces abeilles sera certaine et les colonies ne s’en remettront peut être pas. Ce service est indispensable pour obtenir un bon résultat du traitement à l’AO.
Il est à souhaiter qu’avec les méthodes de mesure de la température interne, avec les caméra miniaturisée on puisse à l’avenir se promener dans les ruches sans trop déranger les abeilles. Là encore les organisations sanitaires pourront investir sur ces objets technologiques et mettre au point des méthodes de contrôles pertinentes. C’est d’autant plus important de s’orienter ainsi qu’avec l’interdiction des antibiotiquese en apiculture, et la vente libre des acaricides contre varroa, les organisations sanitaires n’ont plus guère d’intérêt. A quoi bon payer un vétérinaire ou des TSA si la seule conclusion est de dire qu’il faut détruire, désinfecter et refaire des essaims propres ? A quoi bon déplacer des TSA alors qu’en médecine humaine on développe de la télémédecine. Faisons de même en médecine vétérinaire apicole ! Avec des téléphones on peut s’envoyer des photos de ruchers, ruches, colonies, cadres de couvain, abeilles. On peut demander des informations photographiques complémentaires si les prises de vue sont insuffisantes. Il serait bon de disposer de bases de données iconographiques qui devraient permettre de comparer les images reçues avec d’autres aux signes cliniques identifiés. Ce qui assurerait la décision de détruire ou de nourrir !
Il n’existe pas tant de révolutions technologiques que cela en apiculture, développons ce qui serait un gain substantiel pour tous, du point de vue de la surveillance sanitaire des colonies.
J RIONDET
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